Penny Dreadful 
Showtime

C'est l'une des séries les plus élégantes de la télé américaine. Une histoire en 27 épisodes, aussi terrifiante qu'envoûtante. À voir.

Ce dimanche 26 avril 2020, Natalie Dormer (Hunger Games, Game of Thrones) succèdera à Evan Green dans City of Angels, le spin-off de Penny Dreadful, une série horrifique très réussie de John Logan diffusée entre 2014 et 2016 sur Showtime. L'occasion idéale de découvrir l'originale, qui est passée un peu inaperçue malgré ses grandes qualités (surtout à partir de la deuxième saison, particulièrement ambitieuse). Si vous aimez vous faire peur, voici 5 bonnes raisons de vous lancer.

 

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Loin du phénomène Game of Thrones, des audiences records de Walking Dead ou du buzz "trendy" de Mr Robot, Penny Dreadful s'est éteinte dans un certain anonymat en juin 2016. La série gothique de Showtime (diffusée en France sur Netflix), créée par John Logan, n'a jamais vraiment emballé les foules (à peine 500.000 Américains devant le dernier épisode), ni les spécialistes (elle n'a remporté aucun Emmy ou Golden Globe à ce jour). Pourtant, Penny Dreadful s'est imposé, au fil de ses 27 épisodes, comme un véritable bijou du petit écran. Une pépite esthétique et narrative, injustement méprisée, qui gagnera certainement en notoriété dans les années à venir, maintenant que l'histoire est bouclée. Alors si vous ne connaissez pas encore Vanessa Ives et ses camarades londoniens, voilà 5 bonnes raisons (sans spoiler) de vous y mettre, dès aujourd'hui.

1) D'UNE SI GRANDE BEAUTÉ

Penny Dreadful
Showtime

 

Chaque élément visuel de Penny Dreadful a de quoi vous surprendre. Le charme esthétique du show représente l'un des attraits majeurs de la série. Tournée entre Londres et les terres luxuriantes d'Irlande, elle s'appuie sur une somptueuse photographie, pour magnifier chaque plan et rendre ainsi hommage à l'Angleterre victorienne qu'elle dépeint si bien. En d'autres termes : c'est beau ! La réalisation soignée mélange les effets numériques et les décors à couper le souffle, avec une maestria rare à la télévision. Notons que Juan Antonio Bayona (le réalisateur de L'Orphelinat et The Impossible) a signé les deux premiers épisodes et que Sam Mendès (Skyfall) est très impliqué sur le show, en tant que co-producteur exécutif.

2) EVA GREEN ET LES AUTRES

 

Penny Dreadful
Showtime

 

Quand on parle de beauté, on pense évidemment à Eva Green. L'actrice française brille fastueusement dans la peau de Vanessa Ives, cette fille de la bonne société anglaise, tiraillée par sa foi et ses démons. Avec ses grands yeux verts et sa longue chevelure noire-corbeau, elle règne sur chaque plan, chaque séquence, et se livre indubitablement corps et âme, pour ce rôle d'une rare intensité. Autour d'elle, on découvre une pléiade de seconds rôles jouissifs. L'ex-James Bond Timothy Dalton retrouve ici un personnage à sa mesure. Rory Kinnear et Billie Piper exploitent au mieux chacune de leurs apparitions. Et que dire de Patti LuPone et Josh Hartnett, qui impressionnent par leur charisme naturel.

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3) LONDRES, ÉPOQUE VICTORIENNE

 

 

Penny Dreadful
Showtime

 

Penny Dreadful est une série fantastique, mystique, mais aussi historique. Elle dépeint avec une étonnante splendeur l'Angleterre colonialiste du XIXe Siècle, ses beautés et ses travers. Les cercles de jeu, les musées de l'horreur, les boudoirs sensuels, ses usines dopées au charbon, ses théâtres Grand Guignol, ses gazettes de rue sensationnalistes... Tout est là. Chaque décor, chaque accessoire, chaque costume a de quoi vous éblouir. Jusqu'à la mort du poète Alfred Tennyson, dont le deuil national - le 6 octobre 1892 - se retrouve dans la série. Une représentation minutieuse et flamboyante de cette fascinante époque victorienne, où Londres était la capitale du monde.

4) MYTHOLOGIE ET GRANDE LITTÉRATURE

 

Penny Dreadful
Showtime

 

C'est là le grand défi de la série, celui, que s'est imposé John Logan, en créant Penny Dreadful : reprendre quelques uns des plus grands personnages de la littérature classique, pour les incorporer à sa propre narration, à sa mythologie. Ainsi peut-on croiser au fil de la série le Dorian Gray d'Oscar Wilde, les Mina Harker et Abraham Van Helsing du Dracula de Bram Stocker, le Victor Frankenstein de Mary Shelley ou encore le Dr. Jekyll de Robert Louis Stevenson. Et ça marche. Ces grandes figures romanesques se fondent intelligemment dans le grand récit gothique de Logan. Une vaste mythologie sombre, parfois gore ou érotique, mais parfaitement maîtrisée, où il est question de Foi, de Dieu, de Lucifer et de fin des temps. Mais on ne vous en dira pas plus...

5) UNE SUPERBE FIN, FORTE ET SOIGNÉE

 

Penny Dreadful
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Au bout du compte, la qualité d'un drama se juge à l'aune de son final. Et celui de Penny Dreadful est particulièrement réussi. À l'image de toute la série, le dernier épisode mêle habilement action, aventures, et grands monologues enflammés. Pour une conclusion forte en émotion, qui fait parfaitement sens avec le reste du show. Car Penny Dreadful est de ces séries pensées et écrites comme une oeuvre entière et totale, faisant fi des audiences et des impératifs télévisuels. John Logan a bouclé son histoire comme il l'entendait, et comme avec un bon livre, on se replongera certainement un jour avec délectation dans l'univers de Penny Dreadful.

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