Après une première saison magistrale, la série historique britannique revient en force avec la suite. Une saison 2 tout en sobriété, tension politique et reconstitution sublime : une leçon de mise en scène et d’écriture portée par un Mark Rylance toujours impérial.
Les Targaryen peuvent aller se rhabiller !
Plus terrifiant que le Roi Fou de Westeros, le souverain d'Angleterre Henri VIII (Damian Lewis, inquiétant comme jamais) a marqué le XVIe siècle avec son règne sanglant, enchaînant les épouses - les décapitant au besoin - épaulé par l’implacable Thomas Cromwell, maître stratège et manipulateur de l’ombre. C’est l’ascension édifiante de cet avocat roturier que raconte Wolf Hall. Dix ans après une première saison époustouflante retraçant sa montée vers le pouvoir, la série britannique fait un retour éclatant avec une deuxième saison tout aussi magistrale.
On avance donc dans le temps. Juste après l’exécution d’Anne Boleyn - qui ouvre la saison 2 de manière glaçante - Cromwell poursuit sa carrière de conseiller, faisant la pluie et le beau temps à la cour d'Henri VIII, monarque en train d'établir l'Eglise anglicane pour pouvoir se remarier à sa guise, contre le Pape et les voisins catholiques...
Wolf Hall revient sans avoir perdu une once de sa lucidité acérée ni de son intelligence tranchante. Le réalisateur Peter Kosminsky et le scénariste Peter Straughan vont au bout de leur adaptation des romans de Hilary Mantel, tissant une fresque historique d'une richesse rare.
Sur un fil entre drame d’époque et représentation quasi-documentaire, ils dépeignent avec une minutie exceptionnelle les tourments de la cour d’Angleterre sous les Tudor. Traversée par un souci constant du détail — jusque dans les éclairages à la bougie — et filmée dans des décors d’époque subjuguant, la reconstitution est somptueuse. La narration, elle, ne cède jamais aux sirènes de la grandiloquence.
Tout cela est certes parfois un peu austère et pas vraiment spectaculaire. Mais Wolf Hall assume une élégance sèche et multiplie les joutes millimétrées. Chaque réplique semble pesée au trébuchet. Une écriture ciselée, à la hauteur de l’immense Mark Rylance, qui évolue dans les arcanes du pouvoir avec un flegme fascinant. Et son Cromwell, tout en nuances et sourires en coin, devient une figure politique aussi troublante que bouleversante.
Les six épisodes de la saison 2 de Wolf Hall sont d'ores et déjà disponibles en ligne sur Arte.tv (voir ci-dessous) et seront diffusés à la télévision à partir du jeudi 4 septembre sur Arte.







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