Here (Robert Zemeckis, Tom Hanks et Robin Wright)
Sony Pictures

Le nouveau Robert Zemeckis était présenté ce week-end à Los Angeles.

Pendant plus de 30 ans, chaque film de Robert Zemeckis était un évènement. Toujours à la pointe des effets visuels et de la narration, le cinéaste américain affiche un CV remarquable, de la trilogie Retour vers le futur, en passant par Qui veut la peau de Roger Rabbit, Forrest Gump, Contact ou Seul au monde

Son inspiration a commencé à décliner avec le passage au XXIe siècle, mais cela donnait encore des bons films avec des grands moments de cinéma, comme Flight ou The Walk. Mais depuis quelques années, ça devient très compliqué pour ce bon vieux Bob qui reste sur deux gros échecs : Sacrées Sorcières, sorti directement sur HBO Max en 2020, en pleine pandémie, et son décevant remake en live action de Pinocchio pour Disney+. 

Malgré ces désillusions, Zemeckis garde encore la confiance des gros studios, notamment grâce au soutien indéfectible de Tom Hanks, qui est la star de son nouveau film, Here – Les plus belles années de notre vie, qui bénéficiera d'une sortie en salle avec un budget de 50 millions de dollars. Robin Wright en est aussi, tout comme le scénariste Eric Roth, le directeur de la photographie Don Burgess et le compositeur Alan Silvestri. Soit l’équipe de Forrest Gump. De quoi espérer un retour en forme du réalisateur de 72 ans ? 


 

Contredisant les projections test qui avaient fuité l'an dernier, les premiers avis de la presse américaine ne sont guère rassurants. Présenté à Los Angles dans le cadre de l’AFI FEST (organisé par l’American Film Institute), Here n’a pas vraiment séduit les critiques qui ont pu assister à sa projection. Adapté de la bande dessinée du même nom de Richard McGuire, le film raconte l’histoire d’un lieu à travers les âges et les époques, où des défilent des générations d'hommes et de femmes des temps préhistoriques jusqu'à nos jours. 

"Le concept est incroyablement ambitieux. L’exécution est digne d’un diner-spectacle", résume sans détour la critique de The Wrap, qualifiant Here de "réunion fade de Forrest Gump". "Même quand Zemeckis essaie, à la fin, de nous faire ressentir que les gens ont aimé cette maison après avoir passé leur vie à dire qu’ils la détestaient, ce n’est pas cathartique. C’est vide et pas convaincant." 

Variety compare de son côté Here à "une installation de musée", expliquant que le concept de la caméra fixe en point de vue ne fonctionne pour un film. Pas plus que les effets spéciaux utilisés pour rajeunir Tom Hanks et Robin Wright : "Avec cette horrible technologie de remplacement des visages, les acteurs ressemblent plus à des Sims en haute définition qu’à une version jeune d’eux-mêmes."

Robin Wright et Tom Hanks dans Here
sony pictures

"La caméra de Don Burgess ne quitte son plan fixe dans le salon qu’à la toute fin, se promenant autour de la maison pour nous montrer la petite banlieue qui l’entoure. Mais un faux colibri manifestement numérique vient nous rappeler que presque tout est synthétique dans Here", enfonce le Hollywood Reporter

Certains critiques défendent toutefois le film, qui affiche pour le moment un score de 31% d’avis positifs sur Rotten Tomatoes, mais sans grande conviction, à l’image d’Indiewire : "Si vous avez un jour été ou vécu dans une maison et vous êtes demandé qui avait été ici avant vous, Here fera écho en vous. Mais si vous n’êtes pas curieux, alors il n’y a au bout du compte rien, absolument rien, ici pour vous".

Here sortira en France le 6 novembre prochain.