Que vous a apporté votre rencontre avec Louis ?Il fallait que je le rencontre avant de partir tourner en Australie. Une chose que les livres n’auraient jamais pu m’enseigner, c’est son énergie. Et puis, il était très cordial et drôle. Après une première visite impersonnelle, nous nous sommes bien entendus par la suite. Une fois assuré de son soutien et de son approbation, j’ai été conforté dans l’idée que j’étais sur la bonne voie. Sa fille m’appelait Papa, ce qui est physiquement impossible puisqu’elle est plus âgée que moi, mais c’est flatteur.Comment vous êtes-vous préparé physiquement pour passer de l’athlète au naufragé famélique ?C’est une travail d’équipe, je n’aurais jamais pu faire ça seul. J’étais entouré de professionnels. Des nutritionnistes contrôlaient ma maigreur, et des entraîneurs me préparaient à l’athlétisme. Dans les deux cas, c’était une entreprise risquée. Il ne fallait pas brûler les étapes ou en faire trop sans encourir de graves dommages. J’ai quand même souffert, mais je m’en suis sorti. Nous avons commencé par tourner les scènes maigres. Ensuite je me suis fait martyriser au gymnase pour être prêt pour la course. Ils ont beaucoup investi sur moi, mais j’ai failli tout foutre à l’eau quand ma mère et ma soeur sont venues me rendre visite pour Noël. En apportant de l’eau à ma mère, le verre s’est cassé et je me suis coupé le pied, j’ai saigné comme un bœuf. C’était deux semaines avant le tournage des scènes de course. J’étais paniqué, je n’en ai pas parlé à Angelina. Finalement ça n’a pas eu de conséquences, mais les assureurs n’auraient pas été contents de l’apprendre. Pourquoi avez-vous été choisi ?Je crois pouvoir le dire sans être indulgent avec moi-même, mais il était important pour Angelina de trouver quelqu’un qui aurait la capacité empathique de transmettre l’esprit de cette génération. Avant Louie, mes grands-parents ont été ma plus grande source d’inspiration. En tant qu’enfants de la guerre, ils ont fait preuve dans l’adversité d’une absence d’égoïsme et d’une persévérance qui les rend très crédibles et inspirants.>> Angelina Jolie : "J'aime la mise en scène, mais je manque toujours de confiance en moi"">>>> Angelina Jolie : "J'aime la mise en scène, mais je manque toujours de confiance en moi" Vous ne vous sentez pas en phase avec votre génération ? Il n’y a pas beaucoup de choses chez ma génération qui m’inspire. Je n’aime pas la musique, les habits, l’éthique. Mes inspirations remontent probablement plus loin dans le temps.Que trouvez-vous chez les générations précédentes?La sagesse qu’ils acquièrent, leur façon de voir l’univers. Certains ont la capacité d’avoir un univers en eux-mêmes. Ce n’est pas tellement une question d’âge, mais il y a une tendance aujourd’hui au matérialisme, à l’indifférence ou à l’ingratitude. J’ai abandonné l’idée de vouloir changer les gens. Je viens d’une ville sans artifice et qui voit la réalité en face, où si on ne travaille pas dur et si on ne se met pas au second plan, on coule. La génération précédente s’est sacrifiée pour que nous puissions vivre correctement, mais nous ne voulons plus nous en souvenir. Je l’ai appris à la dure et je voudrais encourager mes contemporains à reconnaître cet héritage. Quelles sont vos capacités de survie ? A côté de Louie, je suis un nain. De plus en plus, je m’entraîne à ne pas me soucier de mes besoins égoïstes. J’ai une mère fantastique et j’adore ma soeur cadette. Et c’est à elles que je penserais si je me trouvais dans une épreuve, je ne chercherais pas à survivre pour moi. Votre esprit abandonne beaucoup plus tôt que votre corps. Et quand votre esprit vous dit de résister, vous avez encore beaucoup plus de ressources que vous ne le croyez. Ca aussi, je l’ai appris à la dure. Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?La première fois que j’ai utilisé l’expression, je parlais de l’époque où je me comportais mal, j’étais frustré de me trouver enfermé dans une salle de classe, et je me suis rebellé contre ça. L’autre fois faisait référence à tout ce qu’on peut être amené à faire sur un plateau, jusqu’à l’épuisement. Evidemment, on est payé en conséquence, mais c’est probablement la seule industrie qui demande autant d’efforts qu’on est prêts à faire avec autant d’enthousiasme. Etes-vous religieux?Non. Invincible d'Angelina Jolie avec Jack O'Connell, Domhnall Gleeson, Garrett Hedlund est actuellement dans les salles
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