Signes a 20 ans
GBVI

Le thriller de M. Night Shyamalan, avec Mel Gibson, Joaquin Phoenix, Abigail Breslin et Rory Culkin, fête ses 20 ans.

M. Night Shyamalan nous avait déjà fait frissonner avec Sixième sens (2000) et c'était reparti deux ans après avec Signes. Pas de fantômes et de Bruce Willis mais des extraterrestres et Mel Gibson. Il incarne Graham Hess, un ex-pasteur qui n'a plus la foi depuis la mort de sa femme et devient fermier pour élever ses enfants, aidé de son frère joué par Joaquin Phoenix. Lorsqu' il se retrouve confronté à des symboles taillés dans ses récoltes, il pense d'abord à un mauvais tours des voisins. Mais les signes surviennent partout dans le monde...

Signes est à (re)voir sur Première Max

Alors qu'il fête aujourd'hui ses 20 ans, Première fouille dans ses archives pour retrouver la critique de ce thriller efficace : la rédaction lui avait donné trois étoiles. Pas dans le numéro d'été 2002, mais dans celui d'octobre (avec Gandalf en une, pour Le Seigneur des Anneaux - Les Deux Tours), Signes étant sorti chez nous quelques mois après les Etats-Unis. "Comme son titre l’indique, Signes est une accumulation d’indices habilement disposés pour inciter les personnages à choisir leur camp, comme Mel Gibson l’énonce dans une scène cruciale. Selon lui, le monde est divisé en deux : il y a ceux qui croient que tout n’est qu’une série de coïncidences, et ceux qui croient qu’il y a autre chose qui nous fait bouger. Sans rien dévoiler de la fin, Signes plaide pour l'hypothèse d'une force intelligente et volontaire qui régit le chaos. On y croit sans peine au vu du film lui-même qui est une démonstration de la force de persuasion du cinéma. On s'en doutait avec ses deux premiers films, mais ce troisième confirme Shyamalan comme le cinéaste le plus efficacement méthodique depuis Hitchcock. Chaque plan est composé avec une précision mathématique. Le moindre mouvement de caméra, la direction d’un regard, un changement d’axe nous montre exactement ce qu’il faut voir. Contrairement à la majorité des films hollywoodiens, le monde de Signes ne se limite pas à ce qui est dans le cadre. Maîtrisant le hors-champ comme personne (à part peut-être Amenabar), Shyamalan nous oblige à redouter l’obscurité, les coins et généralement tout ce qui est caché derrière un écran ou hors de vue. Ce qui est valable pour l’image l’est aussi pour le son : le silence peut être chargé de menace ou un bruissement de vent terriblement angoissant parce qu’il nous empêche d’entend (...) On n'est pas obligé de croire en Dieu, mais il faut être aveugle ou de mauvaise foi pour ne pas voir l'extraordinaire capacité de Shyamalan à organiser des images qui nous font croire en l'incroyable. C'est le pouvoir de la fiction, et il n'est pas si fréquent qu'un film se joue de nos émotions avec une telle puissance." 


M. Night Shyamalan a fini de tourner Knock at the Cabin (en pellicule)