Les deux cinéastes attirent l’attention sur le risque de disparition de certaines œuvres dans les méandres du streaming.
Dans une interview accordée au Washington Post, le réalisateur Christopher Nolan, très médiatisé dernièrement depuis le succès retentissant de son dernier film Oppenheimer, s’exprime sur sa crainte de perdre définitivement certains films s’ils n’existent plus en format physique mais uniquement en streaming. “Il y a un danger, de nos jours, que si les films n'existent que dans une version streaming, ils soient supprimés, ils vont et viennent”, déclare fatalement le cinéaste.
Sur son compte X, son confrère Guillermo del Toro a renchéri sur le sujet et tombe d’accord avec le réalisateur britannique : “Les médias physiques représentent presque un niveau de responsabilité à la Fahrenheit 451 (où les gens mémorisaient des livres entiers et devenaient ainsi le livre qu'ils aimaient). Si vous possédez un superbe 4K HD, Blu-ray, DVD, etc. d'un ou de plusieurs films que vous aimez... vous êtes le gardien de ces films pour les générations à venir.”
Physical media is almost a Fahrenheit 451 (where people memorized entire books and thus became the book they loved) level of responsibility. If you own a great 4K HD, Blu-ray, DVD etc etc of a film or films you love... you are the custodian of those films for generations to… https://t.co/ETGUNhKNoL
— Guillermo del Toro (@RealGDT) November 20, 2023
Avec cette déclaration enflammée en faveur du format physique, Guillermo del Toro défend tout un marché en concurrence avec les plateformes de streaming.
En France, des éditeurs vidéo indépendants comme Potemkine ou Le Chat qui Fume tentent de perpétuer le commerce vidéo en proposant un catalogue de films de patrimoines rares ou oubliés. Cependant, les plateformes de streaming ont également ouvert un nouveau champ de créations et de diffusion audiovisuelle, permettant une autre forme d’accessibilité au spectateur. Les deux options sont des outils propices à la cinéphilie et peuvent donc se complémenter... à condition de laisser les contenus en ligne, car plusieurs suppressions de séries ou films inédits sur Disney+ ou Max ont récemment fait scandale. Le cas de Willow a notamment fait beaucoup de bruit, car sa première saison avait coûté pas moins de 100 millions de dollars, mais a disparu de sa plateforme d'origine faute d'audience.
Pour sa sortie en blu-ray 4K et ultra HD, Oppenheimer s'accompagne de nombreux bonus : des making-ofs consacrés à son tournage, à ses acteurs, sa musique ou le peu de VFX utilisés pour recréer les tests atomiques à l'aide d'effets pratiques. Le film sera disponible sous ce format dès demain, mercredi 22 novembre, face à son grand concurrent de l'été, Barbie, mais aussi Mission : Impossible Dead Reckoning - Partie 1.
Barbenheimer, ce sera aussi en DVD/blu-ray : zoom sur les bonus de ces deux éditions
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