Une passionnante série Arte qui raconte les coulisses des négociations sur le nucléaire iranien en 2015. Un thriller géopolitique plein de rebondissements.
Quelques semaines après les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens (en juin 2025), The Deal arrive comme une exploration édifiante d'un passé qui n'a pas su concrétiser ses promesses.
Une plongée dans le temps des négociations, quand, à Genève, en avril 2015, l’Iran – soupçonné de développer en secret l’arme atomique – tentait de calmer la révolte qui grondait au sein de sa population, en négociant avec l’Amérique un assouplissement des sanctions.
Autour de la table : un ministre des Affaires étrangères iranien tenu en laisse par les terrifiants Gardiens de la Révolution. En face, une sous-secrétaire d’État américaine de l’ère Obama, déterminée à arracher un accord prestigieux. Naviguant autour, l’Union européenne cherche désespérément à peser. Et, en arrière-plan, la Chine et la Russie observent, comme pour s’assurer qu’aucune des deux puissances ne sortira vraiment victorieuse.
De prime abord, le sujet semble complexe. Dans un palace genevois, c’est un huis clos de realpolitik pur et dur que Jean-Stéphane Bron, cinéaste suisse, et la Française Alice Winocour, scénariste césarisée de Mustang (2015) et réalisatrice de Revoir Paris (2022), ont tissé. Une série diplomatique sur les coulisses des négociations autour du nucléaire iranien, oui, sur le papier, c’est austère. Et pourtant, les auteurs ont réussi à en faire un haletant thriller, aux rebondissements savoureux.
Au centre du jeu, la formidable Veerle Baetens (récemment croisée dans Plaine orientale sur Canal+) arpente d'un pas déterminé cet hôtel de luxe, sur les bords du Léman, passe d’une chambre à l’autre, manigance dans les couloirs et les salons privés, assumant pleinement son rôle de chargée de protocole suisse à la neutralité... toute relative.
Parce que The Deal a évidemment cette volonté de montrer ce qui se passe derrière les portes closes - toute la complexité du processus diplomatique. Mais ce qu’elle parvient surtout à faire – avec plus ou moins de subtilité – c’est montrer que la réalité diplomatique est intimement liée aux affres des vies personnelles de ceux qui la mènent. En d’autres termes, il y a des gens avec leurs soucis, leurs histoires, autour de la table. Et ce qu’on perçoit à travers une rubrique de JT comme un froid échange de bureaucrates, un cirque codifié et presque mécanique, recèle en fait un drame brûlant. Ou comment rendre la géopolitique plus humaine, et ainsi passionnante.
The Deal, en 6 épisodes, à voir en intégralité dès maintenant sur Arte.tv et les jeudis 23 et 30 octobre prochain en prime time sur Arte.







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