Robert Rodriguez et James Cameron signent un vrai film de science-fiction, excitant et généreux, qui tranche avec les blockbusters actuels.
Ce dimanche, TF1 diffusera pour la première fois en clair Alita : Battle Angel, un blockbuster que Première vous conseille. Voici notre critique, initialement publiée lors de sa sortie en février 2019, accompagnée d'anecdotes sur sa longue fabrication.
Dans une décharge du futur, une cyborg quasiment détruite est ressuscitée par un chirurgien. Amnésique, elle va partir en quête de ses souvenirs... Autant mettre les choses au clair tout de suite : Alita, incarnée en performance capture par Rosa Salazar, est l'une des plus belles créations de cinéma de l'année, vivante, émouvante et incroyable. James Cameron, qui mûrit l'adaptation du manga Gunnm depuis vingt ans, peut être fier de sa production Alita : Battle Angel et il serait sans doute trop facile d'attribuer toute la réussite du film au réalisateur de Terminator. Il a évidemment imposé son exigence technique et narrative au film (Robert Rodriguez l'admet lui-même dans le dernier numéro de Première : "Sans exagérer, mon travail a été de tourner un film à la Cameron") : si la performance capture d'Alita est absolument bluffante, il y a aussi une maîtrise de l'écriture typiquement cameronienne.
Robert Rodriguez : "Pour Alita : Battle Angel, j'ai dû m'habituer aux dimensions à la James Cameron"Le film commence ainsi très doucement, et préfère construire son histoire patiemment, étalant ses scènes d'action époustouflantes tout au long du film (suivant la construction du "triple climax", que Cameron utilise dans Aliens, les deux Terminator ou encore True Lies), plutôt que de tout balancer au début et à la fin. Les délirantes bastons du motorball -la course en roller du futur- ont une intensité qu'on n'avait pas vu sur grand écran, depuis le magnifique Speed Racer des Wachowski. Alita parvient ainsi à rester parfaitement excitant et intéressant de A jusqu'à Z, bâtissant pièce par pièce, émotion par émotion, son personnage principal.
C'est comme si le mentor-Cameron avait su canaliser l'énergie souvent brouillonne de Rodriguez. Ce qui réunit, au fond, les deux hommes, c'est une même attirance pour les projets de franc-tireur. D'aller contre certains schémas et certaines attentes. Même s'il s'agit d'un projet à plus de cent millions de dollars chapeauté par l'auteur de Titanic et Avatar, Alita est bel et bien une œuvre unique, pas un objet fabriqué en série. A l'image de son héroïne, avec son visage et son cœur d'arme d'absolue greffés sur le corps en porcelaine d'une petite fille morte, Alita est unique. En étant à l'opposé de tous les blockbusters récents, aussi bien sur le plan du grand spectacle que sur celui du scénario (bye bye le schéma routinier du "voyage du héros"), Alita : Battle Angel les met sans peine à l'amende. Les grands yeux d'Alita sont ouverts et braqués sur le futur.
Il y a 20 ans, Guillermo del Toro faisait découvrir Gunnm/Alita : Battle Angel à James Cameron
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