Vampires Netflix
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Une ambitieuse création française, qui revisite le mythe des buveurs de sang avec une singularité à la fois baroque et urbaine.

Dans la famille des séries françaises de Netflix, on trouve de plus en plus d'œuvres fantastiques. Après l'horreur de Marianne et le Vaudou de Mortels, la plateforme dévoile ce vendredi Vampires, une autre série de genre qui, comme son nom l'indique, traite des suceurs de sang. Ou plutôt de buveurs de sang. Car cette adaptation très libre du livre éponyme de Thierry Jonquet délaisse le mythe de Dracula et des Carpates, pour s'inscrire dans la tradition des vampires transformés par une mutation génétique.

Vampires (Netflix) : "Une série de genre plus féministe, plus réaliste et moins folklorique"

L'histoire se déroule à Paris, de nos jours. La famille Radescu vit clandestinement, caché dans le quartier de Belleville, sous la houlette de Martha, qui a décidé de couper les ponts avec son clan, en emmenant avec elle ses enfants. Sa petite dernière, Doïna, 16 ans, n'a pas encore muté, mais semble déjà appartenir à une espèce nouvelle, mi-humaine mi-vampire, qui jongle entre sa vie de lycéenne le jour et les sirènes de sa communauté qui l'appelle la nuit...



Pour incarner la jeune héroïne, Netflix a engagé Oulaya Amamra (César 2017 du meilleur espoir féminin pour son rôle dans Divines), qui apporte toute sa force et sa fragilité à cette adolescente pas tout à fait comme les autres, dans une métaphore de la clandestinité rugueuse, pas franchement glamour, mais pleine d'aspérités ravissantes. Le Paris du quartier de Belleville offre un écrin frémissant et étonnant, pour raconter une nouvelle mythologie autour des vampires. Une mythologie qui va puiser son originalité dans la science, dans une forme de réalisme froid, très urbain, délaissant le romantisme conventionnel souvent inhérent au genre.

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Assez loin de Vampire Diaries et autre Twilight, Vampires se distingue aussi en donnant le pouvoir aux femmes. Elles ne sont plus des proies en danger, mais des prédatrices dominantes. Une variante rafraîchissante des classiques histoires de buveurs de sang, sans les canines qui s'allongent.

Mais cette approche troublante patine lorsqu'elle s'aventure dans l'univers "teen". La partie lycéenne de Vampires n'évite pas certains clichés et s'enlise dans quelques séquences bavardes, aux dialogues pénibles. D'autant que la série joue peu sur l'action ou sur l'horreur, mais mise tout sur son atmosphère brute et une esthétique sanguinolente qui prend à la gorge.

Vampires, saison 1 en six épisodes. A voir sur Netflix à partir du vendredi 20 mars 2020.