Le Sens des Choses
Max / Raoul_Gilibert

L'actrice nous raconte sa rencontre avec Delphine Horvilleur et son approche d'un rôle très spirituel, pour une série moins religieuse qu'elle n'en a l'air. Rencontre.

Depuis hier, elle questionne Le Sens des Choses, sur Max. Après avoir été la révélation de Drôle, sur Netflix, Elsa Guedj prend la parole devant ses fidèles, en incarnant une toute jeune rabbine remplie de doutes. Entre histoire de foi et de famille, la comédienne nous dit tout.

PREMIÈRE : Quelle impression vous a laissé le livre Vivre avec nos morts de Delphine Horvilleur, dont est tirée la série ?
Elsa Guedj : C'est un livre qui m'a fait beaucoup d'effet, parce qu'il parle de la mort et, en même temps, il a une énergie vitale très forte.

Vous avez rencontré Delphine Horvilleur pour préparer la série ?
Oui, je l'ai rencontrée après avoir été choisie pour le rôle. On a bu quelques cafés ensemble, je suis allée la voir officier également. Je l'ai vue faire une Bat-Mitzva. J'ai pu la questionner sur ses débuts en tant que rabbin. Ce n'était pas tellement pour avoir un modèle pour mon personnage, mais plutôt pour comprendre comment elle a su faire sa place dans le monde juif. Et dans la société française en général.

Le Sens des Choses
Max / Raoul_Gilibert

Votre personnage, Léa, est l'une des rares femmes rabbins en France. Comment vous êtes-vous préparée pour incarner ce rôle un peu particulier ?
J'ai rencontré d'autres rabbins du mouvement juif libéral de France, la synagogue à laquelle Delphine Horvilleur est rattachée. Il y avait des profils très différents. J'ai fait un petit travail de recherche sur les femmes rabbins dans différents pays. Et puis j'ai eu un coach en la matière qui m'a conseillée, guidée sur les pratiques d'un rabbin et m'a aidée pour les parties liturgiques et rituelles, parce que je ne parle pas hébreu.

Pour vous, c'était plus stressant de monter sur scène pour faire du stand-up dans Drôle (sur Netflix) ou de se tenir devant des fidèles à l'office ?
Clairement, parler aux fidèles à l'office ! Parce que je fais beaucoup de théâtre déjà, donc monter faire du stand-up, je sais faire, c'est amusant. Là, l'enjeu était plus spirituel donc forcément, c'était plus angoissant.

Drôle Netflix
Netflix

Vous diriez que Le Sens des Choses est une série religieuse ?
Non, pas vraiment en fait. Le judaïsme, ses traditions, son folklore, si l'on peut dire, servent de cadre à l'histoire. C'est l'arène de la série. D'autant que j'ai l'impression que le judaïsme est déjà bien connu du cinéma, c'est quelque chose de familier pour beaucoup de gens qui ne sont pas de confession juive. On le voit dans les films de Woody Allen, ou d'autres.

Mais la série va plus loin quand même, non ? Elle raconte beaucoup les rites, la foi ?
Pas tellement. Pour moi, elle parle surtout de la vie, de la mort, de la famille et de comment trouver sa place dans le monde. Après, c'est vrai qu'entre Léa et son père (Éric Elmosnino), il est beaucoup question de foi. Est-ce que Dieu existe ? Ils s'interrogent, certes. Mais au fond, ce que questionne la série, c'est comment être l'enfant de ses parents. Elle explore plutôt la manière dont on accueille l'héritage de son père. Comment est-ce qu'on s'en dissocie ? Ce sont les thèmes vraiment centraux de la série, plus que la foi en tant que telle. J'ai l'impression qu'on s'en fout de savoir qui croit ou pas. C'est l'argument de la dispute, alors que le fond interroge plutôt : qu'est-ce qu'on fait quand on a un enfant qui va à l'encontre des valeurs qu'on pense lui avoir inculquées ?

C'est une série très existentialiste, malgré tout. Est-ce qu'elle correspond à votre vision des choses personnellement ?
Oui, carrément (rires) ! Tout ce qui est existentiel, c'est mon truc. C'est ce qui nous rend humains, je crois. On est tous un peu préoccupés par les mêmes choses. La finitude de l'existence, comment être entouré, créer des liens... Ce sont les grandes questions que l'on se pose tous. Le but de la série, c'était d'aider les gens à trouver... un sens aux choses finalement.

Le Sens des Choses, diffusée sur Max à partir du 28 mars 2025.


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