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Si ce film fonctionne et échappe à tous les écueils redoutés, c'est parce qu'il ne la ramène pas, debout et discret, en marche et dans l'instant présent, refusant l'apitoiement, le psychologisme, le chantage émotionnel; et qu'ainsi, par la qualité de son regard, il émeut.
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Si l’ambiguïté du personnage s’étiole parfois quand les scènes ouvrent la voie à un discours plus volontariste (notamment lors d’une scène finale à l’aéroport où Lucia s’offusque des règles qu’on lui impose systématiquement), il y a dans "Marussia" la promesse d’un joli désir d’insoumission au monde qui ne demande qu’à s’affirmer.
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Filmée visiblement sans grands moyens, en caméra portée et un peu au fil de l'eau, cette histoire peu banale aurait beaucoup gagné à plus de consistance et d'intensité dramatique.
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On se laisse flotter dans le sillage incertain de personnages hors norme. Notamment cette mère que la comédienne Dinara Droukarova interprète avec un rare charisme : à la fois aimante et indigne, opaque et lumineuse.