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Je suis heureux... interroge alors autant le statut d’enfant que celui de parent et donne un touchant droit de parole à chacun. (...)On pourra reprocher une structure alambiquée en flash-back, cela n’entame pas la profonde humanité avec laquelle est raconté ce fait divers pas si ordinaire.
Toutes les critiques de Je suis heureux que ma mère soit vivante
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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De ces retrouvailles, les cinéastes Miller père et fils, tirent une oeuvre puissante, dérangeante, où la psychologie de bas étage se substitue à une exploration des âmes et de leurs tourments.
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Claude [Miller]raconte les écorchures, Nathan [Miller] filme les blessures. Et le vieux routier de l'enfance chamboulée (L'Effrontée, La Classe de neige) de bénéficier de l'audace visuelle du novice. Le regard neuf ne verse jamais dans l'esbroufe : chez les Miller, on reste au service de l'histoire et de ceux qui la jouent. Au premier rang desquels Vincent Rottiers, déjà formidable frangin énervé dans Les Diables (Christophe Ruggia, 2002), et Sophie Cattani, qui, dans la peau de la mère indigne, devient une des révélations les plus intéressantes de l'année.
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En faisant preuve de perspicacité sociale et psychologique envers tous les protagonistes de leur fait divers, les deux réalisateurs mettent en place une machine à broyer l’humain qui fait froid dans le dos. Le réalisme naturaliste (la vie des classes populaires, les dérives de la jeunesse égarée, les fêlures irréparables) percute dès les premières scènes et interpelle crument dans la dernière partie.
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Co-écrit et réalisé par Miller père et fils, ce film a la meilleure des qualités. Il nous prend d'entrée dans ses filets. (...), ce «Je suis heureux...» est impeccable. Non seulement il révèle le charisme total du jeune Vincent Rottiers et impose Christine Citti et Sophie Cattani, dans le rôle de la «vraie» mère», comme deux très grandes actrices.
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Nathan Miller ne nous en voudra pas de souligner combien ce film qui évite les tentations du romanesque se situe dans une veine dont son père est friand. (...) Je suis heureux que ma mère soit vivante est hanté par le même secret que dans (...) Garde à vue (1981), (...), Betty Fisher (2001) : la violation de l'intime, l'enfance indélébile, la quête d'une connivence interrompue, la gestion des déviances parentales par les enfants (ou l'inverse), le réflexe de se projeter dans la vie d'un proche. Regardant le monde à travers une main brandie en viseur de caméra, Thomas, ici, se fabrique un impossible flash-back.
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Claude Miller et son fils Nathan s’inspirent d’un texte d’Emmanuel Carrère, et signent un film d’une tristesse sourde sur la figure maternelle, les blessures liées aux liens du sang, les démons qu’on porte en soi.
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Ce film, Claude Miller l'a signé avec son fils, Nathan, son complice. Mais il lui appartient, c'est évident. (...) A l'origine, il y a un fait divers qui avait inspiré, en 1996, un article du romancier Emmanuel Carrère. Les Miller en ont fait un suspense épuré, un film ambigu et troublant : souffrance dans tous les coins et ellipses dans chaque plan. (...) D'où on émerge sonné, en peine. Mais ça a toujours été le talent de Claude Miller : nous rendre à vif devant les monstres qu'il filme et les blessures qu'ils s'infligent.
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Une histoire authentique, magistralement racontée et interprétée, avec un naturel, une intensité, une force vitale captivante.
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Des regards et des non dits, de la violence contenue et la recherche d’un amour : Claude et Nathan Miller réalisent un film grave sur une quête, celle d’une mère et de sa trop longue absence. (...) ce jeune homme en souffrance commet le pire pour enfin prononcer quelques mots devant l’assistance d’un tribunal et de ses juges: « Je suis heureux que ma mère soit vivante ». Une phrase qui résonne comme la dernière phrase prononcée dans le « Pickpocket » de Robert Bresson : « Pour aller jusqu’à toi, quel drôle de chemin il m’a fallu prendre. » Ici les mains des deux cinéastes ne volent pas, non, mais cherchent une unique chose : reprendre l’amour d’une mère.
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Bref, l’hystérie à tous les étages et à tout bout de champ masque mal la profonde vacuité de ce film incolore et inodore sur les soubresauts d’un jeune homme taraudé par le fait d’avoir été abandonné par sa mère, qui renoue avec elle dans des conditions troubles. Relation qui dérape dramatiquement… Le problème n’est pas le sujet, ni même le style hybride et indécis de la réalisation, mais l’assommante linéarité du processus. Malgré (ou à cause de) l’adjonction factice de flash-backs pour décrire les ratés d’une enfance perturbée par une mère irresponsable, le film ne semble se justifier que comme écrin de son acting out final.