Jean-Luc Godard et Anna Karina
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Le décès du réalisateur a marqué les cinéphiles du monde entier.

Une légende nous a quittés ce mardi 13 septembre. Le cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard s’est éteint à l’âge de 91 ans, en ayant eu au suicide assisté, qui est légal en Suisse, a fait savoir le conseiller de sa famille, Patrick Jeanneret. Une disparition qui laisse un grand vide dans le monde du cinéma, tant l’auteur d’A bout de souffle, Le Mépris ou Pierrot le fou a marqué des générations de réalisateurs et de comédiens.

En France, bien sûr, les hommages n’ont pas tardé à tomber. "Une page de l'histoire du cinéma se tourne", a déclaré Alain Delon, qui a collaboré avec JLG sur Nouvelle Vague (1990). "Merci, Jean-Luc, pour les beaux souvenirs que tu nous as laissés. Sache que je serai toujours fier d'avoir Nouvelle Vague dans ma filmographie".

Brigitte Bardot, l’inoubliable Camille du Mépris (1963), a également salué la mémoire du metteur en scène sur son compte Twitter : "Et Godard créa le Mépris et c’est à bout de souffle qu’il a rejoint le firmament des derniers grands créateurs d’étoiles…"

Leos Carax, un des rares cinéastes à pouvoir prétendre au titre de successeur de Godard, a lui publié un texte dans le numéro de mercredi de Libération, où il revient en autre sur leur relation, dans un style très... godardien : "Jusqu’à preuve du contraire, ça n’est pas Godard qui est mort ce mardi matin, c’est nous. Nous, la bit génération. Notre XXIe siècle est à réinventer d’urgence. Il va nous falloir renaître, rouvrir les yeux et les cinémas, et retenir les leçons (...) Je vous salue Godard. Merde (et merci de ne pas reposer en paix.)"

Mais l’aura de Godard dépassait largement les frontières de la France, et de nombreux éloges venus de l’étranger ont confirmé son statut d’icône du cinéma. Antonio Banderas a ainsi remercié "Jean-Luc Godard d’avoir repoussé les frontières du langage cinématographique". Darren Aronofski s’est souvenu d’avoir "tant appris avec [sa] copie VHS d’A bout de souffle", et Edgar Wright a souligné l’héritage "d’un des réalisateurs les plus influents et iconoclastes".

"Il était ironique qu’il révère lui-même le système de production d’Hollywood, sachant qu’il est sans doute celui qui a inspiré le plus de gens à tout simplement prendre une caméra et commencer filmer…", a expliqué le réalisateur de Last Night in Soho. "Un exemple parmi des millions d’autres, j’ai découvert en faisant mon documentaire sur les Sparks qu’avec Russell Mel nous avions fait, à 25 ans d’écart, des films parodiques quasi identiques d’A bout de souffle alors que nous étions étudiants. Le sien s’appelait ‘Très sérieux » et le mien ‘A Bout de Lemon Souffle’. Pardon JLG. Nous t’aimons !"

Même un réalisateur a priori très éloigné de l’univers de Godard comme James Gunn y est allé de son hommage : "RIP Jean-Luc Godard, un des géants du cinéma et un des géniteurs de la Nouvelle Vague française. Ses films ne sont pas toujours faciles, mais son travaille influence la plupart des réalisateurs aujourd’hui, qu’ils le sachent ou non. Mon film préféré de lui est le glorieux A bout de souffle".

Godard fascinait les Américains, comme l’a parfaitement résumé Lena Dunham : "Anna Karina admirant tendrement Godard comme nous l’avons tous fait pendant tant d’années… RIP JLG, vous avez filmé les choses qui nous ont ouvert de nouveaux horizons et vous nous manquerez".