"J'aime quand il y a de la surprise", nous a confié le réalisateur de cette comédie grinçante sur le divorce.
En ce vendredi soir, France 5 chaîne mise sur une valeur sûre : La Guerre des Rose, de Danny DeVito. Sortie au cinéma en 1989, cette comédie noire suit un couple vivant en plein bonheur... jusqu'à ce que leur relation tourne subitement au cauchemar.
L'acteur, réalisateur et producteur l'a filmé à partir d'une adaptation du roman de Warren Adler par Michael J. Leeson (Les séries Happy Days, Taxi...) retrouvant pour l'occasion devant la caméra les comédiens phares d'A la poursuite du diamant vert et du Diamant du Nil, Michael Douglas et Kathleen Turner.
Rencontré à l'été 2021, DeVito s'était confié dans Première au sein d'une longue interview carrière. Nous repartageons ci-dessous ce qu'il détaillait à propos de ce film en particulier, mais aussi sur sa rencontre, et son amitié, avec Douglas.
Le Pingouin, Pulp Fiction et Michael Douglas : l’interview carrière de Danny DeVito"Je crois que j’aime quand les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être, quand il y a de la surprise, de la dualité chez les personnages, explique tout d'abord Danny à propos de sa comédie. La Guerre des Rose en est le parfait exemple : ils se rencontrent, tout est parfait, le sexe est formidable et puis à un moment, ça chie dans le ventilo. (Rires.) Je ne sais pas si c’est très original, mais je le fais avec ma sensibilité. Je prends un concept qui existe depuis longtemps et je le passe au mixeur. Ça reste une structure en trois actes, mais tu tortures un peu tes personnages, tu leur mets un coup de bambou au bon moment et tu les regardes s’agiter. Et il y a souvent un passage un peu tordu qui me vient à l’idée: « Matilda devrait avoir des parents qui veulent la vendre ! » J’adore ce genre de trucs."
A propos de Michael Douglas, voici le comédien nous a raconté :
Vous avez l’air rangé des voitures alors que votre vie semblait plus rock’n’roll dans les années 70. La légende dit que vous avez abordé Michael Douglas simplement en lui tendant un joint sur une plage. C’est comme ça que ça s’est passé ?
(Rires.) Ouais, à peu près. On était à Waterford, dans le Connecticut, à la Eugene O’Neill Foundation. C’est un lieu où les scénaristes ont le droit de laisser leur imagination s’exprimer, où ils peuvent expérimenter. L’été, ils font appel à des acteurs pour faire des lectures, jouer des pièces... À ce moment-là, ils étaient en train de construire un amphithéâtre et ils avaient demandé aux acteurs de filer un coup de main avec le ciment, les briques... Un jour, quelqu’un demande qui peut aller en ville chercher des bières. Évidemment, je lève la main! Il faut voir qu’à l’époque, j’étais un hippie. Cheveux longs, tout le toutim. Michael était là et il avait une super moto. L’occasion en or de lui demander de m’emmener parce que je ne connaissais personne sur place avec qui j’aurais pu partager un joint le soir. Donc je le regarde, et je me dis: « C’est sûr, ce type a vraiment une tête à fumer de la beuh. » (Il sourit.) Disons qu’on a mis un certain temps à ramener les bières!
Et vous faites votre trou ensemble à Hollywood.
Oui, d’une certaine façon. On est devenus bons amis et lui était encore à la fac, à UCSB, à Santa Barbara. Il m’a ensuite rejoint à New York pour faire du théâtre. On était en collocation dans un appartement au croisement de la 89e et de Riverside Drive, dans l’Upper West Side. On partageait le loyer, qui était, je me souviens, de 150 dollars par mois. Ça a légèrement augmenté ! (Rires.) On était de jeunes acteurs, ça faisait de bonnes économies. Et puis Michael a percé avec la série Les Rues de San Francisco. Il est parti là-bas, mais on partageait toujours le loyer !
Un vrai pote.
Carrément, surtout qu’après j’ai rencontré ma femme Rhea (Perlmann) et elle a emménagé dans l’appartement: Michael payait encore la moitié! Mais on s’épaulait mutuellement, on se refilait des tuyaux pour les auditions, on faisait des lectures ensemble... On voulait vraiment que l’autre trouve du boulot. Ne serait-ce que pour lui faire payer les factures ! Et puis il y a eu Vol au-dessus d’un nid de coucou, que Michael produisait, et ça a tout changé. Enfin, pas exactement. Disons que ça m’a donné un nom à Hollywood. J’ai déménagé en Californie et j’ai pris tous les petits rôles qui venaient, notamment à la télé : Sergent Anderson avec Angie Dickinson, Starsky et Hutch... Vraiment des petits trucs, il fallait que je bosse. Et puis il y a eu En route vers le Sud dont on parlait plus tôt, et ensuite la série Taxi, en 1978. C’est ça qui m’a sorti du caniveau.
(…)
Pour en revenir à James L. Brooks, c’est lui qui vous remet en selle sur grand écran après Taxi, avec Tendres passions, en 1983.
Exactement. C’était son premier long métrage et il décidait de me donner un rôle aux côtés de Shirley MacLaine et Debra Winger. Une vraie chance, il m’avait offert un rôle en or à la télé et il me laissait l’opportunité de revenir au cinéma. Mais la vraie transition pour moi, ça a été À la poursuite du diamant vert et sa suite, Le Diamant du Nil. C’est encore Michael Douglas – il payait toujours la moitié du loyer (rires) – qui produisait et il a été vraiment royal, parce qu’il s’est arrangé pour que mon nom apparaisse sur l’affiche au-dessus du titre, avec le sien et celui de Kathleen Turner. Ça n’a l’air de rien, mais ça compte énormément dans le milieu. J’étais flatté. Alors bien sûr, j’étais déjà un peu connu grâce à la télévision, donc c’est malin de la part d’un producteur. Mais ça a boosté ma carrière.
Notez que Olivia Colman et Benedict Cumberbatch préparent une réadaptation de La Guerre des Rose, chapeautée par Jay Roach (Austin Powers, Scandale...). Deviendra-t-elle aussi culte que la version des années 1980 ? A l'époque, le film de DeVito avait fait un carton, amassant 160 millions de dollars de recettes dans le monde. En France, il avait attiré près d'un million de spectateurs en salles.
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