Ava
Netflix

Jessica Chastain fait sa révolution sur le modèle punchy de Charlize Theron. C’est sur Netflix et ça coince.

Un an après X-Men : Dark Phœnix et Ça : Chapitre 2, et deux ans avant The 355 (film d’action pour l’instant daté à 2022), Jessica Chastain confirme son penchant actuel exclusif pour le cinéma de genre -qu'elle avait approché ponctuellement par le passé. Une évolution qu’on pourrait mettre en parallèle avec celle de Charlize Theron qui l’a amorcée de son côté au cours des années 10.  Très investie, Jessica Chastain est d’ailleurs une des productrices d’Ava dans lequel elle interprète une tueuse à gages d’un genre un peu spécial : avant de les tuer, elle demande à ses victimes pourquoi, selon elles, elles méritent la mort. Un postulat absurde et, avouons-le, ridicule. Que dire de la suite ? Suite à un nouveau contrat qui tourne mal, son supérieur, joué par John Malkovich, est poussé par un autre tueur à gages (Colin Farrell) à se débarrasser d’Ava, qui met “l’agence” en péril. Quelle agence ? On ne saura jamais. Pas plus que les motivations de ce Simon, peut-être guidées par la jalousie envers Ava qui lui aurait volé l’affection de leur mentor. Ridicule ? Oui.

L’art du ridicule
Derrière la caméra, on trouve Tate Taylor, le réalisateur du controversé La couleur des sentiments où jouait Chastain. Il a sans doute été choisi pour sa capacité à diriger les actrices parce qu’en matière d’action, ce n’est pas la panacée -les scènes en question sont exécutées avec application mais sans génie. Les femmes sont trois : Ava, sa mère malade (Geena Davis) et sa sœur Judy (Jess Weixler). Elles ont une relation compliquée. Maman ne la comprend pas, Judy vit avec son ex-boyfriend (Common). Ava arbore dans l’intimité un T-shirt des Misfits et va aux Alcooliques Anonymes de temps en temps. Un peu trash, mais pas trop. Lors du contrat qui tourne mal, elle dit à sa victime en préambule pour la séduire, “je dois vous prévenir, je suis une petite salope.” C’est très fin. Lorsqu’elle va voir son supérieur la première fois, celui-ci pêche, un petit chapeau grotesque sur la tête -heureusement que c’est le digne John Malkovich qui le porte. De la direction artistique aux dialogues, un festival de mauvais goût. Jessica Chastain croit à son personnage pourtant, c’est évident. Le dénouement laisse d’ailleurs augurer d’une suite que le succès du film sur Netflix devrait entériner. Prochain t-shirt d’Ava : “Punk is not dead”.

Ava, actuellement sur Netflix