Dope Thief
Apple

Suivez Brian Tyree Henry et Wagner Moura dans les entrailles de Philadelphie, dans un thriller âptre, entre action brutale et humour noir.

Très loin des arènes de la Rome antique, c'est une autre histoire de survie que raconte Ridley Scott cette semaine avec Dope Thief, une nouvelle série criminelle qui débarque sur Apple TV+ (et aussi Canal + en France).

Le réalisateur de Gladiator nous plonge cette fois dans les bas-fonds de Philadelphie, où la violence est partout. Producteur et réalisateur du premier épisode, Ridley Scott frappe fort d'entrée de jeu et nous guide à travers les méandres de ce polar cinglant qu'il marque de son empreinte, y injectant une esthétique brute et grisâtre qui accompagne chaque galère de Ray et Manny, copains d'enfance devenus braqueurs maladroits mais rusés : ils ont l'idée saugrenue de se faire passer pour des agents de la DEA - le bureau fédéral de la lutte anti-drogue aux USA - afin de dépouiller les petits dealers de la banlieue de Philly. Ils frappent à la porte, déguisés en représentants de l’ordre, faux badges autour du cou, et repartent avec l'argent en laissant leurs cibles menottées. Jusqu’au jour où ils vont s'attaquer au mauvais voyou, truandant des truands sans pitié. Les voilà traqués par une organisation mafieuse qui compte bien les faire payer. 

Dope Thief (2025)
Capture d'écran YouTube

L'excellent scénariste Peter Craig, auteur de The Town (2015) et co-scénariste de The Batman (2022), adapte le roman de Dennis Tafoya (2009) et signe un jeu du chat et de la souris haletant, oscillant entre le glauque et la comédie noire. Sa série se nourrit clairement des codes des polars des années 1970, comme Un après-midi de chien (avec Al Pacino), où l’action brute se mêle à une réflexion plus subtile sur les failles humaines. On pense également à la référence télévisuelle du genre, The Wire. Toutefois, si Dope Thief parvient à titiller ces références, elle n’atteint jamais le même niveau de lyrisme dramatique.

La série brille avant tout par la force de son duo central, véritable moteur émotionnel du polar. Brian Tyree Henry, connu pour son rôle dans Atlanta, et Wagner Moura, légendaire interprète de Pablo Escobar dans Narcos, s'éclatent dans ce jeu de dupes. Deux losers attachants, qui rendent captivante cette plongée dans l’univers impitoyable du crime. C’est dans l’humanité de ces deux personnages que la série trouve son rythme, incarnant non seulement le côté sombre de la rue, mais aussi une forme de fragilité, de désespoir et d’aspiration à une vie meilleure. Ils apportent aussi une pointe d'humour bienvenue qui vient compenser la noirceur du récit et la violence de la série, qui ne fait de détails. 

Dope Thief, saison 1 en 10 épisodes à voir sur Apple TV+ à partir du 14 mars en France.