Ils ont cloné Tyrone sur Netflix
Netflix

Pour sa première réalisation, Juel Taylor propose sur Netflix une comédie déjantée rendant hommage à la blaxploitation des années 70.

Après avoir scénarisé Creed II et Space Jam : Nouvelle ère, Juel Taylor se lance dans sa toute première réalisation avec Ils ont cloné Tyrone, sorti ce vendredi sur Netflix. Ici, tout repose sur un trio improbable d'agents d’enquête : d’abord, Fontaine, un dealer expérimenté, que le rebelle de Star Wars John Boyega incarne avec brio. À ses côtés, Yo-Yo, une prostituée aux rêves de journalisme déchus, interprétée par Teyonah Parris (Dear White People). Et puis, un mac fièrement proclamé “meilleur proxénète de l’année 1995” joué par l'hilarant Jamie Foxx. Ensemble, ils vont découvrir une énorme conspiration dans leur quartier, notamment un laboratoire secret fabriquant des clones en masse. Au cœur de ce complot, une série de découvertes va rapidement laisser le trio complètement submergé par les événements.

Nous aussi, on s’y perd parfois au milieu de toutes ces divagations scénaristiques, que l’on pardonne parce qu’Ils ont cloné Tyrone est avant tout une énorme comédie rocambolesque. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les scénaristes (Juel Taylor et Tony Rettenmaier) se sont lâchés pour nous concocter une histoire complètement déjantée, et remplie d’anachronismes renforçant l’absurdité du projet. Alors ne soyez pas étonnés de voir nos trois héros se déplacer dans une voiture des années 70, un téléphone à clapet à la main, discuter du 11 septembre, croiser un vendeur de CD et rentrer à la maison regarder une émission sur une télé des années 90. 

Ils ont cloné Tyrone sur Netflix
Netflix

En toile de fond, le film tente une approche dénonciatrice de la société américaine : de la ghettoïsation de certains quartiers populaires, à l’arrivée en masse de la malbouffe, sans oublier les violences policières et le racisme systémique. Ils ont cloné Tyrone, c’est un peu comme si Get out rencontrait The Truman Show, légèrement mélangé avec Un jour sans fin, sans oublier quelques références aux films de science-fiction des années 50. Encore une fois, ça fait beaucoup. Mais finalement, n’est-ce pas le parti pris de ce film extravagant et irrationnel par nature ?

Enfin, le long-métrage hérite d’une esthétique des seventies maîtrisée, qui rend hommage à l’arrivée de la blaxploitation, ce mouvement ayant donné à la communauté noire-américaine ses premiers héros de cinéma, loin des rôles caricaturaux qu’on leur confiait jusqu’alors -le trio dealer-mac-prostituée veut d’ailleurs regrouper et dépasser les clichés du genre. Avec tout ça, reste un mystère qui pèse durant tout le visionnage : mais qui diable est Tyrone ? Et ça, c’est une très bonne question… 

Ils ont cloné Tyrone est dores et déjà disponible sur Netflix.