"Je voudrais dire mon admiration pour le peuple tunisien". C’est par ces mots que Marjane Satrapi rend hommage aux Tunisiens, loin de s’énerver contre les détracteurs de Persépolis.Depuis la diffusion de Persépolis le 7 octobre dernier sur la chaîne tunisienne Nessma TV, des islamistes tunisiens ont ouvertement critiqué le film de Marjane Satrapi, manifestant contre ce long-métrage d’animation qui représente Dieu sous les traits d’un vieillard (une image proscrite par l’Islam). Certains extrémistes ont même dévalisé le domicile de Nabil Karoui, le PDG de la chaîne de télévision qui a diffusé le film, et menacé plusieurs employés de l’entreprise.Une situation qui s’est envenimée, amenant le parti Ennahda, donné favorable au scrutin du 23 octobre visant à constituer la première assemblée constituante post-Ben Ali, à condamner ces violences. Car ce sont bien les élections à venir qui rendent le climat aussi houleux. Persépolis a déjà été diffusé plusieurs fois en Tunisie, sans jamais causer de scandale.Hier, des manifestants ont répondu à ces attaques en se mobilisant dans les rues de Tunis en faveur de la liberté d’expression. Voici une vidéo de la marche : Au même moment, la co-réalisatrice du film, Marjane Satrapi, réagissait aux événements, en direct du festival d’Abu Dhabi où elle présentait Poulet aux prunes, son nouveau film.  "Toutes les révolutions passent par des moments difficiles. Mon film a été projeté plusieurs fois en Tunisie, mais cette fois c'était dans un contexte électoral électrique", a-t-elle déclaré à l’AFP. Loin d’attiser la colère, elle a tenu à rendre hommage au peuple tunisien, se disant pleine d’"admiration" pour "un peuple qui avance, puisque les Tunisiens étaient les premiers à faire partir leur dictateur."Prix du jury au festival de Cannes en 2007, Persépolis s’inspire de la propre vie de Satrapi, une fillette de Téhéran dont la vie a été bouleversée par l’instauration de la république islamique en Iran. Voici sa bande-annonce : Quant à Poulet aux prunes, son nouveau film, il sortira le 26 octobre. 

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Persepolis
Marjane Satrapi