Camilla Cabello Cendrillon
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Une fantasy musicale entraînante, aux accents loufoques amusants, mais plombée par une moderne lourdeur.

Transformer les contes de fées en fable sur le « Women Empowerment » est un exercice foutraque. Un féminisme didactique lourdingue, qui s'échine à relooker la naïve princesse en héroïne affirmée et sûre de sa force. Cette resucée de Cendrillon post-#MeToo, concoctée pour Amazon (disponible depuis vendredi), met les pieds dans la plat et transforme le fillette brimée de Charles Perrault en créatrice de mode confinée dans les sous-sol de sa belle-mère.

Elle ne rêve pas du Prince Charmant (elle va le rencontrer quand même), mais de son propre business ! S'offusquant qu'on lui refuse de monter sa boîte de design parce qu'elle est une femme, cette Cendrillon qui n'a pas froid aux yeux décide donc de se rendre au bal de la Cour... pour rencontrer de futurs investisseurs. Au passage, elle va craquer pour le futur souverain local...



Sur le fond, le message balourd a bien du mal à passer. Mais sur la forme, le film de Kay Cannon (The Hit Girls), largement imprégné des délires acidules de James Corden, à l'initiative du projet, joue de l'anachronisme avec une certaine espièglerie. Dans un décor Renaissance aux couleurs baroques, sa Cendrillon prend des accents pop entraînants et joue pleinement la carte de la fantasy musicale loufoque, reprenant tour à tour Queen, Des'ree ou Jennifer Lopez avec goût.

En tête d'affiche, la superstar des hits parades Camila Cabello apporte, en plus de son agréable petit brin de voix, une fraîcheur intéressante au personnage si souvent porté à l'écran. Pour sa première dans un premier rôle, la jeune Cubaine charme tout ce qu'elle touche, bien épaulée, il est vrai, par une galerie de seconds rôles détonants, du fabuleux Billy Porter (Pose) en Fée marraine à un Pierce Brosnan étrangement burlesque en vieux roi dépassé par la nouvelle génération.

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