Les charges contre Armie Hammer ont été abandonnées

"A cause de la complexité de leur relation", les agressions sexuelles non consenties de l'acteur envers Effie "n'ont pu être prouvées."

Deux plaintes pour viols impliquant des stars hollywoodiennes étaient étudiées cette semaine à Los Angeles. Si la cour a jugé Danny Masterson (That 70s Show) coupable de deux des trois agressions survenues entre 2001 et 2003, Armie Hammer (The Social Network) a vu les charges qui couraient contre lui être abandonnées.

Le bureau de la police de Los Angeles publie un communiqué expliquant que les accusations émises en février 2021 par une ancienne maîtresse de l'acteur, identifiée comme Effie, ne peuvent être démontrées. Elle avait détaillé avoir été manipulée et sexuellement abusée par le comédien, qui l'aurait "violemment violée" en 2017, et qui aurait aussi assouvi des fantasmes malsains avec elle. Elle l'accusait notamment de sado-masochisme et de cannibalisme.

"Dans ce cas, les procureurs ont analysé méticuleusement tout le dossier, mais ils ont déterminé qu'il n'y avait actuellement pas assez de preuves pour condamner M. Hammer pour un crime, lit-on dans le communiqué officiel. En tant que procureurs, nous avons une responsabilité éthique de ne poursuivre que les cas qui sont prouvables, au-delà du doute raisonnable. A cause de la complexité de la relation, et de l'incapacité de prouver qu'elle n'était pas consentie, que les relations sexuelles étaient forcées, nous ne pouvons apporter de preuves, au-delà du doute raisonnable."

L'affaire a fait beaucoup de bruit, au point que le comédien de Call Me By Your Name soit lâché par son agent et perde tous ses projets en cours. Pour ceux déjà tournés, à l'image de Mort sur le Nil, de Kenneth Branagh, il avait été écarté de la promo. Un documentaire en trois parties intitulé House of Hammer est sorti en septembre dernier sur Discovery+. Il revenait sur les accusations envers Armie Hammer, ainsi que sur celles qui ont visé ses ancêtres.

"Je suis vraiment reconnaissant envers le bureau du procureur d'avoir mené cette enquête et d'être arrivé à la conclusion que j'ai défendue durant tout ce temps, qu'aucun crime n'avait été commis, a immédiatement réagi l'acteur sur Instagram. J'ai hâte de démarrer le long et difficile processus pour remettre ma vie en ordre, maintenant que mon nom est lavé de tout soupçon."

En février, il avait déjà assuré dans une interview à Air Mail n'avoir jamais violé Effie, même s'il reconnaissait "être un trou du cul" avec les femmes. Tout comme il avouait avoir des pratiques sexuelles sado-masochistes. Se disant "égoïste", il décrivait son "train de vie très intense et extrême" : "Tout ce dont il a été question dans cette affaire... Je n'ai jamais imposé cela à qui que ce soit sans qu'on se soit mis d'accord avant. Jamais. J'ai courtisé ces femmes pour les entraîner avec moi dans ces voyages pleins de sexe, de drogues et d'émotions fortes, et c'est vrai qu'une fois que j'en avais fini avec elles, je les quittais pour draguer une autre fille. Ce qui pouvait faire naître chez elles la sensation d'avoir été abandonnées et utilisées."

Il expliquait au même moment avoir lui-même été agressé sexuellement dans son adolescence, et s'être imposé une cure de désintoxication, afin de repartir sur des bases plus saines, loin de Hollywood. Il précisait aussi avoir été soutenu tout au long de ce processus par Robert Downey Jr., célèbre pour avoir vécu un long passage à vide au début des années 2000 à cause de diverses addictions.

A la même période, Andrew Brettler, l'avocat d'Armie Hammer, avait apporté aux enquêteurs des preuves que la victime supposée avait continué à envoyer des textos à teneur sexuelle à l'acteur après ce qu'elle considérait comme un viol. Il avait aussi précisé auprès de Variety : "Depuis le début de la procédure, M. Hammer a maintenu que ses intéractions avec Effe -ainsi qu'avec toutes les partenaires sexuelles qu'il ait pu avoir- étaient complètement consenties, discutées et acceptées en amont. La recherche d'attention d'Effie, qui a été mal avisée (de porter ces accusations) ne fait que rendre plus difficile pour les véritables victimes de crimes sexuels d'obtenir la justice qu'elles méritent."

Effie a été lâchée par sa propre avocate suite à sa plainte : Gloria Allred avait soutenu sa démarche en mars 2021 et organisé une conférence de presse, au cours de laquelle la jeune femme avait affirmé avoir eu "peur pour sa vie". Mais quelques mois plus tard, en septembre 2022, elle ne voulait plus la représenter, et avait expliqué dans le même magazine américain : "Je ne commenterai pas ce choix, si ce n'est pour dire que contrairement à ce qu'elle a affirmé, ce n'est pas elle qui m'a virée. C'est faux."

Le bureau du procureur précise à ce sujet avoir conscience que le fait de porter plainte pour agression sexuelle est une démarche difficile pour les victimes, et que leur service est accessible, même lorsque les charges ne sont pas retenues.