Le livre de Boba Fett : un final avec de la Force, et des faiblesses [critique]

La série Disney+ a livré son septième et dernier épisode. C’est l’heure du bilan.

Pour le dernier chapitre du Livre de Boba Fett, Robert Rodriguez, de retour à la réalisation après les épisodes 5 et 6 signés Bryce Dallas Howard et Dave Filoni, a essayé de nous en mettre plein les yeux. "Au nom de l’honneur" nous a offert un affrontement explosif et XXL (l’épisode durait 1h) entre les troupes du nouveau Daimyo de Mos Espa et les Pykes menés par le redoutable Cad Bane, avec une orgie de tirs de blaster, des redoutables droïdes Scorpenek, un Krrsantan héroïque, Boba Fett combattant dos à dos avec Din Djarin puis chevauchant son Rancor, et Grogu mettant à profit les enseignements de Maitre Luke pour sauver son père adoptif grâce à la Force.  

Le spectacle fut plutôt plaisant, et même parfois jouissif, si l’on met de côté la mise en scène bancale et les twists téléphonés de Rodriguez, mais n’aura jamais réussi à nous faire oublier la vacuité de ce spin-off/suite de The Mandalorian. Car au bout de sept épisodes, la question est toujours la même : quel était le but de ce show ? en quoi fait-il avancer la narration et l’extension de l’univers Star Wars ? 

Danse avec les Tusken 

Avec Le Livre de Boba Fett, la saga n’a jamais été autant recroquevillée sur elle-même. Là où The Mandalorian avait le mérite de nous présenter des personnages inédits, certes pas tout à fait originaux (Din Djarin et Grogu étant des versions 2.0 de Boba et Yoda), la nouvelle création de Jon Favreau a beaucoup misé sur l’anecdotique, s’évertuant à disséquer des éléments fondateurs de la première trilogie Star Wars.

Les premiers épisodes sur la résurrection de Fett ont été largement moqués, sans doute à cause du manque de charisme de Temuera Morrison. Pourtant, il y avait quelque chose de touchant à le voir découvrir avec nous la vie des Tusken, les fameux hommes de sable que l’on suit depuis le tout premier film de 1977. Façon Kevin Costner dans Danse avec les loups, le chasseur de prime a appris les vertus du melon noir, à fabriquer un Gaderffii (qu’il utilisera d’ailleurs pour achever Cad Bane) et même été initié aux rites funéraires de ces pillards du désert, humanisés pour la première fois en 45 ans.

Une parenthèse dérisoire, mais au moins aussi intéressante que le retour de Mando, puis de Grogu et fake Luke, dans les épisodes 5 et 6, qui ont semble-t-il sauvé la série de l’avis du public. Le fan service, c’est comme les chasseurs des Inconnus. Il y a le bon et le mauvais, mais il est impossible de les différencier… 

Un Jour sans fin à Tatooine 

Face au Livre de Boba Fett, on se sent comme Bill Murray dans Un Jour sans fin : piégés dans une boucle temporelle qui ressemblerait à une Cantina où Max Rebo assure toujours l’ambiance musicale. On a adoré Tatooine, on l’aime toujours à vrai dire, mais on voudrait bien voir ce qu’il se passe ailleurs. "S'il y a un point central dans cet univers, tu es sur la planète qui en est le plus éloigné", disait Luke Skywalker dans Un nouvel espoir. Et comme lui, on meurt d’envie de découvrir la richesse que Star Wars a à nous offrir. 

Malheureusement, on ne changera pas d’air tout de suite. La prochaine série, consacrée à Obi-Wan Kenobi et lancée le 25 mai prochain sur Disney Plus, se déroulera (au moins au début) à nouveau sur Tatooine, où le maitre Jedi toujours incarné par Ewan McGregor surveillera de loin Luke enfant et retrouvera Hayden Christensen en Anakin/Dark Vador. Puis, on visitera une nouvelle planète (Scarif) avec Andor, la série spin-off du film spin-off Rogue One, centrée sur le personnage de Diego Luna, mais toujours dans une histoire dérivée de la première trilogie…

Et un film ou une série en live action sur The Old Republic, c’est pour quand ? "De la patience, tu dois avoir", comme disait l’autre… 

PS : si vous avez raté la courte scène post-générique, on y voit Cobb Vanth (Timothy Oliphant) dans un caisson chez le modificateur (joué par le musicien Thundercat).