Glass Onion
Netflix

Rian Johnson laisse planer le doute : "J'ai travaillé assez dur pour intégrer des objections personnelles dans un divertissement."

Benoît Blanc cartonne sur Netflix pour son retour aux affaires dans Glass Onion. Un Murder Mystery envoûtant, bien entendu. Mais aussi une satire évidente des "tech moguls", ces milliardaires des nouvelles technologies, moqués dans À Couteaux Tirés 2 à travers le personnage de Miles Bron, joué par Edward Norton.

Excentrique, imprévisible, mégalo et un peu fou, ce personnage au centre de Glass Onion n'est pas sans rappeler un certain magnat de Twitter. Alors faut-il voir le film comme une satire d'Elon Musk ?

À demi-mots, Rian Johnson avoue que son film est "évidemment la conséquence" de ce qu'il a vu "dans le monde au cours des six dernières années. J'avais un peu envie de hurler et c'est ma façon à moi de le faire", analyse le réalisateur. "J'ai travaillé assez dur pour intégrer ces objections personnelles dans un divertissement. Sans aucun doute, la satire est une grande partie de la raison d'être de ces films Knives Out".

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Rian Johnson ne mentionne jamais ouvertement Elon Musk et confirme que les cibles ne peuvent justement pas être trop évidentes : "Avec le personnage d'Edward Norton, j'ai commencé par penser à un milliardaire de la technologie classique. Mais c'était inintéressant. Il fallait en fait aller vers cette étrange chose américaine qui est que nous avons tendance à confondre la richesse avec la sagesse ou la compétence ! D'un côté, on a envie de leur lancer des flèches. Et de l'autre, on a tous cet espèce de fantasme bizarre à travers lequel on veut voir en eux des Willy Wonka. Et on espère qu'ils nous emmèneront dans l'ascenseur de verre... C'était plus intéressant à aborder sous cet angle, que de simplement se moquer d'un mec très riche venu du Texas..."

Le cinéaste évoque dans la foulée Docteur Folamour (de Stanley Kubrick) comme inspiration ultime. "C'est ce que j'ai dit à Edward Norton. Nous voulions aller dans une direction à la Docteur Folamour avec Glass Onion. Si nous voulions refléter les six dernières années, il fallait que le film fasse apparaître une sorte de Docteur Folamour..."

Ceci étant dit, Rian Johnson affirmait récemment : "Il y a un tas de choses à dire sur ces milliardaires de la tech et on les a abordées sans détour. Mais évidemment que ça fait écho à des choses très précises de cette période. Un copain m'a dit : 'Mec, on dirait que tu as écrit ce film cet aprem' (après le rachat de Twitter). Mais ce n'est qu'une coïncidence horrible en fait... Non ?"