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Just 6.5, le titre international de La Loi de Téhéran, désigne les 6,5 millions de consommateurs de crack que compte aujourd’hui l’Iran, où l’addiction aux « cailloux » semble devenir de plus en plus massive chaque jour. Un fléau qui s’accompagne d’une spécificité juridique locale : que vous en déteniez 30 grammes ou 30 kilos, la sentence sera la même : la peine de mort. Ce qui explique que, quitte à tout perdre, certains trafiquants préfèrent jouer gros… Voilà pour le contexte documentaire, qui forme l’arrière-plan de ce deuxième long-métrage de Saeed Roustaee, 32 ans. L’argument dramatique, lui, se noue autour de la guerre des nerfs que se livrent un policier obsessionnel et le gros bonnet qu’il vient de coffrer. Les portraits en miroir d’un flic et d’un voyou sont une vieille antienne du polar, ici dynamitée par le décor où se joue la majeure partie de leur affrontement : une prison étouffante, surpeuplée de toxicos, montrés comme une espèce de horde zombie hébétée. Décor hallucinant qui offre à Roustaee l’occasion de scènes de foule saisissantes. Tout le film frappe d’ailleurs par son utilisation extrêmement inventive des lieux, comme ce repère de trafiquants investis par les forces de l’ordre au début du film. Pour y pénétrer, les flics doivent défoncer une porte, puis une autre, et encore une autre… Le film procède de la même façon, ajoutant sans cesse de nouvelles strates à son récit, des nuances, de nouvelles couches de sens, pour mieux passer du polar rentre-dedans à l’étude psychologique, puis à la fresque sociétale. Impressionnant.