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Elles viennent de Côte d’Ivoire, du Cameroun ou du Maghreb. Exploitées par une puissante chaîne hôtelière aux méthodes illégales, cette vingtaine de femmes de chambre invisibles habituellement aux yeux
de la société descendent dans les rues de Suresnes pour se faire entendre. « On est là ! », scandent-elles comme un refrain entêtant, souvent en musique et en souriant, malgré un conflit qui s’éternise. Denis Gheerbrant filme avec simplicité cet intense huis clos à ciel ouvert, danse initiatique aussi enjouée que poignante.
Toutes les critiques de On a grévé
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Venant pour la plupart d'Afrique noire ou du Maghreb, souvent illettrées, soutenues par un syndicaliste "professionnel", elles vont "gréver" dans la bonne humeur pendant plusieurs semaines. Jusqu'à faire céder la direction du groupe hôtelier. une grève exemplaire, et un film nécessaire.
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Gheerbrant a trouvé pour son dernier film une matière idéalement adaptée à son style et parfaitement compatible avec les techniques du cinéma documentaire qu’il développe depuis plus de trente ans. L’avantage de sa méthode, c’est sa liberté, sa légèreté pratique, sa faculté à se couler dans le flux de l’action lorsqu’elle surgit au milieu de ce réel que le cinéaste est en train de considérer. (...) Reste la grandeur inoubliable des combattantes si attachantes, qui donnent sa lumière à "On a grèvé" ; reste, surtout, la noblesse du combat qu’elles mènent (et remportent !). Autant pour elles que pour nous.
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Les scènes collectives (de liesse ou de protestation) succèdent classiquement aux interviews individuelles. Un documentaire politico-social exemplaire sur le statut des immigrés sous-traités par les patrons occidentaux, à l’instar des employés d’usines délocalisées au bout du monde. On pense beaucoup à un autre documentaire sur un conflit similaire, "On est là !" de Luc Decaster, sur la lutte de sans-papiers africains exploités par une petite société de la banlieue parisienne. "On a grèvé" en est un peu la contrepartie féminine.
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Si ce film modeste ne prétend pas vraiment dépasser ou analyser en profondeur ces flagrances, il les enregistre avec une simplicité toute cordiale, révélant avant tout l’union et la combattivité de ces grévistes avec, au bout du voyage, une note d’espoir. Derrière ses airs de micro-production marginale, un film utile et touchant.
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Un beau doc militant, sur l'apprentissage de la lutte et de la solidarité. —
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Denis Gheerbrant avait matière à faire un beau documentaire sur des femmes de ménage en grève pour la première fois. Il en a fait un reportage télé qui traine en longueur et ne fait qu'esquisser le portrait de ces femmes, qui forcent le respect par leur dignité et leur détermination.