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La Syndicaliste Attention trompe-l’œil, malgré la concordance des titres cette Syndicaliste n’a rien à voir avec La Daronne, précédent opus de Salomé avec Huppert en dealeuse à Barbès. Le présent film se veut un thriller parano basé sur une histoire vraie, celle qui a vu une déléguée CFDT chez Areva, brutalement agressée à son domicile étouffant du même coup un scandale d’état. |
Thomas Baurez |
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The Son Le cap du deuxième long est difficile. Et ce postulat se révèle d’autant plus inévitable pour Florian Zeller qui, Oscarisé pour The Father, a choisi de continuer dans la même voie : l’adaptation en anglais d’un de ses succès de théâtre traitant de la famille. En l’occurrence l’histoire de parents séparés impuissants devant la dérive dépressive de leur ado. Un sujet fort devant lequel il est difficile de rester insensible. |
Thierry Chèze |
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N'oublie pas les fleurs Genki Kawamura est un phénomène des lettres nipponnes avec plus d’un million d’exemplaires vendus de son Deux milliards de battements de cœur. Déjà auteur de plusieurs réalisations, il adapte ici son propre roman, N’oublie pas les fleurs, récit intimiste autour d’une femme atteinte de la maladie d’Alzheimer qui voit son espace mental et affectif se brouiller peu à peu. Ici les flashbacks n’en sont pas ou plutôt sont envisagés comme des bribes de souvenirs posées sur un présent sans avenir. |
Thomas Baurez |
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Holodomor, la grande famine ukrainienne George Mendeluk réalise un travail de mémoire notable avec ce drame historique revenant sur la grande famine survenue en Ukraine soviétique en 1932 et 1933, la politique génocidaire la moins représentée du XXe siècle. Mais cette évocation perd de sa puissance au fil d’un récit fictionnel, mélo autour d’un couple déchiré par le collectivisme meurtrier de Staline gangréné par le côté trop archétypal de ses personnages. Lou Hupel |
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El Agua | Thierry Chèze |
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Le Barrage Ali Cherri, est un artiste plasticien d’origine libanaise. Ce Barrage est son premier long-métrage et porte en lui des préoccupations artistiques saillantes qui l’inscrit d’emblée dans une sorte d’étrangeté souveraine. La caméra offre au regard d’immense paysages écrasés de soleil, où la présence humaine apparaît d’abord comme une incongruité. L’action se passe près d’un barrage dans le Nord du Soudan. Un homme, Maher, se retrouve quotidiennement - et en secret - devant un étrange édifice qu’il bâtit un peu plus chaque jour. |
Thomas Baurez |
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Empire of light Le cinéma prend tellement au sérieux l’hypothèse de son imminente disparition qu’il enchaîne ces jours-ci les célébrations de son passé glorieux. Une tendance un chouïa déprimante, mais qui produit des films passionnants, de Babylon à The Fabelmans. Avec Empire of Light, Sam Mendes vient ajouter sa pierre à l’édifice. |
Frédéric Foubert |
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Les Petites victoires En deux films seulement, Mélanie Auffret aura réussi à imposer sa patte singulière. Une manière de raconter le quotidien de ce qu’on appelle aujourd’hui « les territoires » avec une tendresse et une empathie jamais mièvres pour créer des fables feel good, que ne renieraient pas les Britanniques, grands spécialistes du genre. Son territoire à elle, c’est sa Bretagne natale. |
Thierry Chèze |
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Goutte d'or En début d’année dernière, ressortait pour ses quarante ans, Neige de Juliet Berto, plongée sauvage dans le Paris interlope du quartier de Barbès-Rochechouart : ses bars louches, ses trottoirs encombrés, ses néons fatigués et ses arrière- cours, coulisses d’un petit théâtre à ciel ouvert. Ce Goutte d’or lui ressemble un peu, notamment dans cette façon qu’a Clément Cogitore (Ni le ciel, ni la terre) d’extraire du lieu choisi, toute l’énergie qu’il contient. |
Thomas Baurez |
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Pulse Sombre et underground. Pulse raconte l’amitié amoureuse et toxique entre deux Vénus modernes. L’une, Elina, 17 ans, cheveux vert fluo et rap à la bouche, vient de quitter sa Finlande natale pour s’installer avec sa mère sur la Côte d’Azur. L’autre, Sofia est une ballerine suborneuse, souvent camée. Le film oscille entre Grave de Julia Ducournau et Respire de Mélanie Laurent, sans jamais atteindre leur intensité. À trop se revendiquer électro, Pulse finit bateau. Estelle Aubin |
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Last dance Au centre de toutes les images, une Drag Queen, broussaille dorée sur le crâne, diamants aux oreilles, joues rosies et yeux exubérants. Elle, c’est Lady Vinsantos, un personnage ultra emblématique de La Nouvelle-Orléans. Hors-scène, c’est Vince, un homme d’une cinquantaine d’années qui a fondé sa propre école de drag dans la province, mais qui s’apprête à raccrocher après un ultime show à Paris. Passionnant, parfaitement politique et libérateur. Estelle Aubin |
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Jet Lag Enfermée dans sa chambre d’hôtel en Autriche avec sa petite amie, la chinoise Zheng Lu Xinuyan se souvient d’un voyage fait avec sa grand-mère en Birmanie où son arrière grand- père a disparu dans les années 40. Entre documentaire et essai vidéo, Jet Lag mêle images tournées par la réalisatrice et d’autres piochées sur Internet dans un geste d’abord déstabilisant voire abscons mais sur la longueur totalement envoûtant où l’enfermement conduit à la quête de ses racines. |
Thierry Chèze |
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L'Homme le plus heureux du monde Quatre ans après Dieu existe, son nom est Petrunya, fable contre le patriarcat dont le côté enlevé de l’entame se délitait au fil du récit, la même remarque s’applique au nouveau Teona Strugar Mitevska. Car de nouveau, son récit démarre fort par une scène étonnante et parfaitement orchestrée de speed dating où son héroïne, quadra célibataire, fait la rencontre d’un banquier. On voit vite que si elle cherche l’amour, lui a un autre agenda en tête. Tant que le mystère plane sr ses intentions, le film étonne, captive. |
Thierry Chèze |
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Les Gardiennes de la planète Cette fois- ci, il est question de baleine. Mais ce docu- nature ressemble à la majorité de ceux qui ont célébré avant lui animaux à poil, à plumes ou à écailles en tout genre. Les images sont aussi sublimes que spectaculaires mais chaque réalisateur ressent le besoin d’y plaquer à marche forcée un texte en off pour faire montre de pédagogie ou prévenir un éventuel ennui. Et même quand les mots sont inspirés par un poème de Heatchote Williams et dits par Jean Dujardin, on s’en serait volontiers passé. |
Thierry Chèze |
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Chevalier noir Après Juste une nuit et Aucun ours, une nouvelle pépite iranienne arrive sur nos écrans, auréolée de ses prix aux festivals de Marrakech et d’Angers. Un premier long mettant en scène deux frères aux antipodes – l’un fêtard profitant de ses relations dans la jeunesse dorée de Téhéran pour se lancer dans un petit trafic juteux, l’autre concentré sur sa carrière de boxeur – venant de perdre leur mère et tentant de vivre au mieux leurs vies, de rester fidèles à leur valeur, en dépit des obstacles mis sur leur route. |
Thierry Chèze |
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Arrête avec tes mensonges Stéphane Belcourt (Guillaume de Tonquédec), un écrivain à succès homo, revient pour la première fois dans sa province natale pour parrainer le bicentenaire d’une marque de cognac. L’homme a quitté sa ville il y a bien des années après le lycée et un amour déchu, ou déçu. À son retour, il croise par hasard Lucas (Victor Belmondo), le fils de son premier Apollon, puis s’engouffre dans les souvenirs fleur bleu. Impression de déjà-vu. Arrête avec tes mensonges, adaptation d’un roman autobiographique de Philippe Besson, cherche son souffle. |
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Arrête avec tes mensonges Stéphane Belcourt (Guillaume de Tonquédec), un écrivain à succès homo, revient pour la première fois dans sa province natale pour parrainer le bicentenaire d’une marque de cognac. L’homme a quitté sa ville il y a bien des années après le lycée et un amour déchu, ou déçu. À son retour, il croise par hasard Lucas (Victor Belmondo), le fils de son premier Apollon, puis s’engouffre dans les souvenirs fleur bleu. Impression de déjà-vu. Arrête avec tes mensonges, adaptation d’un roman autobiographique de Philippe Besson, cherche son souffle. |
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A la belle étoile « Inspiré de histoire vraie » de Yazid Ichemrahen (joué par le vidéaste et humoriste Riadh), À la belle étoile retrace le parcours d’un gamin d’Épernay passionné par la pâtisserie, qui finira champion du monde de sa discipline. Un film en ligne droite et sans aspérités, qui tente de trouver dans le pathos (la relation à la mère) une raison d’exister. Une pub Lindt Excellence de près de deux heures. |
François Léger |
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Petites Camille a 16 ans quand elle tombe enceinte et se voit contrainte de garder l’enfant, ne s’en étant aperçue qu’après le délai légal. Avant que la décision d’une juge pour enfants de la placer dans un centre pour filles- mères, considérant sa mère à elle inadaptée à s’occuper d’elle, ne rajoute à sa situation chaotique. Le premier long de Julie Lerat- Gersant (inspiré par le temps qu’elle a passé dans les centres accueillant ces ados- mères et leurs nourrissons) avance solidement sur ces deux jambes. |
Thierry Chèze |
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The Fabelmans The Fabelmans commence précisément là où s’arrête Babylon : en 1952, dans une salle de cinéma. On n’y joue pas Chantons sous la pluie, mais Sous le plus grand chapiteau du monde, blockbuster forain signé Cecil B. De Mille - l’homme qui, tiens donc, avait filmé la chute de Babylone aux grandes heures du muet. Le gamin qu’on observe dans le noir s’appelle Sammy, cinq ans, et juste avant que la projection ne débute, ses parents lui ont promis qu’il aurait en sortant un grand sourire niais sur le visage. |
François Grelet |
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Ant-Man et la guêpe: Quantumania Marvel a trouvé son nouveau grand méchant en la personne de Kang le Conquérant, qui bénéficie d’une belle introduction dans Ant-Man 3. Brutal physiquement, délicat dans son jeu plein d’ironie, Jonathan Majors montre qu’il a les épaules pour le job. Mais le film de Peyton Reed est loin d’être aussi réussi que son antagoniste. Intrigue convenue, dialogues et personnages génériques, blagues qui tombent souvent à plat, le réalisateur et son scénariste Jeff Loveness (ancien auteur pour Jimmy Kimmel et Rick et Morty) ne se sont pas trop foulés. |
Edouard Orozco |
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Marlowe Tiens, Philip Marlowe revient. La dernière fois qu’on l’a vu au cinéma, c’était dans Le Grand Sommeil version Robert Mitchum, millésime 1978, réalisé par Michael Winner. Mitchum avait la soixantaine et jouait donc le privé vieilli, beaucoup plus âgé que ses illustres prédécesseurs (Bogart avait 44 ans dans Le Grand Sommeil version Hawks, Elliott Gould 33 au moment du Privé d’Altman) et propulsé qui plus est dans le Londres seventies, un background qui n’avait plus grand-chose à voir avec le Los Angeles de Raymond Chandler. |
Frédéric Foubert |
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Le Nid du tigre Le deuxième film de fiction de ce réalisateur vétéran du docu (National Geographic, Discovery) est porté par l’utilisation de fabuleuses séquences « authentiques » (la récolte du miel d’abeilles géantes sur une falaise) et la présence d’adorables « vrais » tigres à l’écran… le reste, une course-poursuite népalaise aux dialogues et aux personnages creux, fait plutôt pâle figure. A réserver aux enfants, mais c’est tout. |
Sylvestre Picard |
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Juste ciel ! Il a fallu se frotter les yeux quelques fois après la projection de Juste Ciel ! : était-ce une grossière erreur sur le dossier de presse, ou bien ce petit enfer sur Terre ne durait-il réellement qu'une heure et vingt-six minutes ? En temps ressenti, le dernier Laurent Tirard s'approcherait plus des 4 h 50 (à vue de nez). |
François Léger |
3 | Un homme heureux Jean (Fabrice Luchini) est un maire très conservateur de la petite ville de Montreuil-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais. Réélu sans forcer depuis des années, il compte bien se présenter à nouveau aux prochaines échéances électorales. Mais sa femme depuis 40 ans, Edith (Catherine Frot), lui annonce soudainement qu'elle ne peut se cacher : elle est et a toujours été un homme, et compte bien aller jusqu'au bout de sa transition de genre. Alors qu'Edith commence à prendre des hormones et à s'affirmer, Jean comprend que sa vie personnelle et sa campagne vont être sacrément chamboulées... |
François Léger |
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Un portrait d'Armande Altaï Armande Altaï est une artiste. Grande, libre, extravertie, extravagante (et elle le sait). Cette ancienne professeure de chant de la Star’Ac, visage des années Palace, boule à facettes à elle toute seule, traverse Paris, rentre dans un taxi, s’émerveille devant une statue, réfléchit à la vie (« J’ai très peur qu’au moment de mourir, la lumière n’existe pas ») accoudée à la rambarde d’un balcon. Un documentaire artisanal, qui se prend hélas un poil trop au sérieux. Estelle Aubin |
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Projet Wolf hunting Posons le décor : quarante-sept dangereux criminels, menés par un serial killer psychopathe, brisent leurs chaînes et prennent le contrôle d’un cargo-prison censé les transférer des Philippines jusqu’à la Corée du Sud. L’émeute est violente, flics au bout du rouleau versus bouchers prêts à tout pour se faire la malle, ça pisse le sang dans tous les sens et les corps s’empilent à vitesse grand V. On se serait largement contenté de ce défouloir XXL bien raide, bien tendu, bien shooté. |
François Léger |
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Le Marchand de sable Avant de faire du cinéma, Steve Achiepo a été agent immobilier. Et sa connaissance de la question a forcément inspiré ce premier long. On y suit un livreur – encore marqué par ses années de taule – qui vit chez sa mère et voit débarquer une tante ayant fui le conflit sanglant en Côte d’Ivoire avec ses trois enfants. Il se démène alors pour lui trouver un logement sans se douter qu’il met le doigt dans un engrenage infernal, celui des marchands de sommeil, dont il va devenir à ses risques et périls un rouage essentiel pour offrir une vie décente à sa fille. |
Thierry Chèze |
2 | Domingo et la brume Il n’est pas aisé de passer après le sublime As Bestas, de Rodrigo Sorogoyen. Même thème (l’expropriation), même enjeu (garder à tout prix son lopin de terres), même lumière (vaporeuse). Même tragique. À ceci près que Domingo et la brume d’Ariel Escalante Meza, découvert à « Un certain regard » de Cannes, ose quelques touches oniriques dans les montagnes tropicales du Costa Rica. Pas suffisant pour s’emballer. Estelle Aubin |
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L'Astronaute Rarement le sentiment qu’on éprouve devant un film épouse à ce point ce à quoi fait face son personnage principal : une incrédulité totale. Nul ne pense réalisable le rêve de cet ingénieur aéronautique : construire sa fusée pour partir dans l’espace. Et nombreux seront ceux qui se demanderont dans l’entame de son deuxième long où Nicolas Giraud (qui en tient aussi le rôle central) veut nous emmener, ne disposant de fait des mêmes moyens qu’à Hollywood pour parler de conquête spatiale. |
Thierry Chèze |