Le numéro double n°469/470 sera disponible dans les kiosques à partir du mercredi 2 mars.
Le nouveau numéro de Première est sur le point d'arriver, avec deux couvertures : Christian Clavier ou Batman V Superman. Le directeur de la rédaction Daniel De Almeida explique ce choix :
L’un incarne la névrose vengeresse sublimée par la lutte contre le crime, l’autre est la boussole morale absolue de tous les exilés. Tout éloigne Batman de Superman ; on ne sait pas si leur rencontre au cinéma va tenir du choc des titans ou de la confrontation qui fait pschitt.
On le sait, en revanche, pour Emmanuel Carrère et Catherine Deneuve, autre rencontre au sommet, cette fois de deux symboles de l’élégance française que l’on vous (re)raconte ce mois-ci. C’était en 2008 pour Première : l’écrivain n’aime pas les entretiens mais quand il apprend que la star ne souhaite pas d’autre intervieweur que lui, il se gonfle d’orgueil (qui saurait l’en blâmer ?). Carrère fantasme la discussion badine de deux artistes au-dessus des contingences, il aura le droit à un échange courtois et distant avec une actrice en mode interview. Résultat, la conversation tourne en rond et finit en (superbe) récit d’un rendez-vous manqué.
Si on a apprécié Christian Clavier dans Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, depuis quelques années on conjugue surtout au passé composé notre amour pour le génie comique national. Mais alors que la France entière s’apprête à se gondoler devant les aventures révolutionnaires des Visiteurs 3, on a eu envie de parler avec cet homme qu’on n’a jamais complètement cessé d’aimer.
Nous serions le symbole du média qui voudrait penser le cinéma populaire, lui, l’icône, qui refuse de (se) réfléchir pendant qu’il fait rire. Il avait envie de nous chercher un peu, il nous a trouvés – et rétamés, à l’aise.
Pourtant, Clavier vs Première, ce n’est pas vraiment un clash, et certainement pas un rendez-vous manqué. Ce n’est d’ailleurs rien de ce qui était prévu, et c’est bien ce qu’on attend de toute rencontre – qu’elle nous emmène ailleurs. Au milieu de l’entretien, l’acteur résume cela mieux qu’on n’y parviendra jamais : « On est en fragilité, il peut enfin se passer quelque chose. »
Exceptionnellement, ce numéro est double. Première repense un peu sa formule et revient en mai, plus beau que jamais, pour son Spécial Cannes.
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