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Cette semaine au cinéma, Kheiron filme Leïla Bekhti, Marion Cotillard donne vie à une héroïne de Tardi et Marthe Villalonga veut partir en paix. 

Choix n°1 : Nous trois ou rien de Kheiron, avec Kheiron, Leïla Bekhti... 

Synopsis : Téhéran, 1971. Alors que le Shah d'Iran mène aveuglément son pays à la débâcle, Hibat Tabib, jeune étudiant plein de fougue, rejoint les rangs de l'opposition et milite secrètement contre l'obscurantisme et l'injustice. Il est arrêté, jugé et condamné à 10 ans de prison. Il a alors 25 ans. Libéré après 7 ans d'humiliation et de torture, cet irréductible optimiste croise le chemin de sa future femme, Fereshteh. Ils décident de se marier en quelques jours, mais les activités d'Hibat au sein du parti souterrain de l'opposition ainsi que le régime de terreur des Mollahs les obligent, avec Fereshteh et le fils qu'ils attendent, à s'enfoncer dans la plus grande clandestinité. Le 1er janvier 1984, Hibat, traqué jour et nuit, est poussé à la fuite. Il n'accepte l'exil qu'à une seule condition : c'est lui, sa femme et son fils, ou rien !

L'avis de Première : Popularisé par ses stand-up et la série Bref, Kheiron passe à la réalisation en retraçant le parcours de ses parents, opposants politiques iraniens contraints de s’exiler en France en 1984. La brutalité de la réalité historique exposée dans la première partie (où l’on aperçoit les prisons du Shah) s’accompagne de dialogues absurdes et d’un comique de situation qui font voisiner le portrait familial avec l’esprit satirique de Riad Sattouf. Si la seconde partie, peinture du vivre-ensemble dans les banlieues, est moins soignée, cette comédie sur l’immigration et la nécessité de lutter contre l’obscurantisme fait entendre sa voix optimiste.

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Choix n°2 : Avril et le monde truqué de Franck Ekinci et Christian Desmares avec les voix de Marion Cotillard, Jean Rochefort...

Synopsis : 1941. Le monde est radicalement différent de celui écrit par L'Histoire habituelle. Napoléon V règne sur la France où, comme partout sur le globe depuis 70 ans, les savants disparaissent mystérieusement, privant l'humanité d'inventions capitales. Ignorant notamment radio, télévision, électricité, aviation, moteur à explosion, cet univers est enlisé dans une technologie dépassée, comme endormi dans un savoir du XiXe siècle, gouverné par le charbon et la vapeur.C'est dans ce monde étrange qu'une jeune fille, Avril, part à la recherche de ses parents, scientifiques disparus en compagnie de Darwin, son chat parlant et de Julius, un jeune gredin des rues.

L'avis de Première : Les ombres de Hayao Miyazaki et de Jules Verne planent sur ce dessin animé protéiforme qui embrasse le serial, l’esthétique steampunk, l’uchronie, le tout sous la supervision de l’immense Tardi, responsable de la création graphique. Trains suspendus, double Tour Eiffel, univers parallèle : à l’heure du triomphe de la 3D, la vision à plat d’Avril et le Monde truqué, d’une invention stimulante, rappelle le pouvoir d’attraction intact d’une forme jugée un peu désuète par certains... L’histoire, quant à elle, pleine de rebondissements et d’humour, est l’occasion pour les acteurs qui prêtent leur voix aux personnages de se livrer à de belles performances. Jean Rochefort en émule du professeur Tournesol et Philippe Katherine en chat philosophe assurent notamment le spectacle. 

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Choix n°3 : La Dernière leçon de Pascale Pouzadoux avec Sandrine Bonnaire, Marthe Villalonga...

Synopsis : Madeleine, 92 ans, décide de fixer la date et les conditions de sa disparition. En l'annonçant à sa fille Diane, et à son fils Pierre, elle veut les préparer aussi doucement que possible, à sa future absence. Mais pour ses enfants, c'est le choc, et les conflits s'enflamment. Jusqu'à la fin Madeleine gardera comme ligne de conduite la dignité, l'humour, et la passion de la vie, pour leur donner à tous, et en particulier à Diane, une émouvante 'dernière leçon'. Adaptation du récit de Noëlle Châtelet

L'avis de Première : Lors d’un repas de famille, une grandmère de 92 ans exprime à ses enfants et petits-enfants le désir de mettre fin à ses jours. Adapté du roman éponyme de Noëlle Châtelet, le récit traite de la mort d’une manière plus épicurienne que tragique, en montrant comment une femme trouve un second souffle auprès de sa mère lorsque celle-ci lui explique son choix de partir sans souffrir. Les échanges de regards entre les excellentes Sandrine Bonnaire et Marthe Villalonga constituent les meilleures parties de ce lumineux mélo. Ils compensent la faiblesse de certains personnages secondaires, comme le petit-fils surfeur, qui jouent inutilement la carte de la comédie pantouflarde. 

Bande-annonce : 

 


 

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