Le quarante-sixième président des Etats-Unis a désigné le classique de Hugh Hudson comme son film préféré. Un choix à la fois logique et surprenant.
Dans un tweet envoyé dimanche soir depuis Los Angeles, le journaliste français de cinéma Didier Allouch annonçait que le film préféré du nouveau président des Etats-Unis, Joe Biden, était Les chariots de feu de Hugh Hudson. Et le journaliste de commenter : "C’est bien, Les Chariots de feu, calme, tranquille, intelligent, empathique, tourné vers l’autre... Exactement, ce que j’attends des 4 prochaines années."
Citizen Biden vs Donald Kane
Les Chariots de feu, le choix reste cependant étonnant. Ce mélo historico-sportif de 1981, couronné certes de quatre Oscars (dont celui du meilleur film) et financé en grande partie par Hollywood, n’en reste pas moins un film britannique. Inspiré de faits réels, il raconte le parcours de deux athlètes britanniques de course à pied engagés pour les J.O de 1924 en France. Deux athlètes, deux profils différents : l’un, Harold Abrahams est juif issu d’un milieu populaire quand Eric Liddell, surnommé « l’écossais volant », est un fervent protestant presbytérien. Ces deux hommes, symboles d’une Grande-Bretagne plurielle, vont devoir dépasser les barrières (sociales, physiques, religieuses, culturelles...) pour triompher. On l’aura compris, Les chariot de feu est un film humaniste.
En cela ce choix paraît logique de la part d’un Joe Biden qui entend créer une rupture franche avec un Donald Trump personnifiant un individualisme triomphant. Plus prévisible, Trump lui avait cité l’incontournable Citizen Kane d’Orson Welles, récit autour de la vie d’un magnat de la presse paranoïaque et autocrate (!). Dans le top 3 de Trump, il y avait aussi le désormais controversé Autant en emporte le vent de Victor Fleming.
Quand Joe Biden faisait un caméo dans Parks and RecreationA part peut-être Madame Thatcher
Les chariots de feu est réalisé par le britannique Hugh Hudson qui, comme ses confrères Alan Parker (Midnight Express, Angel Heart...) et Ridley Scott (Alien, Blade Runner...), allait aux débuts des années 80 conquérir Hollywood. La musique emphatique en diable signée Vangelis est depuis devenue un hymne pour stade ou spot publicitaire. Cinématographiquement, Les chariots de feu, avec ses ralentis et sa photo esthétisante, n’est pas ce qu’on peut appeler un chef d’œuvre impérissable. Certains ont même vu dans l’aspect consensuel du récit une volonté de ne pas froisser la Dame de Fer, Margaret Thatcher, alors première ministre du Royaume-Unis. De là à voir dans ce choix de Biden une ode au thatcherisme, il n’y a qu’un pas...
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