Station Eleven
HBO Max

L’adaptation du roman best-seller redonne envie de croire en l’humain en célébrant le collectif face à l’adversité. Très fort.

On ne peut plus à la mode depuis une dizaine d’années, le genre post-apocalyptique semblait avoir signé son arrêt de mort artistique pour cause de surproduction. Qui peut raisonnablement avoir encore envie de suivre les conséquences d’une guerre atomique/invasion de zombies/pandémie mystérieuse ? Et pourtant : sur un scénario a priori très balisé (une grippe ultra virulente tue 99 % des infectés), Station Eleven parvient à surprendre constamment en créant des liens scénaristiques et de pure mise en scène entre passé (notre présent) et futur. L’histoire commence à Chicago : alors que la civilisation s’écroule à vitesse grand V, le sort met dans les pattes de Jeevan (Himesh Patel) une gamine actrice, Kristen.

Dans un montage alterné, on suivra leurs débuts dans ce nouveau monde et le destin d’une Kristen devenue adulte (incarnée par Mackenzie Davis, décidément épatante), désormais membre d’une troupe de théâtre qui parcourt les États-Unis pour redonner un peu d’espoir aux survivants. Récit choral, cette adaptation du roman d’Emily St. John Mandel parvient à être à la fois une implacable machine à suspense et un grand drame humain. La mort et le deuil sont au coeur du propos (on pense au jeu vidéo The Last of Us ou à The Leftovers), mais la série cultive son optimisme avec un discours sur le pouvoir cathartique du collectif face à l’adversité. La grande idée de Station Eleven étant d’envisager l’art - le théâtre en particulier - comme unique langage possible, la transmission des histoires comme seul moyen de faire communauté.

Station Eleven, chaque mardi à 21 h sur la chaîne SYFY. Dix épisodes en tout.