Impeachment American Crime Story
FX

La guerre entre Bill Clinton et Monica Lewinsky débute ce soir sur Canal + en France.

Après l'acclamée et multi-récompensée The People Vs. OJ Simpson, et l'envoûtant surréalisme de The Assassination of Gianni Versace, on retrouve l'anthologie American Crime Story pour une troisième saison qui nous ramène dans les années 1990, à l'époque du "MonicaGate". Diffusée à partir de ce soir sur Canal +, Impeachment n'a pas tout à fait emballée la presse américaine, pourtant encline à applaudir le travail de Ryan Murphy. Pas à la hauteur des précédentes, cette saison 3 n'est pas la plus réussie d'American Crime Story


Pourtant, le travail de l'actrice Beanie Feldstein est salué par les critiques : "Elle incarne Monica Lewinsky dans toute son humanité imparfaite et vulnérable.", écrit le site Entertainment Weekly, qui précise quelques lignes plus loin : "Bien que Impeachment n'ait pas la même résonance émotionnelle que les précédents chapitres de ACS, il s'agit d'un récit captivant et stimulant d'un scandale présidentiel – et de l'échec moral de notre pays."

Mais cet avis positif n'est pas partagé par tout le monde. Rolling Stone est certainement l'un des plus cinglant. La critique parle d'un "regard caricatural  et cartoonesque sur le scandale Clinton-Lewinsky". Dans ce son papier, on nous révèle que cette saison 3 continent un clin d'œil à l'affaire OJ, ce qui "ne fait que souligner tout ce que  la première saison  avait réussi et tout ce que Impeachment rate, en livrant un résumé de l'histoire peu profond, dans un style Wikipédia, avec un regard sans intérêt sur ce qui s'est passé et pourquoi..."

The Guardian tente une analyse de cette "reconstitution compulsive, tellement imparfaite" par Ryan Murphy et explique que le soucis vient certainement d'une volonté de transposer à l'écran des personnages aussi connus, incarnés par des acteurs connus, comme Clive Owen grimé en Bill Clinton : "Le récit qu'il veut raconter se transforme rapidement en une parodie, en sketch du SNL. Parce que la nouveauté distrayante de voir un acteur de renom imiter un Président prend le pas sur le reste. Les comment et les pourquoi sont noyés par des prothèses et des imitations démesurés, comme si vous vous dirigiez vers la bibliothèque mais que vous finissiez au cirque. C'était d'ailleurs aussi un problème pour les films Vice et Bombshell ces dernières années."

Moins catégorique, le Hollywood Reporter estime quand même que Impeachment "amène trop peu, trop tard". Le site spécialisé trouve que "pour un casting 5 étoiles, sur un moment historique explosif de l'histoire de notre pays, tout cela semble étrangement statique (...) De scène en scène, la saison oscille entre un thriller politique glacial, une comédie noire à la Coen (en particulier Burn After Reading, qui avait également un personnage inspiré de Linda Tripp) et, à un moment donné, une parodie de film noir avec de cette vapeur qui monte dans les rues de la ville, par une nuit profonde, sans s'engager vers un ton particulier ou une combinaison de tons."

Le site politique The Atlantic est aussi resté sur sa faim et ne comprend pas le parti pris de Ryan Murphy : "En se concentrant curieusement sur Linda Tripp et Monica Lewinsky, Impeachment suit le modèle des tabloïds plutôt que de les dénoncer..."

Enfin, le New Yorker parle d'Impeachment comme d'une "historiographie révisionniste remplie de déclarations grandiloquentes sur la nature miteuse de l'Homme américain. Et puis la série est marquée, au moins dans sa première partie, par une étrange absence : où est Hillary Clinton ?"