Dès le vendredi 20 septembre, TF1 lancera la quatrième saison de MasterChef. Deux des jurés, Frédéric Anton et Amandine Chaignot, qui rejoint le jury historique, reviennent longuement sur cette saison et toutes les nouveautés qui lui sont propres. Interview.
Amandine, vous rejoignez MasterChef 4 en tant que quatrième juré, comment s’est passé votre recrutement ?Amandine Chaignot : J’étais passée l’année dernière comme chef invité donc sur une épreuve qui s’était fort bien passée, j’avais bien aimé. Et puis Shine m’a proposé de rejoindre les trois membres historiques. Et forcément la réflexion est assez courte.Pourquoi ?Amandine Chaignot : Parce que c’est quand même une opportunité de faire des rencontres. Sincèrement je pense que si vous proposez à n’importe quel cuisinier sur terre d’avoir l’opportunité de passer deux mois et demi avec les trois compères, il n’y en a pas beaucoup qui vont refuser cette opportunité là. C’est tellement enrichissant, notamment parce que ce sont trois personnalités que j’admire énormément. J’ai beaucoup appris sur moi, sur mon métier, aussi sur ma façon de le voir et de le vivre à leur contact. Rien que pour cela, ça valait le coup. Ensuite, c’était aussi l’opportunité de rencontrer les candidats, des producteurs, des chefs invités, beaucoup de découvertes et de rencontres, c’est ça qui m’a vraiment motivé à les rejoindre.Ce n’était pas compliqué de s’intégrer dans ce trio déjà bien formé, qui se connait très bien ?Amandine Chaignot : Non ce n’était pas dur du tout, puisqu’ils m’ont accueilli avec beaucoup de camaraderie et de sympathie. On se connait tous d’avant, parce que le milieu de la cuisine à Paris est un petit milieu où tout le monde se connait, où tout le monde se côtoie. On s’était déjà vus sur des concours, des remises de prix, des réflexions, donc de toute façon on n’était pas inconnu les uns des autres. Ensuite, quand je suis arrivée, ils ont tous eu la gentillesse de me donner des petits conseils sur la gestion du temps, sur des côtés pratique, aussi sur le fruit de leur expérience à travers les trois dernières saisons, ainsi que leur positionnement par rapport aux candidats. Donc tout cela m’a aidé à me sentir à l’aise rapidement, puisque c’est vrai que c’est quand même un métier très différent. Je n’oublie pas que mon métier c’est être chef de cuisine, et parler à une caméra, c’est quelque chose qui s’apprend et qu’il faut appréhender différemment. Le fait que vous soyez une femme apporte-t-il une sensibilité différente dans le jugement ?Frédéric Anton : Amandine nous rejoint en tant que chef de cuisine et pas en tant que femme. Il n’y a pas de différence. Pourquoi Amandine aurait une sensibilité plus raffinée ? Amandine est une chef de cuisine, elle donne son avis, qui est le sien. C’est quoi un avis plus féminin ? Quand elle dit "C’est pas bon, c’est pas salé, c’est trop salé, c’est trop cuit", elle a le même avis que moi donc je ne vois pas la différence. Ce qu’elle a apporté et ce qu’elle a fait dans l’émission est super.Amandine Chaignot : Je suis entièrement d’accord avec ce qu’il vient de dire. Je me suis toujours positionnée comme cuisinier et pas comme femme-chef. Je trouve qu’il n’y a pas de cuisine féminine, de cuisine masculine, mais des cuisines de sensibilités différentes. Moi je revendique de faire la cuisine qui me plait, qui est une cuisine bonne, savoureuse, équilibrée, fine, raffiné, etc. Tous ces adjectifs qu’on a tendance à dire féminin, ça veut dire quoi ? Que les hommes font de la cuisine pas bonne ? C’est un peu réducteur et agaçant.Est-ce que le fait d’avoir une quatrième personnalité à vos côtés a changé quelque chose ?Frédéric Anton : Non pas du tout ! Rien n’a changé. Il y a juste Amandine qui est arrivée avec un avis différent ou le même, supplémentaire. Et plus il y a de gens, plus il y a débat donc plus c’est intéressant. Mais c’était déjà très varié entre nous. Ce qui est intéressant dans cette émission c’est qu’Yves, Sébastien et moi, on est trois personnages complètement différents sur tout point, hormis ce qui nous lie : la cuisine, la passion du métier, du produit et du bon gout. Mais on est tellement différent que déjà il y a débat. Après bien sûr, que nous on se connait, mais on est dans de la cuisine d’amateurs donc on n’entre pas dans la technique pure, ça se limite à une belle cuisson, un bel assaisonnement, une belle garnison. Et donc Amandine a amené tout simplement sa personnalité, sa sensibilité, son avis.Est-ce que cette année le niveau est plus élevé et Amandine est-ce que vous avez été impressionnée par le niveau des candidats ?Amandine Chaignot : Sur les premières phases, je pense que c’était assez éclectique. Il y avait de grosses lacunes aussi et ensuite quand on arrive vers la fin de la saison, on a de très beaux niveauxFrédéric Anton : Le but du jeu c’est la progression. Sur les quatre années qui viennent de s’écouler, le niveau n’est pas meilleur la troisième année que la deuxième, etc. Sauf qu’ils arrivent avec des acquis en cuisine, qui sont souvent quelques plats salés et quelques plats sucrés. Et on va se rendre compte du niveau au fur et à mesure de la compétition, parce que les épreuves sont tellement variées. Et en fin de compte, comme elles changent tous les jours, il y en a qui vont être meilleur à un moment ou à un autre. C’est hyper intéressant de les voir évoluer parce que tous les jours ils ont des épreuves et de la compétition, mais entre eux, ils analysent les choses, ils prennent des bouquins, ils révisent. Tout cela fait qu’ils évoluent et que le niveau monte. Mais je pense qu’à la base, sur les quatre années qui viennent de s’écouler, il n’y a pas un niveau meilleur.Pour cette saison, il n’y aura pas de casting, l’émission commence directement à 18. C’était une bonne ou une mauvaise surprise ?Frédéric Anton : Je ne sais pas. Le casting permettait à repérer les premiers candidats. Je m’en rappellerai toujours, quand on avait 150 candidats en casting, tu les regardais, tu les observais, tu discutais, ils arrivaient à 100 dans la grande cuisine, c’était impressionnant de les voir entrer. Et il y avait déjà des gens que tu avais repérés. Pour moi c’était quelque chose d’intéressant. Là, on était sur le fait accompli, on aurait pu avoir 18 supers ou peut-être zéro donc c’était ça l’appréhension. Et finalement, en quelques minutes, ils nous ont montré ce qu’ils étaient capable de faire, on a pu voir leur personnalité, on les a observé, on les a regardé travailler et déjà il y a des petites choses qui se passent.Vous comptez repartir sur une prochaine saison ?Amandine Chaignot : Si Fred le fais !Frédéric Anton : Comme depuis la première année, moi je dis "Je ne sais pas". Et c’est la vérité, je le dis depuis 3 ans : peut-être, peut-être pas. Moi j’aime bien voir la diffusion, voir que ça fonctionne, que je m’y plaise, que ce qu’y s’est passé me plaise, que je ne sois pas déçu à la fois de l’émission et de mon image. À partir de là, tout est ouvert, donc il n’y a pas de raison que je ne la fasse pas. Mais peut-être que je ne l’a ferai pas, on ne sait pas.Elsa Minot
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