
![]() |
De nos jours... Revoilà Hong Sang-soo ! Quatre mois après La Romancière, le film et le heureux hasard, le plus prolifique des réalisateurs coréens revient à la charge avec un nouvel objet filmique qui ne ressemble qu’à lui. En filmant les portraits croisés d’un vieux poète alcoolique et d’une actrice recevant de jeunes admirateurs à leur domicile, le cinéaste laisse de côté les rencontres fortuites pour mieux se pencher sur la notion de transmission, versant un peu de lui-même dans chacune de ces deux figures paternalistes dictant à de jeunes gens les bases d’une vie idéale. |
|
![]() |
Caiti blues C’est l’histoire d’une femme qui a eu des rêves et a peu à peu appris à les laisser de côté. Terriblement ordinaire. Universel, même. Petite, Caiti Lord s’est imaginée starlette de la musique et se retrouve aujourd’hui serveuse dans un bar perdu des States (au Nouveau-Mexique). Elle a 29 ans, sert des cherry cocktails, pousse la chansonnette quand il faut, anime une petite émission de radio de quartier, balade son spleen et son sourire, voit ses amis, essaie de rembourser sa dette étudiante. Espère surtout retrouver la scène. |
|
![]() |
Blanquita Inspiré par l’affaire Spiniak qui a défrayé la chronique au Chili, Fernando Guzzoni met en scène une ado de 18 ans qui, victime de viols dans son enfance, reconnaît un de ses agresseurs dans un scandale pédophile qui éclabousse les hautes sphères de la société chilienne. Et se retrouve poussé par un prêtre à témoigner. Sauf que les évidences du départ vont devenir plus nébuleuses. Cette victime dit- elle vraiment la vérité ? Ou ment- elle sciemment pour la faire éclater alors que cet agresseur semble sinon pouvoir s’en tirer à bon compte ? |
Thierry Chèze |
![]() |
Les Avantages de voyager en train Dans un train qui la ramène de l’hôpital psychiatrique où elle a fait interner son mari, une éditrice fait la connaissance d’un docteur qui lui raconte des cas cliniques plus sordides les uns que les autres. Le début d’un récit façon poupées russes où il sera question de pédophilie, de snuff movies, d’humiliations faites aux femmes... On perçoit le désir de comédie noire cruelle et incorrecte. Mais en surlignant tous ses effets, Aritz Moreno passe à côté de son film. N’est pas Ferreri qui veut. |
Thierry Chèze |
![]() |
Petit Jésus Quand les galères commencent, elles ont tendance à voler en escadrille. Et Jean, un papa tout récemment séparé, en fait l’amère expérience comme si tout ce qu’il entreprend était désormais voué à l’échec. Sauf qu’au bord du précipice, il pense pourtant avoir un atout majeur dans sa manche. Son fils de 10 ans dont il est persuadé qu’il est un faiseur de miracles, pourquoi pas même le nouveau Messie et qu’il entend tenter de le prouver aux yeux du monde entier ! |
Thierry Chèze |
![]() |
Le Retour L’attente était grande avant la projection cannoise du Retour, la polémique ayant entouré sa sélection (des controverses liées à ce qui a pu se produire sur le tournage que réfute en bloc la réalisatrice) ayant déplacé le centre d’intérêt autour du film. Ce dernier allait-il être plus fort que tout cela ? Hélas non. Catherine Corsini y met en scène une quadragénaire noire engagées par une famille parisienne aisée pour s'occuper des enfants le temps d’un été en Corse. |
Thierry Chèze |
![]() |
Entre nous Tout commence comme un téléfilm gentillet. Élodie et Laetitia ont la trentaine, sont en couple et se lovent dans un canapé, voix basse et caresses mielleuses. Elles voudraient bien un enfant par PMA. Mais leurs finances ne sont pas au beau fixe. Elles décident de prendre un colocataire, Simon, un artiste magicien, genre ténébreux ou dandy. Patatras. L’homme se révèle être un ensorceleur de première. Le couple bat de l’aile. L’une tend vers le beau parleur, l’autre se rebiffe. Malheureusement, l’intrigue ne sonne jamais juste. |
|
![]() |
L'Education d'Ademoka Yerzhanov est décidément insaisissable. Un jour il signe un polar déjanté (Assaut voir ci- dessus), le lendemain c’est une fable burlesque sur l’éducation et les dysfonctionnements de son pays. L’Education d’Ademoka suit le parcours d’une adolescente gitane en situation irrégulière. Ademoka est brillante, rêve d’écrire et de dessiner, mais est obligé de mendier pour survivre. Sa rencontre avec un énigmatique alcoolo va bouleverser sa vie. |
Gael Golhen |
![]() |
Assaut Le nom de Adilkhan Yerzhanov ne doit pas vous dire grand-chose et c’est normal. Sérieusement, qui s’intéresse au cinéma kazakh ? Pourtant depuis quelques années, ses films (La Tendre indifférence du monde, A Dark Dark Man…) triomphent dans tous les festivals où ils passent. Reims Polar, Venise… Assaut raconte un pays gangrené par la corruption et les abus de pouvoir, miné par la pauvreté et peuplé de types débonnaires incapables, voire dangereux…. Pourtant, pour parler de tout cela, Yerzhanov préfère ici la satire au réquisitoire. |
Gael Golhen |
![]() |
Les Algues vertes | Thierry Chèze |
![]() |
Les Herbes sèches La trajectoire du film est annoncée par une mise en scène stricte dont l’apparente rigidité induit un dérèglement possible. Un paysage enneigé quelque part en Anatolie. Un homme, seul, en route vers un village qui se dévoile dans un parfait contre-champ. L’apparition des maisons au milieu de ce grand nulle-part dessine une perspective que la blancheur immaculée des paysages rend étrangement lisible. Le héros progresse dans ce western. Il ne sait que trop où il met les pieds. |
Thomas Baurez |
![]() |
Limbo Vous êtes dans un labyrinthe. Appelez ça une ville, un cauchemar, une vision, comme vous voudrez. Appelez ça Hong Kong, l’enfer ou le purgatoire, un caniveau géant. Soi Cheang a appelé ça Limbo. Les limbes. Comment en sortir ? On n’en sortira pas, en tout cas pas indemne. Il pleut tout le temps, des cordes, les égouts débordent, les poubelles dégueulent. Vous êtes trempé jusqu’aux os, les pieds dans la flotte, dans la merde, dans la décomposition. |
Guillaume Bonnet |
![]() |
Mission: Impossible- Dead reckoning partie 1 On peut prendre différents critères en compte pour juger de la réussite d’un nouveau Mission : Impossible. Les cascades et les chorégraphies casse-cou de Tom Cruise, par exemple – elles sont extraordinaires dans ce nouvel épisode. La façon dont le film interroge la "mythologie" du personnage d’Ethan Hunt – passionnante ici. |
Frédéric Foubert |
![]() |
Isidious- The Red door Neuf ans après un second volet en guise de grand final, auquel ont finalement succédé deux prequels surprises (?), la saga d’horreur Insidious signe son grand retour avec The Red Door, une nouvelle suite qui choisit d’ignorer les deux derniers films en date, à la manière de la dernière trilogie Halloween (vous suivez ?). On retrouve donc les Lambert, cette belle petite famille américaine totalement innocente, martyrisée sans aucune raison par des démons venus d’un enfer indéchiffrable. |
|
![]() |
Welfare En 1973, six ans après son tout premier long métrage documentaire (Titicut follies sur un hôpital pour aliénés criminels), Frederick Wiseman posait sa caméra dans un bureau d’aide social new- yorkais et proposait avec ce huis- clos et les échanges entre les personnes dans le besoin et les employés de cette institution publique un instantané de la société américaine de l’époque. |
Thierry Chèze |
![]() |
Une nuit Un métro bondé. Une bousculade. Le ton qui monte entre un homme et une femme avant que ce ping- pong verbal sous tension bascule en une irrésistible montée de désir et que ce quadra et cette quinqua passent des noms d’oiseaux à une étreinte passionnée dans la cabine d’un photomaton. Ainsi débute le nouveau long métrage d’Alex Lutz co- écrit avec sa co- interprète Karin Viard et qui raconte donc une nuit comme échappée aux petits tracas du quotidien. Une nuit pour refaire le monde, confesser ses histoires passées, vivre intensément le présent sans forcément se projeter dans le futur. |
Thierry Chèze |
![]() |
Tout le monde m'appelle Mike Ce premier long met en scène un couple de Français (Pierre Lottin et Daphné Patakia) qui a décidé de larguer les amarres en partant pour un tour du monde en bateau, dans lequel ils accueillent lors d’une escale à Djibouti, un chauffeur de taxi local pour affronter le golfe d’Aden peuplé de pirates somaliens. Leur bateau attaqué, le film devient alors un huis clos en pleine mer au suspense tenu et à l’issue incertaine, mais sans pour autant jamais éloigner l’impression de déjà (beaucoup) vu domine ici en permanence. |
Thierry Chèze |
![]() |
Promenade à Cracovie Roman Polanski et le photographe Ryszard Horowitz sont amis depuis leur enfance passée au cœur du ghetto juif de Varsovie. L’un et l’autre ont donc réussi à survivre à l’Holocauste, le premier grâce à un couple de paysans polonais, le second grâce à Oskar Schindler. Avec ce documentaire, Mateusz Kudla et Anna Kokoszka- Romer leur ont proposé de revenir dans cette ville qui les a forgés et de l’arpenter ensemble pour la première fois depuis la fin de la guerre. Leurs échanges passionnants, emprunts d’une grande émotion et non dénués d’humour témoignent de leur incroyable résilience. |
Thierry Chèze |
![]() |
Miraculous- le film Une success- story made in France ! Une série créée en 2015 et qui a depuis fait le tour du monde avant de connaître donc sa première adaptation sur grand écran avec aux commandes un de ses co- créateurs qui n’a jamais perdu le lead (Jérémy Zag) et comme héros deux ados parisiens, Marinette et Adrien – fille et fils respectif de boulangers et d’un créateur de mode désormais veuf - qui se transforment en super-héros, Ladybug et Chat Noir, pour protéger la capitale. |
Thierry Chèze |
![]() |
Luise D’abord un grand bonheur : retrouver enfin sur grand écran la trop rare Christa Theret, dont la dernière apparition remontait au Doubles vies d’Olivier Assayas voilà déjà 4 ans (et qu’on retrouvera le 8 novembre dans Connan de Bertrand Mandico). Mais très vite aussi la certitude que ce retour passera hélas inaperçu, faute d’un film à la hauteur. Dans un scénario inspiré par The Fox, le court roman de D.H. |
Thierry Chèze |
![]() |
Cléo, Melvil et moi | Thierry Chèze |
![]() |
Au cimetière de la pellicule Dans une Guinée où les bobines deviennent poussière et où les caméras sont recyclées en marmites, les films sont destinés à mourir. Alors comment retrouver un court-métrage vieux de 70 ans, en n’ayant de lui que le titre et les souvenirs ? Thierno Souleymane Diallo se lance dans la quête passionnée – et passionnante - de ce film fantôme et redonne vie aux racines du cinéma d’Afrique noire et à l’expérience collective de l’image. Lou Hupel |
|
![]() |
A contretemps Les (bonnes) intentions sont tellement claires qu’on se demande ce que le titre français de film veut bien nous signifier. Le temps ne saurait être la grande affaire de ce drame social qui voit pourtant plusieurs personnages se débattre dans les méandres d’un quotidien les obligeant à courir non-stop pour ne pas sombrer. La structure volontairement énergique du récit semble toutefois indiquer que tout ce petit monde arrivera bien à l’heure voulue par le cinéaste. |
Thomas Baurez |
![]() |
Master gardener Un homme tourmenté par sa propre morale. Une morale sans cesse fragilisée, donc prête à vaciller. Avant-hier un aumônier (Les Chemins de la rédemption), hier un joueur de poker (The Card Counter) aujourd’hui un herboriste, l’auteur de Taxi Driver transpose son schéma narratif de film en film, tel un peintre répétant inlassablement son motif pour le transfigurer. Schrader croit en l’humain, à sa beauté diabolique. |
Thomas Baurez |
![]() |
Les Filles d'Olfa C’est un fait divers qui a défrayé la chronique en Tunisie voilà quelques années. Olfa, mère célibataire de quatre filles, a vu un jour ses deux aînées disparaître soudainement. "Elles ont été dévorées par le loup", apprend-on, aussi mystérieusement que pudiquement, dans les premières minutes de ce film que Kaouther Ben Hania (nommée à l’Oscar du film étranger 2021 avec L’homme qui a vendu sa peau) a eu envie de consacrer à cette histoire ou plus précisément à cette famille singulière, riche en contradictions, porteuse en son sein d’autant d’amour que de violence. |
Thierry Chèze |
![]() |
Ruby, l'ado Kraken L'adolescence peut aussi être une période-éponge, où l'on absorbe tout sans distinction, sans savoir ce que ça donnera plus tard. Ruby l'ado kraken ressemble justement à une grosse éponge animée dans laquelle gigotent toutes les influences de l'histoire de DreamWorks Animation, du père écrasant Disney aux cousins british Aardman -et ça marche. Le propos sur la relation fille- mère n’est jamais bête, l'animation canon, le rythme impeccable... |
Sylvestre Picard |
![]() |
Passages Après Frankie, tourné au Portugal avec Isabelle Huppert, Ira Sachs poursuit son tour d'Europe avec ce Passages parisien, autour d'un sujet éminemment français : le ménage à trois (à prononcer avec l'accent yankee). |
Frédéric Foubert |
![]() |
La Maison des égarées Film issu du studio David, qui a participé au Conte de la Princesse Kaguya (2013) mais a surtout créé des séries adaptées de mangas pour la télé japonaise (Jojo's Bizarre Adventure) et adapté d'un roman de Sachiko Kashiwaba (l'autrice à l'origine de Wonderland : Le Royaume sans pluie), La Maison des égarées pourrait n'être qu'un énième petit objet animé égaré dans notre beau pays/ Mais c'est bien plus que ça. |
Sylvestre Picard |
![]() |
How to save a dead friend Que faire quand, à 16 ans, on a envie de mettre fin à ses jours ? Prendre une caméra, se promettre de vivre jusqu’à la fin de l’année et entre-temps, se filmer. Commencer à tout capturer, des moments anodins et quotidiens aux lendemains, plus incertains. C’est ce que Marusya, 16 ans, Russe cabossée, entreprend peu à peu. Mais cette année-là, elle rencontre Kimi, grand blond, façon haricot affiné aux cheveux mi-longs, et tombe amoureuse. |
|
![]() |
Farang Cinq ans après Budapest, Xavier Gens fait son retour dans son domaine de prédilection : le genre. L’ombre assumée d’Ong Bak plane sur ce récit où un ex détenu exemplaire, forcé à refaire sa vie en Thaïlande après un accident mortel subvenu durant sa réinsertion, voit un parrain local assassiner sa famille et l’entraîner dans une quête de vengeance. Le résultat se révèle d’une efficacité redoutable, notamment dans la manière dont Gens travaille frontalement la question de la violence, sans complaisance. |
Thierry Chèze |