Parce qu'il n'y a pas forcément besoin de se prendre trop au sérieux pour réussir une série de genre.
Henry Cavill a remis son épaisse perruque grise. Il a ressorti sa grosse épée. Son air le plus renfrogné. Et il est reparti en guerre sur Le Continent, pour la saison 2 de The Witcher, qui sortira officiellement ce vendredi, sur Netflix. Huit nouveaux épisodes guettés par les abonnés depuis près de deux ans et qui ne répondent pas tout à fait aux attentes, même si la série à gros budget demeure une fantasy fun et divertissante.
On retrouve donc Geralt de Riv, qui a récupéré Ciri après la chute de Cintra. Le Sorceleur l'emmène chez lui, du côté de Kaer Mohren, le château des Witchers, commandé par le vieux sage Vesemir. La jeune fille y sera à l'abris, et va surtout pouvoir s'aguerrir, s'entraîner, au milieu d'une bande de guerriers bourrus, cradingues, mais bienveillants. Pendant ce temps, la guerre entre les Royaumes du Nord et l'Empire de Nilfgaard fait toujours rage et le peuple des Elfes risque de faire pencher la balance. Après sa glorieuse victoire lors de la bataille de Sodden, Yennefer de Vengerberg tente de rentrer au domaine des Magiciennes. Et elle ferait bien de se dépêcher, car le chaos menace et les alliances d'hier sont de plus en plus fragiles.
On le comprend d'emblée : l'intrigue générale de cette saison 2 de The Witcher a été écrite de manière beaucoup plus linéaire. Si la saison 1 a tenté de mélanger plusieurs nouvelles, différents chapitres des romans, dans une narration à tiroirs, échafaudée sur des timelines multiples, la showrunner Lauren Schmidt Hissrich a opté pour du storytelling beaucoup plus conventionnel cette fois. Les 8 nouveaux épisodes adaptent globalement Le Sang des elfes, le premier tome de la saga littéraire d'Andrzej Sapkowski.
Et cette épuration de la narration est bienvenue, car après deux années loin du Continent, il faut un peu de temps pour remettre dans l'ordre les pièces du puzzle géopolitique que The Witcher tente de composer. Qui sont les Royaumes du Nord ? Pourquoi Nilfgaard a-t-il déclaré la guerre ? Dans quel camp se situent les Elfes ? Les magiciens ? Et les anciens de Cintra ? On s'y perd un peu et de toute façon, ce n'est pas très réussi. En tout cas, ce n'est pas ce que The Witcher fait de mieux.
The Witcher, saison 2 : un tournage de 14 mois chamboulé par la pandémieNon, la série Netflix n'est définitivement pas le nouveau Game of Thrones, brillant drama politique dissimulé dans une fantasy médiévale. The Witcher n'a d'ailleurs manifestement pas cette prétention, ni cette ambition. Au contraire ! Elle ne veut surtout pas se prendre trop au sérieux et joue plutôt la carte de la fantasy décalée, d'abord et avant tout amusante à regarder. Tout est dit dans la prestation d'Henry Cavill, qui cabotine en armure avec une jubilation palpable. L'idée, c'est de miser sur le fun, avec des personnages improbables (l'entrée en scène de Nivillen, joué par Kristofer Hivju, est très cool), des bastons spectaculaires, dans des décors surréalistes. La série n'hésite pas rajouter cette année des éléments d'horreur pour un effet encore plus impressionnant. Une vision de la fantasy rafraîchissante, même si à long terme, l'équilibre de The Witcher ferait bien de pencher un peu plus du côté dramatique.
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