Reine du music-hall, à la fois exubérante et attendrissante, faite pour les sourires et la joie de vivre, elle apparaît très vite dans les petits films muets de Diamant-Berger, où elle donne souvent la réplique à Chevalier (Jim Bougne boxeur, 1923 ; l'Affaire de la rue de Lourcine, 1923). Sa belle époque se situe dans les premières années du parlant grâce aux coproductions franco-allemandes. Elle doit beaucoup à Pabst, qui en fait la Polly de la version française de l'Opéra de quat'sous (1931) avant de lui faire danser un inoubliable cancan dans l'Atlantide (1932). Mais un Siodmak (Autour d'une enquête et Tumultes, 1932), un Wiene (le Procureur Hallers, 1930) et, un peu plus tard, un Lang (Liliom, 1934) ou un Schünzel (Les dieux s'amusent, 1935) savent jouer à merveille de son minois chiffonné et d'une perversité naïve, en quelque sorte, et doucement inconsciente. Avant que Renoir fasse d'elle la blanchisseuse blessée et courageuse du Crime de M. Lange (1936), elle avait joué avec une grande intensité dramatique la Fantine des Misérables (R. Bernard, 1934). L'année suivante, dans un registre bien plus léger, le même cinéaste lui fait interpréter la petite femme de Amants et Voleurs. Elle y montre les qualités qui ont fait d'elle la Dame de chez Maxim's (A. Korda, 1933) : jambes gainées de bas noirs, froufrous mousseux, bonne humeur inaltérable et pépiements d'oiseau. Une série de films médiocres où on la distribue mal finit par l'éloigner des studios. On ne la revoit plus guère que dans des rôles secondaires auxquels le souvenir de ce qu'elle fut confère un certain pathétique : les Caves du Majestic (R. Pottier, 1944) ; Trois Femmes (A. Michel, 1952) ; Gervaise (R. Clément, 1956) ; le Sang à la tête (G. Grangier, 1956).
Nom de naissance | FLORELLE |
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