Il est sans doute l'un des plus grands documentaristes suédois. Tous ses films reflètent un profond attachement à la nature, et tout particulièrement aux paysages du centre de la Suède parce qu'il y avait passé son enfance et son adolescence avant de partir pour Berlin, où il séjourne un temps, fréquentant l'école d'art Reimann et travaillant notamment avec l'acteur Rudolf Klein-Rogge. Il s'initie ensuite à la prise de vues en Sicile. Il tourne à partir de 1939 une série de courts métrages décrivant la flore, la faune, la marche des saisons de son pays natal avec une très grande précision. Ces esquisses soutenues par une idée-force (l'homme et la bête sont l'un comme l'autre à la fois chasseur et gibier et ce n'est qu'en se soumettant à ce principe que chacun d'entre eux peut assurer sa survie dans un climat de respect mutuel) lui assurent une place privilégiée. Sucksdorff ne se contente pas d'un réalisme brutal, il introduit parfois un violent lyrisme dans ses images et n'hésite pas à recourir à l'appui d'une trame anecdotique ou à certaines analogies (dans la Mouette Trut, 1944, son étude sur le monde parfois cruel de ces oiseaux de mer s'accompagne d'un parallélisme avec la menace nazie). Auteur notamment de Rhapsodie d'août (Augustirapsodi, 1939), le Pays de ton avenir (Din tillvaros land, 1940), Une légende d'été (En sommarsaga, 1941), le Vent d'ouest (Vinden fron vaster, 1942), les Semailles (Sarvtid, 1943), l'Aube (Gryning, 1944), Ombres sur la neige (Skuggor over snön, 1945), la Vallée idéale (Den drömda dalen, 1947), le Départ (Uppbrott, 1948), le Son du cor dans le Nord (Ett hörn i norr, 1950), il part pour l'Inde en 1951 et en rapporte deux remarquables poèmes en images Village hindou (Indisk by, 1951) et le Vent et le Fleuve (Vinden och floden, id.). De retour en Suède, il s'essaye au long métrage avec la Grande Aventure (Det stora äventyret, 1953), dont l'héroïne est une renarde. L'Arc et la Flûte (En djungelsaga, 1957) est tourné de nouveau en Inde : Sucksdorff y peint avec tact et tendresse la vie d'un village de la tribu des Morias, à l'est de Bombay. Au début des années 60, le cinéaste fait appel à la fiction et dirige des acteurs dans le Garçon dans l'arbre (Pojken i trädet, 1961). Nommé directeur d'un Institut du film documentaire pour le compte de l'Unesco au Brésil, il aborde le monde de la ville (notons cependant que ce chantre rural avait signé en 1946 un excellent portrait de Stockholm dans le Rythme de la ville Människor i stad) et ses zones d'extrême pauvreté dans Chez moi à Copacabana (Mitt hem är Copacabana, 1965). Mais Sucksdorff, qui est un lyrique et non un pamphlétaire, habille la misère des favelas d'une joliesse photographique qui lui a été quelque peu reprochée. Il semble avoir clos son uvre sur ce demi-échec.
Nom de naissance | Arne Sucksdorff |
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Naissance |
Stockholm, Sweden |
Décès | |
Profession(s) | Réalisateur/Metteur en Scène, Scénariste, Image |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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1965 | Chez moi a copacabana | Réalisateur | - | |
1957 | L'arc et la flûte | Réalisateur, Scénariste, Directeur de la photographie | - | |
1953 | La grande aventure | Acteur, Réalisateur, Scénariste, Directeur de la photographie | le père |