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Les deux histoires sont menées tambour battant, en tout cas caméras battantes, dans ce thriller musclé et haletant qui plonge comme rarement dans les arcanes du banditisme local. Un polar social survitaminé qui peut rappeler une version mexicaine de “La Cité de Dieu”.
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Cette petite bombe mexicaine marie avec brio scénario haletant et mise en scène fluide et énergique sans pour autant délaisser l’attention portée à ses personnages.
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par François Grelet
Toutes les critiques de Dias de Gracia
Les critiques de la Presse
Días de gracia mérite un peu plus que l’indifférence polie avec laquelle il avait été accueilli lors de la précédente édition cannoise. Emprisonné dans un concept nébuleux et tarabiscoté (trois histoires criminelles sont retracées sous le soleil plombant de Mexico, chacune se déroulant durant une Coupe du monde de football, le tout raconté en montage alternatif), le film laisse en effet entrevoir une aisance formelle exceptionnelle, quelque part entre Kalatozov, Iñárritu et les vidéoclips des 90’s. Grosse révélation, donc, à défaut d’un gros choc.
Une plongée vertigineuse qui nous saisit aux tripes.
Nerveux, rythmé, émouvant, le premier film d'Everardo Gout entremêle avec brio le destin de trois individus pris en otages durant la Coupe du monde.
Au contexte sportif près, ces trois histoires n'innovent en rien par rapport à un genre dont les plus beaux exemples ont toujours eu à coeur de mettre en évidence cette consanguinité refoulée du bien et du mal. Mais la réalisation inspirée d'Everardo Gout, dont c'est le premier long-métrage, offre aux vieux schèmes un afflux de sève qui ne laisse pas de séduire, ni de surprendre.
Thriller social sous stéroïdes (...), "Días de Gracia" fait ainsi le choix assumé d'avancer à toute blinde dans le capharnaüm d'une société déliquescente.
Le résultat s'avère aussi spectaculaire que discutable : s'il faut reconnaître l'ambition et la densité, les intentions (mêler la réflexion et le divertissement) se retournent contre le film.
Si ce premier filme donne le vertige, il est certain que le réalisateur, connu pour ses clips, a un sacré potentiel.
(...) il faut déplorer un scénario structuré autour d'incessants va-et-viens entre trois dates, distinguées par les résultats de coupe du monde de foot annoncés par les radios. Autant dire que si vous ne maîtrisez pas le sujet sur le bout de vos chaussures crampons, vous êtes vite largués.
"Días de gracia" tente de masquer son absence de point de vue et sa peur panique du vide par une surenchère constante dans le remplissage (cadre, musique, effets visuels...) qui donne la nausée.
Oeuvre chorale qui, tout en se voulant virtuose, s'emmêle les pinceaux. (...) Ces thrillers imbriqués sont non seulement filmés avec ostentation, mais ils prétendent résumer en trois coups de cuiller à pot le système mafieux qui gangrène le Mexique. Ça ressemble surtout à une bande annonce de deux heures.
Un film de plus sur la chaotique société mexicaine : police corrompue, guerre des cartels, kidnapping de bourgeois… Everardo Gout abuse de musique emphatique et de plans prétentieux jusqu'à l'overdose.
Moins du cinéma que de la bande-démo, publicitaire dans sa démarche de promotion, antipathique dans son instrumentalisation insensible de ce qu'il prétend filmer.
Un seul mot d’ordre : virtuosité. Celle du concept, qui carambole les destins de trois personnages sur fond de Coupes du Monde de Football étalées entre 2002 et 2010. Et celle de la réalisation, tout en loopings visuels auxquels répond une furie acoustique ininterrompue. Davantage que le tableau d’un Mexique ravagé par le gangstérisme, il en ressort une mise en spectacle démesurément manipulatrice de la violence dont l’impact, hérité des ficelles les plus grossières du clip, crucifie sans jamais émouvoir ni interpeller.