AFFICHE
2
Transformers: Rise of the beasts

Passé le prologue de space opera un brin nanar (des robots-bêtes nommés "Maximals" affrontent les serviteurs d'un robot-planète pour le contrôle de la "Clef de Transdistortion"...), le nouveau Transformers parvient presque à convaincre. Dans son premier acte, nous suivons en parallèle deux personnages : l'un, Noah, est un ex-soldat bricoleur qui cherche un boulot pour payer les soins de son petit frère diabétique ; l'autre, Elena, est une apprentie archéologue qui tombe sur un étrange artefact.

Sylvestre Picard
3 Les Grandes vacances de Cowboy et Indien

Créés en 2001 par Stéphane Aubier et Vincent Patar dans la série télé Panique au village puis héros d’un long métrage du même nom en 2009, les personnages- figurines animées Cowboy, Indien et Cheval sont de retour le temps de deux courts métrages, La Foire agricole et Les Grandes vacances, proposés dans un même programme de 55 minutes. Deux aventures rocambolesques à souhait qui confirment le génie du duo belge à faire de la folie douce leur terrain de jeu favori. Petits et grands seront conquis.

Thierry Chèze
AFFICHE
1
Wahou !

« Un petit film tourné en quatre semaines, pour rigoler... » prévient le producteur de ce Wahou !. Non qu’il faille juger un long-métrage à l’aune de ses conditions de fabrication, mais l’information pourrait traduire un geste artistique singulier. On trouverait donc dans le profil même du film, une vitalité, un lâcher-prise voire une radicalité propre à son exécution. Que voit-on ? Un « petit » Podalydès en effet.

Thomas Baurez
AFFICHE
4
Le Vrai du faux

Le Vrai du faux est-il une supercherie bêta ou un grand documentaire barré ? On penche (timidement d’abord, puis tête baissée) pour la seconde option. L’homme derrière la caméra s’appelle Armel (Hostiou). Un jour, il découvre qu’une personne a usurpé son identité et créé un faux profil Facebook à son nom, avec vrais clichés et amies établies à Kinshasa (« Kin » pour les intimes).

AFFICHE
3
Règle 34

La sexualité féminine est-elle encore un angle mort du cinéma ? Peut-être bien, se dit-on, en regardant Règle 34, tant chacune des scènes innove, détonne, capte une lueur inédite (ultrasensible ?) de l’érotisme. Le jour, Simone est une étudiante en droit, sérieuse et sincère. La nuit, derrière son écran, elle mute. Devient une camgirl lascive, crinière échevelée, aimant le BDSM. De cette double-vie, naît une mélancolie. Ou bien, une tragédie. Simone se bat, se débat contre elle-même et contre le système patriarcal.

AFFICHE
3
Petit samedi

Avant Il pleut dans la maison, son premier long-métrage de fiction présenté à la dernière Semaine de la Critique, la cinéaste belge Paloma Sernon-Daï s’est penchée sur la vie tumultueuse de son grand frère Damien, un toxicomane assumé vivant au cœur d’une petite bourgade de la province belge. Plutôt que de dresser le portrait d’un homme écrasé par l’enfer de la drogue, la réalisatrice filme un être consciencieux, désireux de s’en sortir, présenté au fil de la relation fusionnelle qu’il entretient avec sa mère, femme au caractère trempé inquiète pour cet homme-enfant de 43 ans.

AFFICHE
3
My love affair with marriage

Dans ce mois riche en films d’animation emballants (Marcel le coquillage, L’Île), ce long métrage letton n’a pas à rougir de la comparaison. Bien que trop long et peinant à tenir son rythme très tonique sur 1h50, difficile de bouder son plaisir devant cet objet où comédie musicale, manifeste féministe et autofiction se marient aussi bien que les styles d’animation convoqués. On y suit une Lettone qui a grandi avec l’idée que la féminité devait être discrète et soumise et dans l’attente du prince charmant pour résoudre tous ses problèmes.

Thierry Chèze
Marinette
1
Marinette

A l’heure où notre équipe de foot féminine retrouve un nouveau souffle, ce biopic de la première Française star de ce sport, pionnière qui a su mener des combats sur le terrain et en coulisses pour fracasser nombre de plafonds de verre (y compris par rapport à son homosexualité) et aider le sport à se professionnaliser chez nous tombe à pic.

Thierry Chèze
AFFICHE
3
Low-tech

Qui n’a jamais jeté son smartphone au bout de 2 ans, faute de savoir comment le réparer ? Ne faudrait-il pas réfléchir à deux fois avant de foncer vers le progrès technique ? Voici les questions que pose Adrien Bellay, qui après L’Éveil de la permaculture, revient avec un second documentaire pédagogique ciblé sur le low-tech, ces technologies durables et accessibles à tous. Il part à la rencontre d’ingénieurs et d’agriculteurs, entame diverses discussions avec coopératives et entrepreneurs.

Lucie Chiquer
AFFICHE
3
Dernière nuit à Milan

On lui donnerait le Bon Dieu sans confession. Alors qu’il s’apprête à rendre son uniforme de carabinier, après 35 ans de bons et loyaux et services où il n’a jamais fait usage de son arme, Franco Amore porte parfaitement son nom. En apparence seulement.

Thierry Chèze
3 Camila sortira ce soir

Tout débute par une course- poursuite dans les bois. Des ados cherchant à échapper aux flics après une manif. La caméra s’attarde sur l’une des rebelles, jeune féministe mais n’arrive à la filmer que de dos.

Thierry Chèze
AFFICHE
1
Love again: un peu, beaucoup, passionnément

Les comédies romantiques de qualité se font rares ces temps-ci. Et ce n’est malheureusement pas Love Again qui relèvera le niveau. Adaptation de la comédie romantique allemande SMS für Dich, elle-même basée sur le roman éponyme de Sophie Cramer, James C. Strouse signe ici un scénario inhabité et dépourvu du moindre charme. Le pitch est simple : Mira Ray, toujours en deuil 2 ans après la mort de son petit-ami, continue d’envoyer des messages d’amour à son ancien numéro… qui a été réattribué au journaliste Rob Burns.

Lucie Chiquer
GALERIE
4
L'Île

Peu de choses semblent réunir L’Extraordinaire Voyage de Marona, Le Voyage de Monsieur Crulic et cette Ile. Peu de choses si ce n’est l’incroyable talent de la cinéaste roumaine Anca Damian à déployer son imaginaire pour raconter le réel, et en révéler la complexité à travers la fable ou le conte. Ici, Damian adapte une pièce de théâtre basée sur le mythe de Robinson Crusoe. Son héros est un médecin qui vit de solitude et de soleil sur son ile à l’écart du monde.

Gael Golhen
Spider-Man Seul contre Tous
4
Spider- Man: Across the Spider-Verse

Le multiverse. Cette nouvelle narrative est venue, pour le meilleur comme pour le pire, irriguer le cinéma américain de ces dernières années. Récemment popularisée par Marvel avec Doctor Strange : In The Multiverse of Madness, ce concept a évolué pour devenir un phénomène avec le succès d’Everything Everywhere All At Once, bonbon pop de la maison A24 qui a raflé l’Oscar du meilleur film en début d’année, ouvrant la porte à un nouveau cinéma plus décomplexé à Hollywood. En 2023, comment réussir à réinventer ce concept déjà périmé ?

The Boogeyman (2023) affiche
1
Le Croque- Mitaine

On y est : l’esthétique pop 80’s de Stranger Things a définitivement contaminé toute une génération de jeunes cinéastes. Si l’action du Croque-Mitaine se déroule pourtant à notre époque, tout le film respire la production d’horreur de cette décennie devenue objet de fantasme, en partie initiée par le grand manitou Shawn Levy, à la fois producteur sur la série désormais culte de Netflix et sur ce film.

GALERIE
3
Invincible été

Comme elle l’a déjà prouvé dans ses fictions pour le petit écran (Apprendre à t’aimer, J’irai au bout de mes rêves, Handigang…), Stéphanie Pillonca sait trouver le ton juste pour parler de handicap. Et elle le prouve encore avec superbe dans ce documentaire consacré à Olivier Goy, un entrepreneur à succès dont l’existence a basculé un matin de décembre 2020 quand on l’a diagnostiqué atteint de la maladie de Charcot, synonyme de disparition à court terme (trois ans maximum) faute de traitement existant.

Thierry Chèze
GALERIE
2
Sparta

On connaît depuis Dog days la capacité d’Ulrich Seidl à créer un malaise étouffant et dérangeant au fil de ses récits. Mais depuis plusieurs films, comme trop conscient de ce talent- là, il peine à se renouveler. A l’image de ce Sparta qui traite de la pédophilie à travers un quadra ouvrant un centre de judo pour jeune garçons en Roumanie où l’ambiguïté va régner en maître. Sa mise en scène reste puissante mais il s’enferme dans des figures imposées qui illustrent son propos au lieu de le transcender.

Thierry Chèze
3 Sick of myself

Découvert l’année dernière dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes, alors que paradait au même moment Sans filtre de Ruben Ostlünd en compétition (avec le succès que l’on sait), cette comédie norvégienne affichait une même volonté de caricaturer frontalement les travers de nos sociétés occidentales.

Thomas Baurez
Affiche Renfield
3
Renfield

Comment se débarrasser d’un boss toxique ? Au service de Dracula depuis près d’un siècle, son homme-à-tout faire Renfield (Nicholas Hoult) aimerait bien prendre le large. Mais difficile de couper les ponts avec un pervers narcissique quand celui-ci est le Prince des Ténèbres en personne… De ce pitch absurde, Chris McKay parvient à tirer une série B très marrante, où le décorum transylvanien a été délocalisé dans une Nouvelle-Orléans gangrénée par des gangsters qui semblent tous avoir été recalés du casting du dernier John Wick.

Frédéric Foubert
GALERIE
1
L'Improbable voyage d'Harold Fry

Pour son retour sur grand écran… 27 ans après son premier long (Beautiful thing, film gay culte de toute une génération), Hettie MacDonald, la co- créatrice de Normal people a choisi de porter à l’écran un best- seller de Rachel Joyce. Les aventures d’Harold, un retraité menant une vie sans aspérité auprès de son épouse qui, après avoir reçu lettre de Queenie, une vieille amie mourante, décide d’entreprendre à pied le voyage vers l’hôpital où elle a été admise, certain que ce voyage la maintiendra en vie tout en redonnant un sens à la sienne.

Thierry Chèze
GALERIE
2
Aux masques citoyennes

Aux masques citoyennes aurait pu être un film d’aventure, sur ce pari fou qu’ont relevé des centaines de femmes : coudre des masques, en pleine pandémie. Un thriller aussi, sur les cadences effrénées et les aléas d’une usine improvisée, où des vies sont en jeu. Mais la gestion de leur patron exigeant, presque trop, flirte surtout la comédie burlesque ; lui qui s’invente conférencier en développement personnel pour motiver ses « lionnes ». Le résultat se révèle brinquebalant et mais séduisant.

Lou Hupel

GALERIE
3
L'Île rouge

Au fond de la cour, il y a cette vieille caisse en bois dans laquelle le jeune héros s’enferme autant pour rêvasser que pour observer derrière les interstices des planches le monde des adultes. L’Île rouge pourrait être un film historique (1971, Madagascar) et (auto)biographique, mais c’est d’abord un récit d’initiation vu à hauteur d’enfant… Le quotidien d’une communauté d’expatriés vu à travers les yeux de Thomas, un gamin qui vit avec ses parents sur une base militaire française.

Gael Golhen
L'amour et les forêts, de Valérie Donzelli affiche
4
L'Amour et les forêts

Tout commence comme une comédie romantique. Pour lui changer les idées, Rose entraîne sa sœur jumelle Blanche dans une soirée où elle rencontre Grégoire, subtil, élégant, charismatique. Coup de foudre immédiat. Mariage et enfants vont suivre. Mais cette mélodie du bonheur fait vite entendre des notes dissonantes. Ici, un regard. Là, une remarque. Car sans le savoir, cette prof appréciée de tous vient de plonger dans une relation toxique qui l’isolera de tous.

Thierry Chèze
GALERIE
2
La Petite Sirène

Adapter La Petite Sirène en live-action, vraiment ? L’univers aquatique du film d’animation et ses personnages marins, allant du poisson tropical jusqu’à la mouette, paraît pourtant peu taillé pour le monde humain, à l’opposé d’un Cendrillon, ou bien même d’un Mulan, qui peut miser sur sa dimension épique afin de créer du grand spectacle. Disney a décidé pourtant de s’y aventurer en accordant le personnage d’Ariel au monde qui nous entoure, en transformant la jouvencelle rousse en jeune femme afro-américaine, interprétée ici par la popstar Halle Bailey.

Omar la fraise affiche
3
Omar la fraise

Situé quelque part entre le film de gangsters, le traité sur l’amitié, le portrait social d’Alger et la comédie romantique, le premier long métrage d’Elias Belkeddar met du temps à trouver sa voie. Ainsi, dans le rôle-titre d’un bandit en cavale en Algérie après avoir été condamné en France, Reda Kateb a beau joué brillamment l’émotion mélancolique d’un binational au cœur déchiré, ça ne cadre pas toujours exactement avec le jeu beaucoup plus burlesque de Benoît Magimel qui campe son fidèle comparse.

Damien Leblanc
GALERIE
4
L'Odeur du vent

Un détail qui n’en est pas un : l’iranien Hadi Mohaghegh a d’abord étudié la mécanique automobile avant de se tourner vers le théâtre puis le cinéma. L’acteur et cinéaste sait donc mieux que personne, qu’une seule pièce vous manque et tout est déréglé. L’existence tout entière peut évidemment s’envisager de la sorte. L’Odeur du vent est un grand film en forme d’épopée, où les êtres avancent tant bien que mal au milieu d’une nature souveraine.

Thomas Baurez
GALERIE
1
Faces cachées

Une étudiante en médecine vétérinaire contacte sa mère biologique, actrice, qu’elle n’a jamais rencontrée et fait le forcing pour tenter d’échanger avec elle, d’abord réticente, sans se douter que cet échange bouleversera leurs vies et les emmènera à se confronter au même homme. Le thriller ici ambitionné tout en non- dits, étrangeté et ambivalence se fracasse sur une mise en scène trop scolaire et visible qui étouffe le jeu de ses actrices et ne laisse jamais le suspense se développer. La forme tue le fond.

Thierry Chèze
GALERIE
2
Sublime

Manuel a 16 ans, un visage d’ange, une copine, une bande à lui et une attirance secrète pour son meilleur ami. Si la première demi-heure du film laisse présager un Call me by your name ensoleillé en Argentine, l’intrigue, qui repose uniquement sur l’évocation du trouble amoureux (que se passe-t-il en moi ? Dois-je l’exprimer à l’autre ? Le garder pour moi ?) s’essouffle vite. Sublime est mignon mais guère plus.

Estelle Aubin

GALERIE
3
Souffle bleu

Au large des Açores, sur l’île de Sao Miguel, survit une petite communauté de pêcheurs. C’est là – dans les rues, le cimetière, l’école, les navires, les vagues – que le réalisateur portugais Rodrigo Areias pose sa caméra. Il observe les mouvements des insulaires. Leurs mots, leur visage et leur éthos. Plusieurs générations s’entremêlent. Certains sont traditionnalistes et superstitieux, d’autres guettent l’avenir ailleurs (au loin). Rester ou partir ? Côtoyer les fantômes ou les oublier ? Se convertir à la modernité ?

GALERIE
2
Ramona fait son cinéma

Amateurs de Frances Ha, de la trilogie Before ou du cinéma d’Hong Sangsoo, ce premier long métrage vous est directement destiné. Sa réalisatrice parsème en effet l’intrigue de sa comédie romantique de clins d’oeil appuyés à ces inspirations tant dans ses dialogues que dans sa mise en scène (l’utilisation du noir et blanc à la Baumbach pour rendre hommage comme lui à la Nouvelle Vague).

Thierry Chèze