Jennifer Connelly a 50 ans : ses 10 meilleurs rôles au cinéma
Sagittaire Films / Warner Bros. / New Line Cinema / Paramount Pictures

Retour sur les temps forts de sa carrière, de Dark City à Requiem for a Dream.

Fantasme d’une génération, Jennifer Connelly est une actrice au parcours étonnant. Lancée dans le grand bain par Sergio Leone, dans un des plus grands films de l’histoire du cinéma (Il était une fois en Amérique), iconisée par ses rôles cultes dans Dark City ou Requiem for a Dream, elle aura autant profité que souffert de son joli minois. Si bien que beaucoup se souviennent plus d’elle faisant du cheval à bascule dans Une place à prendre que pour son Oscar dans Un homme d’exception (que nous n’avons toutefois pas retenu dans notre liste). 

Comédienne talentueuse pour les uns, quelconque pour les autres, Connelly est pourtant loin d’avoir sombré une fois la trentaine passée, comme elle l’a prouvé avec le Noé d'Aronofsky. Récemment vue dans Alita, et bientôt à l’affiche de Top Gun : Maverick, elle n’a sans doute pas fini de nous surprendre, et de nous séduire. 

Il était une fois en Amérique (Sergio Leone, 1984)  

C’est par un petit rôle dans un film immense que Jennifer Connelly fait ses premiers pas au cinéma. Et quels débuts ! Choisie par Sergio Leone pour jouer la version jeune de Deborah (Elizabeth McGovern), elle illumine les segment consacrés à l’enfance de Noodles, qu’elle séduit avec sa beauté magnétique et sa fausse innocence. La scène de danse, où elle feint de ne pas avoir remarqué la présence du garçon qui la regarde en cachette, puis celle du poème ("what a shame") sont deux fabuleux moments de grâce. Connelly n’a que 14 ans, mais déjà tout d’une future star. 

Jennifer Connelly dans Il était une fois en Amérique
Warner Bros.

Phenomena (Dario Argento, 1985)

Une jeune fille découvre ses pouvoirs psy dans un pensionnat suisse, et... Bon, franchement, le script est pas terrible/pas très clair/on ne sait pas vraiment s'il existe en fait, mais les visions d'Argento, en pleine forme, sont véritablement fabuleuses. Et Jennifer Connelly est le nexus des fantasmes de cinéma du réalisateur. Elle trouve ici son deuxième grand rôle après Sergio Leone. Pas mal, non ?

Jennifer Connelly dans Phenomena
Les films du Camelia

Labyrinthe (Jim Henson, 1986)  

Une friandise 80s qui n'a pas forcément super bien vieilli (la faute à David Bowie qui chante au milieu de peluches), mais déploie un bel univers de fantasy nourri par les designs de Brian Froud et l'humour de Terry Jones. Et Jennifer, qui redéploie sa silhouette somnambule de Phenomena, devient définitivement une icône ?

Jennifer Connelly dans Labyrinthe
Columbia

Hot Spot (Dennis Hopper, 1990)  

A 20 ans tout rond, Jennifer Connelly n’est plus l’ado d’Il était une fois en Amérique et tient à le montrer. Dans Hot Spot, elle s’abandonne sans complexes à la caméra chercheuse de Dennis Hopper qui exploite à fond sa photogénie parfaite et son ingénuité de façade. Avec la blonde Virginia Madsen, Jennifer Connelly met carrément le feu à la pellicule et au pauvre Don Johnson qui ne sait plus où donner de la tête ! Un film bien noir, sulfureux en diable, qui témoigne d’un début de carrière aussi parfait qu’audacieux.

Jennifer Connelly dans Hot Spot
Orion Pictures

Rocketeer (Joe Johnston, 1993)  

Visible sur Disney+, ce charmant film d'aventures pulp regorge de choses très chouettes (la réal vigoureuse de Johnston, la BO splendide de James Horner), mais la meilleure est la relation entre une apprentie actrice idéaliste (Connelly), et Neville St-Clair (Timothy Dalton), superstar du cinéma d'aventures et espion nazi clairement inspirée d'Errol Flynn. Une relation qui dynamise le film et évoque en creux le Hollywood des années 30, un temps où les superhéros US étaient celles et ceux qui faisaient les films. Comme dans Chantons sous la pluie ? Pas loin, oui.

Jennifer Connelly dans Rocketeer
Warner Bros.

Dark City (Alex Proyas, 1998)

Chanteuse surgie d'un rêve de film noir susurrant le classique Sway dans un bar enfumé : il n'en faut pas plus pour que Jennifer Connelly trouve une place de choix dans l'univers stupéfiant et « dickien » de Dark City. On sait que le chef-d'oeuvre d'Alex Proyas annonce Matrix, mais est-ce que vous vous rappelez que sa (magnifique) séquence finale sera copiée-collée par Darren Aronofsky dans Requiem for a Dream ? Jennifer Connelly au bout d'une jetée, face à la mer ensoleilée, en robe rouge... L'image sera aussi sur l'affiche US de Requiem. Une image séminale, donc, de la matière dont sont faits les rêves.

Jennifer Connelly dans Dark City
New Line Cinema 

Requiem for a Dream (Darren Aronofsky, 2000)  

Comment est-ce qu'on arrive à jouer dans ce bad trip de cinéma ultime à faire passer tous les films autour de la drogue pour des DTV Disney ? Par défi, s'il faut en croire Jennifer (qui remplaçait le premier choix, Neve Campbell, qui avait refusé), frappée par la vision artistique de Darren Aronofsky et le "courage" du film. Elle a choisi (comme ses camarades de jeu Jared Leto et Elle Burstyn) de s'imprégner de son personnage en s'isolant dans un appart, dessinant des robes et parlant parfois avec des anciens camés. Un investissement qui explose dans la scène finale, apothéose de trauma dont on ne s'est pas vraiment remis.

Jennifer Connelly dans Requiem for a Dream
Sagittaire Films

Pollock (Ed Harris, 2000)  

Dans Pollock, c’est Marcia Gay Harden l’attraction féminine en épouse courage du peintre joué par Ed Harris -rôle pour lequel elle obtiendra un Oscar. En quelques courtes scènes (dont une en maillot de bain sexy), Jennifer Connelly parvient néanmoins à lui voler la vedette dans le rôle de la muse et maîtresse de Pollock. Rien à faire : elle aimante la caméra de n’importe qui. Et Ed Harris de la filmer, lui aussi, comme le fantasme ultime… 

Jennifer Connelly dans Pollock
Columbia TriStar

Dark Water (Walter Salles, 2005)  

Dans ce remake inutile du chef d’œuvre éponyme d’Hideo Nakata (mais regardable pour qui ne connaît pas l’original), Jennifer Connelly impose néanmoins sa présence toujours aussi fascinante et son jeu qui a gagné, au fil du temps, en intensité. En mère protectrice face à des forces surnaturelles qui la dépassent, elle est tout simplement bouleversante. Et prouvait au passage -en vain- à l’industrie qu’elle pouvait tenir un film sur ses épaules. 

Jennifer Connelly dans Dark Water
Buena Vista International

Noé (Darren Aronofsky, 2014)  

Retrouvailles de Jennifer Connelly avec Russell Crowe (après la poule à Oscars Un homme d'exception en 2001) mais surtout retrouvailles avec Aronofsky : Noé est un anti-péplum affolant où il fallait un casting aussi suicidaire que son réal pour aller se tremper dans des visions aussi mystiques que écolo-radicales. Big up, donc, à l'actrice -qui joue Nahama, l'épouse du patriarche- et en espérant qu'elle et Darren se retrouvent un jour à l'écran.

Jennifer Connelly dans Noé
Paramount Pictures