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La distribution de Roses à crédit est bloquée par un imbroglio juridique.Roses à crédit, était prévu sur les écrans le 15 décembre. Le CNC vient de décider que ce ne sera pas le cas, pour une raison simple : l'adaptation du roman d'Elsa Triolet par Amos Gitaï est financé intégralement par France Télévision, ce qui en fait, aux yeux du Centre National du Cinéma, l'incontournable instance de référence en ce qui concerne la production française, non pas un film mais un téléfilm. Ce statut lui interdit, même si tous les intervenants se sont mis d'accord, une diffusion au cinéma. Un passage en commission d'agrément n'y a rien fait : Roses à crédit ne peut, au vu de la loi, être diffusé en salles. Ceux qui voulaient voir Léa Seydoux (et les autres : Grégoire Leprince-Ringuet, Pierre Arditi, Catherine Jacob…) en jeune parisienne de l'après-guerre succombant à une consommation compulsive devront donc attendre que ce film soit diffusé sur une des chaînes de France Télévision. Cette décision soulève le même pataquès qu'avec Carlos, la série d'Olivier Assayas, lui aussi financé par une chaîne de télé, dont la présentation au festival de Cannes avait scandalisé certains professionnels de la profession. Tout comme elle repose la question cruciale pour le cinéma français du poids des chaînes dans son financement. Le plus étrange reste que Gitaï a signé en 2008, Plus tard tu comprendras, un téléfilm pour Arte… qui a été exploité en salles quasi-simultanément à sa diffusion télé !