DR

A l'occasion du succès colossal du film Avatar, le magazine Première revient dans son prochain numéro sur ce phénomène. James Cameron a donc accepté de répondre aux questions de Mathieu Carratier. En exclusivité, voici un extrait de l'interview à paraître mercredi dans lequel James Cameron revient sur son succès monstre, sur ses fans suicidaires, sur le syndrome du canard et sur un studio pas vraiment pro écolo. PREMERE : Vous voilà avec les deux plus gros succès de tous les temps…James Cameron : C’est fou. Avec deux films ne pourraient pas être plus différents… Ce qu’ils ont en commun, je crois, est cette capacité à séduire tous les âges, les hommes comme les femmes. Le marketing d’Avatar était nettement orienté vers les hommes, mais, grâce au bouche à oreille, les femmes sont également venues voir le film et en ressortent émues. Titanic (3D) avait marché car les parents pouvaient y emmener aussi bien leurs enfants que leurs propres parents. C’était devenu un succès familial, intergénérationnel, que l’on a trop vite attribué aux gamines de 14 ans. De la même façon, Avatar est un film que les gens sont allés voir en famille, qui a réussi à toucher toutes les générations. Pensiez-vous qu’Avatar pourrait battre Titanic ?J C : Un mois après la sortie, je vous aurait dit qu’il allait dépasser 1,5 milliard de dollars de recettes mais s’arrêterait un peu avant d’atteindre le score de Titanic (3D) (1,8 milliard de dollars). Au fil des années, je m’étais préparé psychologiquement à l’éventualité qu’un film batte Titanic (3D) au box-office… Je savais que cela devait arriver. Mais je n’aurais jamais imaginé que ça puisse être l’un des miens. L’impact d’Avatar ne s’arrête pas là, puisque certains spectateurs sont entrés en dépression en réalisant qu’ils ne pourront jamais aller sur la planète Pandora…J C : S’ils sont aussi déconnectés que ça de la réalité scientifique, alors je ne peux rien pour eux. (Rire) Pour combattre la déprime, certains se sont mis à écrire la suite…J C : Il faudrait les prévenir qu’on va la tourner, si ça peut les aider à aller mieux. Nous avons dépensé énormément d’argent à bâtir ce monde – les arbres, les créatures, les insectes, les poissons, les personnages et leurs multiples expressions… L’avantage, c’est que tout ça existe toujours sur des disques durs en Nouvelle-Zélande. Nous pouvons redonner vie à cet univers en très peu de temps. Reste à trouver l’histoire que nous allons raconter, il ne s’agit pas de juste recopier le premier. J’ai déjà quelques bonnes idées pour un deuxième, voire un troisième film. Il faut maintenant que j’arrive à les structurer de façon satisfaisante. Je ne sais pas combien de temps ça prendra. Je vous ai trouvé beaucoup trop calme pendant la promotion du film. Si j’avais eu de telles attentes financières et critiques sur les épaules, je n’aurais pas pu apparaître aussi serein…J C : J’appelle ça le principe du canard. En surface, je donne l’impression de voguer tranquillement, mais si vous regardez sous l’eau, vous verrez que je suis en train de pédaler comme un dingue. La sortie d’un film est toujours accompagnée de stress, je ne vais pas vous mentir. J’étais calme pour une simple et bonne raison : j’avais fini. Mon plus gros souci sur Avatar a été de terminer le film en temps et en heure. Je venais de bosser six mois d’affilée sans prendre un seul jour de congé, et j’étais juste soulagé d’en avoir fini. Après, le bébé est entre les mains du studio, qui va décider de le marketer d’une certaine manière, et ça marchera ou pas… Ce n’est plus de mon ressort. Du coup, j’arrive à trouver une sorte de zenitude, à ne pas y penser. Mais J’ai évidemment intérêt à ce que le film soit un succès : plus il marche, plus j’aurai d’options par la suite. La 20th Century Fox m’a également fait confiance, et je leur devais un succès. Ils ont douté du film à plusieurs reprises – la dimension écologique, qu’ils m’ont souvent demandé de gommer, leur faisait peur d’un point de vue commercial – mais ils ont fini par dire « c’est ton film, fais ce qui te semble juste ». Quand on vous accorde un tel privilège, vous avez la responsabilité de cartonner. Ils m’ont laissé tourner Avatar alors qu’ils n’y croyaient pas à 100%, le message du film et ses personnages bleus les inquiétaient beaucoup. Si le film avait connu un parcours médiocre au box office, j’aurais eu l’impression de trahir leur confiance.Découvrez l'interview dans son intégralité dans le prochain numéro de Premiere, en kiosque le mercredi 3 février. Un numéro exceptionnel puisqu'en plus d'un dossier monstre sur le nouveau James Cameron donc, le magazine sera décliné avec 3 couvertures différentes. Tout pour être incollable sur Avatar : Notre dossier spécial Avatar.Avatar : décryptage d'un succès monstre. Avatar : il vient de couler Titanic ! James Cameron : il défend le message écologiste d’Avatar.