Présenté à Annecy, Ultraman : Rising réussit l’hybridation entre l’animé et l’animation pop du moment pour renouveler le genre du film de monstre japonais.
Le jour, Ken Sato est une star du baseball. Mais la nuit, quand les monstres débarquent sur terre et menacent la planète, il se transforme en un combattant de Kaiju. Il devient Ultraman. Pourtant, plus qu’un guerrier, Ultraman, comme son père avant lui, est un protecteur, et il tente d’abord de sauver les gens et surtout les monstres plutôt que de bêtement les tuer.
Les choses se compliquent lorsqu'il se retrouve avec un bébé kaiju orphelin sur les bras. Ken va devoir gérer son boulot, son nouvel “enfant” (qui mesure quand même 2,5 mètres et crache du feu) et sa vie privée (notamment sa relation complexe avec son père)…
Quelque part entre Pacific Rim (le film de Kaiju définitif) et Les Indestructibles (la parentalité dans une famille de superhéros), ou entre Godzilla et Trois hommes et un couffin, Ultraman : Rising tente donc de renouveler l’une des franchises les plus folles de l’histoire. Depuis 1966, Ultraman c’est près de 50 films, une centaine de jeux vidéo, des mangas par brouettes et des déclinaisons télé sans fin - jusqu'à la série animée sur Netflix. Qu’il s’agisse d’un long métrage produit par la plateforme n’est d'ailleurs pas innocent et ce Rising tente plusieurs grands écarts impressionnants. Entre l’Animé spécifiquement japonais et une animation mondialisée (moins anguleuse, plus ronde) ; entre un public très kid (le bébé Kaiju ressemble à un Pokémon) et des spectateurs plus adultes ; entre un idiosyncratisme nippon (on ne rappelle jamais les fondamentaux de l’histoire d’Ultraman) et une culture globalisée (le héros est un joueur de baseball américain qui quitte les Etats-Unis pour revenir au Japon)...
Risqué, mais ça marche. D’abord grâce à une réalisation spectaculaire. Dans les scènes d’action ou les combats entre Ultraman et les Kaiju, l’animation est d’une rare fluidité, vibrante et colorée (mais sans les défauts habituels des images de synthèse), traçant un pont entre un look 3D et des dessins clairement imprégnés de manga et de comics. On sent que Spider-Man est passé par là.
Mais il y a surtout l’histoire et sous les néons tokyoïtes ou les combats fracassants, le film cherche à la manière du chef d’oeuvre de Brad Bird la puissance métaphorique. Ici, la Famille devient le dernier bastion de la rébellion et du vivre-ensemble. Le film montre à quel point il est au fond plus facile de comprendre ses parents lorsqu'on devient soi-même père. "La tâche la plus importante d'Ultraman est de trouver l'équilibre", explique le professeur Sato au début du film. Le film y parvient plutôt joliment.
Ultraman : Rising est visible sur Netflix depuis le 14 juin 2024. Voici son teaser :
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