Après l'acclamé The Artist, le réalisateur Michel Hazanavicius revient en compétition à Cannes avec sa muse Bérénice Bejo pour The Search. Le soldat américain recueillant un enfant tchèque dans l'Allemagne de l'après-guerre des Anges marqués de Fred Zinnemann dont Hazanavicius s'est inspiré devient une femme membre d'une ONG sur fond de guerre de Tchétchénie (1999-2000).Il côtoie aujourd'hui le mastodonte Jean-Luc Godard (grand absent du tapis rouge une fois encore cette année) dont Adieu au langage est présenté sur la Croisette. Une histoire entre un homme, une femme et un chien qui finit par des aboiements et des cris de bébé, tout ça en 3D.   Si on file à Un certain regard, on trouve Snow in Paradise de Andrew Hulme, monteur qui réalise ici son premier film, et Fantasia, cinquième long-métrage du réalisateur chinois Wang Chao qui avait déjà vu son premier film L'orphelin d'Anyang, sélectionné à la Quinzaine en 2001. Le premier raconte l'histoire de Dave, délinquant qui mène sa vie entre drogue et violence jusqu'à ce qu'il provoque un drame et se tourne vers l'islam. Le second tourne autour du jeune garçon Lin, balloté entre son père atteint d'une leucémie, sa mère au chômage et sa soeur prostituée.  Grand retour d'André Téchiné à Cannes hors compétition. Après Impardonnables présenté à la Quinzaine des réalisateurs 2011, le réalisateur défendra L'homme qu'on aimait trop. L'intrigue inspirée de l'affaire Le Roux, se déroule à Nice sur fond de guerre de casinos et affiche un beau casting à la clé avec Catherine Deneuve, Guillaume Canet et Adèle Haenel. Cette dernière incarne Agnès Le Roux, fille de la propriétaire du Palais de la Méditerranée, qui tombe amoureuse d’un bel avocat de dix ans son aîné : Maurice Agnelet. Il a d’autres liaisons, elle l’aime à la folie.Sujets brûlants de l'actualité et engagement sont aussi au programme de la Hors Compétition avec les documentaires Maïdan de Sergei Loznitsa et Des Hommes et de la guerre de Laurent Bécue-Renard. Le premier a filmé la place éponyme, à Kiev, qui a vu des citoyens de tout âges et de toutes les confessions se rassembler pour protester contre le régime du président Ianoukovitch. Le second filme le retour des soldats d'Afghanistan ou d'Irak au sein de leur famille, hantés par les souvenirs du champs de bataille et la colère.  Cannes Classics compte aussi nous régaler avec la projection du film culte Paris, Texas à l'occasion de son trentième anniversaire, de Wim Wenders (présent aussi dans la catégorie Un certain regard pour Le sel de la terre) et une master class de la mythique Sophia Loren. Invitée d'honneur de Cannes Classics , l'actrice avait reçu la Palme de la meilleure actrice en 1961 pour La paysanne aux pieds nus de Vittorio De Sica. Placée sous le signe de l'Italie, Cannes Classics lui a rendu hommage, ainsi qu'à la tête d'affiche de l'année Marcello Mastroianni, en projetant hier Mariage à l'italienne du même réalisateur où les acteurs légendaires se donnaient la réplique. Grand prix du jury au festival 2006 pour Flandres, Bruno Dumont revient à la Croisette avec P'tit quinquin, mini-série tournée pour Arte et présentée à la Quinzaine. Comme on peut le deviner par son titre, on y trouvera de l'extravagance, du burlesque, de l'improbable.John Boorman est lui aussi présent à la Quinzaine pour ce qui est sans doute son dernier film, comme il l'a déclaré, Queen and Country. Le cinéaste de 81 ans, deux fois lauréat pour le prix de la mise en scène avec Leo the Last en 1970 et Le Général en 1998, évoque le service militaire d'un jeune Anglais destiné à faire la guerre en Corée au début des années 1950. Un autre doyen sera présent à la Quinzaine : le réalisateur de films d'animation japonais, Isao Takahata avec Le Conte de la princesse Kaguya. Le réalisateur du bouleversant Le tombeau des lucioles semble pourvoir une fois de plus nous émouvoir avec cette histoire de petite fille trouvée dans la forêt comme par enchantement par un vieux couple sans enfants. Cette petite princesse inaugure la présentation d'un film du studio Ghibli sur la Croisette.  Pour clore ce programme, un petit tour du côté de la Semaine de la Critique avec le très attendu The Tribe dont la bande-annonce avait déjà fait sensation. Ce film ukrainien qui plonge dans le quotidien violent de jeunes sourds-muets a un concept audacieux : ni sous-titres ni voix off. Un film muet au sens propre du terme donc. Et sans doute l'un des chocs cannois.   La détente est bien entendu toujours au rendez-vous sur la plage avec la projection de La folie des grandeurs, comédie de Gérard Oury menée joyeusement par le duo Louis de Funès/Yves Montand