-
Lors de la présentation à Angoulême de cette adaptation de Sorj Chalandon, on pouvait entendre l’émotion de Jean- Pierre Améris et de son producteur Olivier Delbosc, évoquant combien ce récit de l’enfance de l’auteur avait trouvé un écho en eux. Une enfance dans les années 60, abîmée par la folie d’un père paranoïaque et rythmée par les coups. Mais on ne retrouve pas hélas à l’écran la puissance pure du geste d’écrivain de Chalandon. Améris paraît aussi empêtré dans sa reconstitution trop scolaire des sixties que Benoît Poelvoorde dans ce rôle complexe tant la mise en images semble tout à la fois le contraindre et forcer à en faire un peu trop. Après deux loupés (Une famille à louer et Je vais mieux), le réalisateur du si délicat Les Emotifs anonymes paraît comme en convalescence cinématographique. S’attaquer à une œuvre aussi complexe était sans doute à ce moment de son parcours un Everest un peu trop imposant pour lui.