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Comédie, animation, super-héros ou drame : il y en aura pour tous les goûts !

Julia d’Erick Zonca ****
En 2008, Julia marquait le grand retour d’Erick Zonca au cinéma, dix ans après La Vie rêvée des anges, qui avait reçu le César du meilleur film. Un road-trip à travers le désert américain porté par Tilda Swinton. Toujours excellente (elle a d’ailleurs été nommée aux César pour ce drame), la comédienne joue un rôle particulièrement fort ici, celui d’une femme en pleine crise de la quarantaine. Séduisante et drôle, elle cache en fait un lourd penchant pour l’alcool qui va lui faire peu à peu perdre pied. Jusqu’à ce qu’elle enlève un enfant et tente de passer avec lui la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.

Un coup de cœur pour Première à sa sortie : « Malgré l'absence, Zonca n'a rien perdu de la fluidité de sa caméra. C'est donc avec une aisance surprenante qu'il nous embarque dès le premier plan, dans l'existence bancale de Julia. Zonca tire brillamment parti des aspects les moins connus des paysages variés de la région de San Diego, s'offrant le luxe de traîner dans le désert étouffant, dénonçant au passage le mur fragile qui se dresse entre le Mexique et le sud de la Californie. Son regard percutant nous manquait. »

 


Julia sera diffusé le lundi 20 juin à 22h25 sur Arte

De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard ****
A 28 ans, Tom suit les traces de son père dans l'immobilier véreux alors qu'il se rêvait concertiste. Un agent qui lui propose de passer une audition le pousse à croire qu'il a peut-être un avenir dans ce métier. Sans cesser ses activités, il travaille d'arrache-pied avec sa répétitrice, chinoise et brillante pianiste.

Déjà remarqué pour ses trois premiers films, Regarde les hommes tomber, Un héros très discret et Sur mes lèvresJacques Audiard a confirmé tout son talent avec De battre mon cœur s'est arrêté. Ce remake du Mélodie pour un tueur de James Toback lui permit d'entrer dans le cercle fermé des plus grands réalisateurs français. Plébiscité par l'ensemble de la critique française, le film dépassa le million d'entrées et rafla un nombre impressionnant de récompenses. BAFTA du meilleur film non anglophone, le film décrocha dix nominations aux Césars 2006, repartant avec huit prix, parmi lesquels les prestigieux Césars du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur second rôle masculin pour Niels Arestrup ou encore du meilleur espoir féminin pour Linh Dan Pham. Emballé, Première s'enthousiasmait à l'époque pour le résultat : "Jacques Audiard filme son histoire en plans-séquences, caméra à l'épaule, dans le mouvement, la fluidité, la liberté [...] "De battre mon coeur s'est arrêté" [...] vaut aussi par et pour Romain Duris, d'une densité totale [...], éblouissant, dont la profondeur de l'engagement sidère".

 


De battre mon cœur s’est arrêté sera diffusé le dimanche 26 juin à 22h40 sur Numéro 23

Le Gamin au vélo des frères Dardenne **** 
Le Grand Prix du festival de Cannes 2011 est proposé cette semaine sur Arte. Une histoire simple narrée comme un conte de fées et portée par la lumineuse Cécile de France, entre autres. « Il y a quatre temps dans Le Gamin au vélo, comme des mouvements musicaux qui sont d’ailleurs ponctués, à leur terme, de courts extraits du concerto no 5 de Beethoven. Chacun des trois premiers raconte une douleur morale, sans pathos ni démonstration, avec une simplicité extraordinaire. Le dernier, lumineux, apaisé, se clôt sur une douleur physique. De celles dont on se relève, surtout quand on sait désormais où aller... La fluidité du film est sidérante : il coule de source. Rien ne nous est expliqué, et pourtant, chaque personnage est limpide, y compris dans ses secrets non révélés. »


Le Gamin au vélo sera diffusé le jeudi 23 juin à 20h55 sur Arte

17 filles des sœurs Coulin ***
Sorti il y a cinq ans, ce premier film est très marquant. Il s’inspire d’une histoire vraie déroutante : plusieurs filles d’un même lycée prennent le pari de tomber enceinte en même temps. Le long-métrage interroge évidemment cette « mode », mais sans juger à la va-vite les adolescentes pour autant. « Dans leur premier long métrage, inspiré d’un fait divers, les sœurs Coulin recourent abondamment à la synecdoque, cette figure de rhétorique qui privilégie la suggestion à la démonstration. Les réalisatrices visent juste : rien ne sert d’expliquer l’inexplicable. Une scène s’y essaie pourtant, et elle est comique. On y entend les professeurs des filles avancer de grandes théories qui semblent tout droit sorties des rubriques psycho des magazines... S’il fallait rapprocher 17 Filles d’un autre film, ce serait de Virgin Suicides. Même langueur pop, même image délicatement granuleuse, même genre de casting féminin hétérogène, même absence de garçons, réduits à des rôles de faire-valoir. Notre Kirsten Dunst nationale, elle, se nomme Louise Grinberg. Aussi belle et solaire que l’Américaine, elle a, dans l’attitude, cette touche d’arrogance typiquement française. »


17 filles sera diffusé le dimanche 26 juin à 20h55 sur Numéro 23

Les Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet ***
L’hommage de Sylvain Chomet aux artistes d’antan (Charles Trénet, Django Reinhardt, Joséphine Baker eou encore Jacques Tati), est rediffusé cette semaine. Une comédie nostalgique qui a marqué les esprits en 2003 et s’avère toujours aussi originale. « Le pointilleux Chomet possède l'art du détail. Il s'épanouit dans l'anodin et maîtrise mieux les plans fixes que les plans en mouvement. »

Les Triplettes de Belleville sera diffusé le jeudi 23 juin à 20h50 sur Gulli

Fast and Furious 7 de James Wan ***
Oui, on a pleuré devant Fast and Furious 7. Et oui, on assume. « On ne cherchera pas à vous mener en bagnole. A vous faire croire que Fast & Furious 7 est autre chose qu’un produit de (très) grande consommation, on ne cherchera pas à théoriser sur la symbolique du levier de vitesse et la place de la voiture dans les rapports de classe. "FF7", c’est du porno industriel, une succession de scènes de poursuites voraces en caisse entrecoupées de minces intrigues plaquées là, parfois embarrassantes comme celle de l'amnésie de Michelle Rodriguez. (…)Une donnée vient dérégler la machine. La mort de Paul Walker en novembre 2013. Il faut vouloir chercher les tours de passe-passe pour se rendre compte de son absence dans certaines scènes. Et c’est là que le film trouve, de façon un peu morbide, sa raison d’être. Ce moment rare où l’on dit adieu à un acteur via l’écran, où le cinéma se connecte au réel et retrouve ainsi l’une de ses plus anciennes et puissantes magies dans une dialectique totale avec son public : si vous avez aimé un tant soit peu Paul (il y a de quoi : "Bleu d’enfer", "Une virée en enfer", "La Peur au ventre"…), l’épilogue du film en forme d’adieu à Walker risque -comme ça nous est arrivé- de vous faire verser des larmes à la vision, forcément maladroite, forcement mélo, de l’ultime regard bleu acier de l’acteur. A ce moment "Fast & Furious 7" commet le bel exploit de l’empathie totale avec la salle. Ce qui nous rappelle que la vraie star du film, au fond, c’est son public. » (Lire la critique complète ici)

 

 


Fast & Furious 7 sera diffusé le mercredi 22 juin à 21h sur Canal +

Poupoupidou de Gérald Hustache-Mathieu ***
Il est parisien et l’auteur de polars à succès. Elle est l’effigie blonde du fromage Belle de Jura, la star de toute la Franche-Comté, persuadée qu’elle était, dans une autre vie, Marilyn Monroe... Quand ils vont se rencontrer à Mouthe, la ville la plus froide de France, lui est en panne totale d’inspiration et elle déjà morte. “Suicide probable aux somnifères” conclue la gendarmerie. David Rousseau n’y croit pas. En enquêtant sur le passé de Candice Lecoeur, il est sûr de tenir l’inspiration pour un nouveau roman...

C'est en hommage au célèbre I Wanna Be Loved By You de Marilyn que le cinéaste Gérald Hustache-Mathieu signait en 2011 son deuxième long-métrage, un polar glacé hanté par le fantôme de Monroe. Très bien reçu par la presse, le film avait notamment enchanté Première, qui déclarait à l'époque : "L’excellent Jean-Paul Rouve se dépasse, dans son rôle le plus complexe, tandis que Sophie Quinton explose dans celui d’une ravissante pas du tout idiote. Poupoupidou cache, sous son onomatopée rigolote, le I Wanna Be Loved by You qui le précède dans la célèbre chanson. Et, sous un humour ravageur, de magnifiques plages d’émotion".

 


Poupoupidou sera diffusé le mardi 21 juin à 22h40 sur France 4

Braquage à l’anglaise de Roger Donaldson ***
Parmi les nombreux films d’action portés par Jason Statham, ce Braquage à l’anglaise sort du lot grâce à son scénario très bien ficelé. « En 1971, les services secrets anglais organisaient le cambriolage d’une banque par des malfrats afin de récupérer des photos compromettantes. En raison du secret d’État imposé ensuite à la presse, il a été impossible de faire la part du mythe et de la réalité. Stimulés par cette ambivalence, les auteurs de Braquage à l’anglaise ont comblé les trous et reconstitué leur propre version de l’affaire pour la porter à l’écran. Simple et méthodique, leur scénario distille, à un rythme régulier, action, rebondissements et explications. On n’est jamais perdus, la tension ne descend à aucun moment et chaque implication ou sous-intrigue trouve une résolution satisfaisante. Là-dessus, à la tête d’une brochette d’acteurs « brittons » qui s’amusent bien, Jason Statham trouve enfin un rôle qui le valorise. Résultat, le meilleur film de braquage depuis Ocean’s Eleven. »


Braquage à l’anglaise sera diffusé le lundi 20 juin à 21 sur D8

Michael Jackson’s This Is It de Kenny Ortega **
A quelques jours du septième anniversaire de sa mort, France Ô rend hommage à Michael Jacksonen diffusant deux documentaires. Le premier, This Is It, raconte les coulisses de sa dernière tournée, celle qu’il était en train de préparer au moment de son décès. Le second, Bad 25, fête comme son nom l’indique les 25 ans de son album culte Bad. Très différents, ces deux projets reviennent sur le parcours exceptionnel de l’artiste. Construit de manière très classique, les interviews alternant avec des images d’archives, celui de Spike Lee est plus intime que celui de Kenny Ortega, qui insiste surtout sur prouesses physiques de Jackson lors des concerts, et le montre particulièrement impliqué dans leur création. Le résultat est dynamique et moins larmoyant que ce qu’on pouvait craindre au cours de sa promotion.

 « On pouvait raisonnablement redouter le pire dans le registre du pathos, du docu larmoyant. Et pourtant il n’en est rien. This is it nous emmène sur la scène avec Michael Jackson et nous propulse au cœur de la création et de l’œuvre d’un des rares véritables génies du XXe siècle. Parce qu’il représente la quintessence d’une époque, qu’il l’incarne, Michael Jackson trouve sa place dans le panthéon des grands hommes et ce « documentaire » de Kenny Ortega lui rend sans doute justice. Ceci même si on ne montre de l’artiste que ce qu’on veut bien montrer. Tout en retenue, parce qu’il ne livre pas de témoignages post mortem, le documentaire offre aussi une grande place à la musique qui suffit à elle seule à susciter l’émotion. Ni enquête, ni rétrospective, This is it n’est pas non plus l’hagiographie que l’on pouvait redouter. Il s’agit de donner un aperçu de ce que les concerts londoniens auraient pu être, un aperçu de ce que le mythe Michael Jackson était peut-être. »


This Is It sera diffusé le lundi 20 juin à  20h50 sur France Ô

Case départ de Fabrice ÉbouéThomas N'gijol et Lionel Steketee ** 
Joël et Régis sont demi-frères et partagent un père antillais qu'ils ne connaissent pratiquement pas. Alors que ce dernier est mourant, les deux frères, très différents, se rendent sur place. A son décès, ils reçoivent pour seul héritage l'acte d'affranchissement qui a rendu la liberté à leurs ancêtres esclaves. Les deux hommes ne comprennent pas que ce document à une très haute valeur symbolique et le déchirent dans un accès d'idiotie. Une vieille tante décide alors de les punir et, grâce à un sortilège, les envoie en 1780. Devenus esclaves, Joël et Régis vont devoir trouver un moyen de s'évader pour revenir dans leur époque, mais vont également prendre conscience de l'importance de la lutte de leurs ancêtres...

En 2011, les deux anciens piliers du Jamel Comedy Club que sont Fabrice Éboué et Thomas N'gijol mettent leur talent en commun pour signer Case départ, fable mordante sur l'intégration où les deux hommes n'hésitent pas à manier l'humour trash qui a fait leur succès. Succès (à moitié surprise) de l'été 2011, Case départ attira au total 1,8 million de téléspectateurs en salles. Un score au final mérité pour une comédie qui a su dépasser ses promesses selon Première : « On s’attendait à une espèce de Visiteurs black avec les couloirs du temps inversés, des gags anachroniques inoffensifs et un gentil plaidoyer contre la haine identitaire. Au lieu de ça, Fabrice Éboué et Thomas Ngijol ont affûté leur humour politiquement incorrect et choisi des héros noirs plus racistes que les Blancs. [...] Pour une fois qu’une comédie donne à réfléchir au-delà de la vanne... »

 


Case départ sera diffusé le jeudi 23 juin à 20h55 sur TMC

Ant-Man de Peyton Reed ** 
Le plus petit des super-héros n’est jamais aussi bon que quand il ne joue pas dans le registre des blockbusters, justement. La mise en place d'Ant-Man est parfois laborieuse, mais une fois que l’intrigue plonge dans le registre comique, les fans de Paul Rudd, acteur phare des délires de Judd Apatow, se régalent. Les seconds rôles, menés par un Michael Pena déchaîné, sont également à la hauteur de ce « petit » Marvel. Le studio a d’ailleurs retenu la leçon et employé avec brio le personnage dans Captain America : Civil War.

« Une fois ce background installé, on peut, enfin, se concentrer sur ce qu'aurait dû être Ant-Man dès le départ : une comédie autour d'un casse mené par des délinquants complètement idiots. Et là, on se marre vraiment. Paul Rudd est dans son élément, parfaitement à l'aise pour amuser la galerie, mais en réalité ce sont les 3 voyous qui l'assistent qui sont les vrais héros de cet étrange film. (...) Sans mauvais jeu de mot, Ant-Man est un petit film et c'est quand il s'affirme en tant que tel qu'il est pertinent. A l'inverse, dès qu'il essaie de jouer la carte du sérieux, c'est la cata. La mise en scène de la spécificité du personnage et de son pouvoir un peu casse-gueule est plutôt réussi : Ant-Man n'est pas ridicule, l'action tient la route, et les aventures en miniature sont suffisamment inventives pour ne pas rappeler Chéri j'ai rétréci les gosses - ce n'était pas gagné. »


Ant-Man sera diffusé le mardi 21 juin à 21h sur Canal +