L'actrice italienne et française est décédée à l'âge de 87 ans, après avoir ébloui le cinéma européen des années 1960 et 1970. Hommage.
Quelques jours seulement après la disparition de Robert Redford, c’est une autre icône du grand écran des années 1960 et 1970 qui s’éteint. Claudia Cardinale est morte, à l’âge de 87 ans.
Son agent, Laurent Savry, a annoncé son décès à Nemours, près de Paris (en Seine-et-Marne), en soulignant qu’elle laissait « l’héritage d’une femme libre et inspirée, en tant que femme comme en tant qu’artiste ».
Née à Tunis en 1938 dans une famille italienne, polyglotte - elle parlait aussi bien français, sicilien que tunisien - Claudia Cardinale avait débuté sa carrière à 20 ans. En un éclair, elle s’imposa comme l’une des stars absolues de sa génération, enchaînant les tournages avec les plus grands maîtres de l’époque.
Elle explose d’abord chez Luchino Visconti, qui lui offre des rôles marquants dans Rocco et ses frères, dans Sandra, dans Violence et Passion et bien sûr dans Le Guépard. Impossible d’oublier son éclat aux côtés d’Alain Delon et de Burt Lancaster, où sa sensualité rivalisait avec l’ampleur tragique du film.
Chez Federico Fellini, dans Huit et Demi, elle devient littéralement une muse, apparition à la fois séductrice et irréelle face à Marcello Mastroianni, incarnation même du cinéma comme rêve éveillé. Dans le registre de l’aventure populaire, elle crève l’écran avec Jean-Paul Belmondo dans Cartouche (1963), débordante de charme et d’énergie.
Hollywood la remarque aussitôt : Blake Edwards lui confie le rôle de la princesse Dahla dans La Panthère Rose, face à David Niven et Peter Sellers. Elle reviendra d’ailleurs dans la saga en 1993, aux côtés de Roberto Benigni, dans Le Fils de la Panthère rose.
Mais c’est peut-être Sergio Leone qui lui offre son rôle le plus inoubliable : celui de Jill McBain, la prostituée devenue épouse et mère, confrontée au massacre de sa famille dans Il était une fois dans l'Ouest. Figure tragique, héroïne de western et incarnation d’une époque, Claudia Cardinale y accède au panthéon des images immortelles.
Magnifique brune pleine de sensualité et de panache, elle a promené sa silhouette élégante et son jeu brut dans une pléiade d'oeuvres internationales signées Valerio Zurlini (La fille à la valise), Abel Gance (Austerlitz), Christian-Jaque (Les Pétroleuses), Richard Brooks (Les Professionnels), Marco Ferreri (L'audience), Werner Herzog (Fitzcarraldo), ou Henri Verneuil (Mayrig), pour ne citer qu'eux.
Si sa carrière ralentit à partir des années 1980, elle continue d’apparaître régulièrement, jusqu’à Effie Gray (2014), écrit par Emma Thompson, aux côtés de Dakota Fanning. Son dernier rôle marquant.
Célébrée dans le monde entier, elle reçut un Ours d’or d’honneur à Berlin en 2002, un Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière à Venise en 1993 et un David spécial en Italie en 1997.
De Tunis à Cinecittà, de Rome à Hollywood, Claudia Cardinale aura été bien plus qu’une star : une icône d’élégance et de liberté, dont le regard brûlant restera à jamais gravé dans la mémoire du cinéma.







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