OSCARS - David O'Russell, John Wayne, Gérard Depardieu : ils auraient mieux fait de se taire
OSCARS - Ils n’auraient pas dû faire ça
En pleine campagne pour les Oscars (on connaîtra les nommés demain), David O. Russell a commis un bel impair. Dans une interview au <em>New York Daily News</em>, le réalisateur s?est plaint du rythme de travail de son actrice fétiche Jennifer Lawrence dans Hunger Games et a tenté cette petite blague : « <em>Je vais vous dire, douze ans d'esclavage, c'est ce qu'est la franchise (Hunger Games) à mes yeux. </em>». Une blague qui faisait référence au film de Steve McQueen (l?autre prétendant aux Oscars). Une blague ? Aux Etats-Unis comme ailleurs, le sujet de l?esclavage n?est pas vraiment matière à plaisanter.Avec ce pseudo bon mot David O. Russell a-t-il vraiment mis ses chances de remporter un Oscar au placard ? On le saura le 2 mars, mais en attendant on a relevé 7 acteurs, réalisateurs ou producteurs qui, avant lui, avaient commis des bourdes qui ont pu leur coûter (ou non) la victoire.
Gérard Depardieu
En 1991, notre Gégé national est nommé comme meilleur acteur aux Oscars pour <em>Cyrano de Bergerac</em>. Une fierté pour le drapeau tricolore. Mais en février, un mois avant la cérémonie, le <em>Time Magazine</em> ressort une vieille interview où l?acteur déclare avoir participé, à l?âge de neuf ans, à un viol d?enfant. Une tempête médiatique se déchaîne alors, lui ôtant toutes ses chances de recevoir un prix.En réalité, le Time avait fait une erreur de traduction : Gérard Depardieu n?avait pas participé, mais assisté à un viol. Ce qui a 9 ans fait (un peu) plus sens. Résultat, c?est Jeremy Irons pour <em>Le Mystère von Bülow</em> qui rafle le prix.
Nicolas Chartier, producteur de Démineurs
Dire une bêtise, c?est dommage. Basher les autres, ça peut se retourner contre vous. Alors que le film Démineurs était déjà en mauvaise posture à cause des déclarations d?un sergent affirmant que le film avait été inspiré de sa vie et qu?il comportait beaucoup d?erreurs, une lettre de Nicolas Chartier en a rajouté une louche. Dans cette missive destinée aux membres de l?Académie, le producteur du film de Kathryn Bigelow demandait au jury de voter pour son film plutôt que « <em>pour un film à 500 millions de dollars </em>». Le cri du coeur d'un producteur qui, dans une course aux Oscars particulièrement tendue, craignait qu'Avatar ne réitère son exploit des Golden Globes (meilleur film et meilleur réalisateur). Mais cette attaque peu subtile vis-à-vis du blockbuster de James Cameron a eu pour résultat de le faire exclure de la cérémonie. Heureusement cela n?a pas pénalisé le film nommé 9 fois. Terrassant les na'vis, les démineurs remportèrent l'Oscar du meilleur film et de la meilleure réalisatrice.
Anthony Hopkins
Alors en plein promo d?Hitchcock, Anthony Hopkins se fend d?un discours plutôt courroucé contre les prix et la campagne qu?il faut faire pour les obtenir : « <em>Les gens qui lèchent le cul de producteurs célèbres, ça me donne envie de gerber. Ca me rend malade. J?ai vu ça trop de fois. Quand je regarde la manière dont certains se comportent avec les grands moguls, je me dis</em> ?Mais qu?est-ce qu?ils font ? Ils ont perdu toute dignité ? Toute estime de soi ?? <em>J?ai envie de leur dire d?aller se faire foutre !</em> ». Et si suite à sa prestation, tout le monde l?imaginait déjà nommé, ce ne fut même pas le cas. Conséquence de ses déclarations ? On ne sait pas, mais ça n?a pas dû aider.
Joaquin Phoenix
Dans le même genre, Joaquin Phoenix, un mois avant Anthony Hopkins, avait tenu un discours tout aussi disgracieux vis-à-vis du précieux sésame doré : « <em>Je pense que c'est de la merde. C'est de la merde en barre absolue. Et je ne veux pas y participer. C'est une carotte, mais c'est la carotte la plus dégueulasse que j'ai goûtée dans ma vie. C'est totalement subjectif. Ça monte les gens les uns contre les autres. C'est la chose la plus conne de la planète</em> {?}<em> Quand </em>Walk The Line<em> s'est retrouvé dans le circuit des trophées, c'était une des périodes les plus désagréables de ma vie.Je ne veux plus jamais faire cette expérience. Je ne saurai pas l'expliquer -et je ne veux pas faire croire que je me sens au-dessus de tout ça, arrivé où j'en suis- mais je ne veux pas me sentir à l'aise avec ce genre de trucs. </em>» Même s?il a tempéré ses propos par la suite, le nommé pour l?Oscar du meilleur acteur pour <em>The Master</em> ne l?a pas obtenu, au profit de Daniel Day Lewis et de sa prestation dans Lincoln.
Melissa Leo
Bien partie dans la course à l?Oscar pour le film The Fighter de David O?Russell, Melissa Leo a décidé de ne pas se contenter des bonnes critiques de sa prestation, ni de la campagne pour les Oscars effectuée par le studio. En effet, l?actrice a décidé de mener sa propre campagne, sur ses propres deniers. Ainsi a-t-elle envoyé des photos glam et sexy d?elle, toute de fourrure (vrai ou fausse, telle est la question) vêtue surplombée de la mention « <em>Consider</em> » (Pour votre considération). Si certains se sont dits charmés, beaucoup de votants ont peu apprécié cet acte d?auto-promo racoleur et un tantinet désespéré et ont même remis en question leur vote. Mais Mélissa aurait dû faire confiance à sa prestation puisque c?est grâce à elle qu?elle a remporté l?Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.
Julie Christie (et un peu de Marion Cotillard)
En 2008, Julie Christie avait toutes ses chances de remporter l?Oscar de la meilleure actrice pour son rôle dans Loin d'elle puisque, pour celui-ci, elle avait déjà remporté un Golden Globe et le Screen Actor Guild Award. Mais non. En cause ? Tout d?abord des déclarations remettant en cause le gouvernement américain qui, selon elle, perpétue les horreurs commises à Guantanamo et le canadien pour refuser l?asile aux militaires américains qui ont déserté. Mais, comme ses positions sont plutôt partagées à Hollywood, il ne semble pas qu?il s?agisse là de la vraie raison de cet échec. On pourrait plutôt blâmer ses déclarations au sujet des Oscars puisque Julie Christie avait expliqué qu?elle n?était pas particulièrement intéressée par le prix et qu?elle trouvé la cérémonie beaucoup trop hype et trop commerciale.Mais cette année-là, c?est Marion Cotillard qui remporta l?Oscar pour La Môme. Et elle a eu chaud, notre Marion nationale. Car peu de temps après avoir reçu la précieuse statuette dorée, une interview datant de l'année précédente sur Paris Dernière fait surface aux Etats-Unis. Dedans, la comédienne affirme que le 11 septembre est une conspiration et qu'elle ne croit pas à la thèse officielle. Un sujet qui bouleverse les Américains. Ces derniers ne l'ont vraiment pas bien pris ce qui a poussé l'actrice à faire des excuses officielles. Et vu sa carrière internationale, ils y ont cru.
John Wayne
En 1961, pour la campagne des Oscars de son film Alamo, John Wayne n?a pas lésiné sur les superlatifs et les déclarations ampoulées. Affiche après affiche, il suggère que ne pas voter pour <em>Alamo</em>, « <em>le film le plus cher jamais réalisé sur le sol américain</em> », serait presque un acte anti-patriotique; des déclarations dépassées, puisqu'on est au début de l'explosion 60?s, et que l'Amérique entre en pleine révolution culturelle. Il parvient a décrocher 6 nominations dont une pour Chill Wills en meilleur second rôle. La campagne continue alors de plus belle, avec les mêmes nuances, indiquant, photo du casting à l?appui, que l?équipe priait « <em>pour Chills encore plus fort que les vrais Texans n?avaient prié pour leur vie lors du siège d?Alamo </em>».Et ce mauvais goût eut un prix : le film ne remporta que l?Oscar du meilleur son.
En pleine campagne pour les Oscars (on connaîtra les nommés dans la journée), David O. Russell a commis un bel impair. Dans une interview au New York Daily News, le réalisateur s’est plaint du rythme de travail de son actrice fétiche Jennifer Lawrence dans Hunger Games et a tenté cette petite blague : « Je vais vous dire, douze ans d'esclavage, c'est ce qu'est la franchise (Hunger Games) à mes yeux. ». Une référence au film de Steve McQueen (l’autre prétendant aux Oscars). Une blague ? Aux Etats-Unis comme ailleurs, le sujet de l’esclavage n’est pourtant pas vraiment matière à plaisanterie.Avec ce pseudo bon mot David O. Russell a-t-il vraiment mis ses chances de remporter un Oscar au placard ? On le saura le 2 mars, mais en attendant on a relevé 7 acteurs, réalisateurs ou producteurs qui, avant lui, avaient commis des bourdes qui ont pu leur coûter (ou non) la victoire.
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