Greta Gerwig (à gauche) n'entre pas dans le club fermé des meilleurs réalisateurs
Wilson Webb/Columbia Pictures

Greta Gerwig, Taron Egerton, James Gray… Ils sont parmi les artistes snobés cette année par l’Académie des Oscars alors qu’on les attendait dans la liste des nominations annoncées aujourd’hui.

L’absence la plus criante des nominations aux Oscars annoncées cet après-midi par Issa Rae et John Cho en direct du  musée du cinéma flambant neuf est certainement celle de Greta Gerwig dans la catégorie meilleur réalisateur. Son film, Les filles du Docteur March, est certes, nommé dans plusieurs catégories comme meilleur film, ou meilleure actrice, mais la jeune femme ne parvient pas à entrer dans le club très fermé des cinq meilleurs réalisateurs de l’année. C’était déjà le cas pour les Golden Globes et c’est le cas pour les trophées de la très influente Directors Guild of America. C’est dommage: Gerwig, honorée l’an dernier pour Ladybird dans cette catégorie, aurait pu être la première femme nommée deux fois.

Au-delà de l’incompréhension face à l’absence d’une cinéaste qui a réussi à réinventer de manière magistrale un classique de la littérature américaine, se pose avec cette non-nomination la question de la présence des femmes aux Oscars. D’autres œuvres bien reçues par la critique et le public et réalisées par des femmes auraient pu figurer dans les nominations comme Un ami extraordinaire de Marielle Heller pour lequel Tom Hanks est nommé ou Queen & Slim de Melina Matsoukas.

The Irishman sans De Niro

Du côté des comédiens, les choix de l’Académie laissent perplexes. Si Rami Malek a pu réaliser un doublé Golden Globe – Oscar pour son interprétation de Freddie Mercury dans Bohemian Rhaphsody, Taron Egerton, interprète d’Elton John dans Rocketman, et vainqueur d’un Golden Globe du meilleur acteur, n’aura pas la possibilité de réaliser le même exploit?

Enfin, on s’interrogera sur l’omission Robert De Niro. The Irishman recueille dix nominations et pas une seule ne va à son acteur principal ! S’il a récolté sept nominations au cours de sa carrière, le comédien de 76 ans n’est reparti qu’avec deux statuettes : meilleur second rôle pour Le parrain 2 et meilleur acteur pour Raging Bull. The Irishman concluait en beauté sa relation de travail avec Martin Scorsese et méritait autant une nomination que celle de Pacino. Parmi les autres oubliés, on regrette aussi que le travail d’Adam Sandler dans Uncut Gems des frères Safdie n’ait pas été salué .

 

Encore une année sans James Gray

Enfin, il y a les éternels oubliés. James Gray est le premier d’entre eux (même si le film recueille une maigre nomination pour l'oscar du mixage son qu'il est sûr de ne pas remporter). Son hypnotique Ad Astra aurait du décrocher au moins une nomination au titre des effets spéciaux ! Il faut dire qu'entre  le cinéaste et l’Académie des Oscars, c’est l’incompréhension depuis toujours. Ses films, sélectionnés pourtant dans les Festivals de Cannes, Berlin ou Venise, ont toujours laissé ses pairs indifférents. Pourtant, si Joaquin Phoenix est un si bon Joker, c'est en grande partie grâce à sa collaboration avec James Gray. Espérons que le comédien, s'il décroche l'Oscar, aura un mot pour dire à quel point il est   incroyable que les professionnels du cinéma aux Etats-Unis soient passés à côté d’un cinéaste aussi majeur. Ari Aster suivra-t-il la même voie ? Hérédité a été snobé l’an dernier et Midsommar, qui a connu un joli succès public et critique, connait le même sort. On dira que c’est le jeu et que les Oscars, bientôt centenaires, ne peuvent satisfaire tout le monde.