Repartis bredouille ou presque, ces films méritaient tout autant que Jusqu’à la garde, Les frères sisters et Shéhérazade d’être récompensés.
C’est pareil chaque année, à l’issue de la cérémonie, on compte les désillusions. En Liberté! 9 nominations, 0 César, La douleur 8 nominations, 0 César, Pupille 7 nominations 0 César. A cette liste, on peut ajouter Le grand bain, l’autre grand snobé de la soirée, qui ne récolte qu’un César (Philippe Katerine meilleur second rôle) pour dix nominations.
Chaque année c’est pareil, mais cette année, leur échec semble injuste. C’est d’abord l’échec de la comédie populaire et subtile : Le Grand bain c’est un peu notre Full Monty à nous, un sujet de société sous une couche de bonne humeur. En liberté! confirme la maestria d’un metteur en scène, Pierre Salvadori, qui sait régler l’horloge de la comédie à la perfection.
L’absence de La douleur, ambitieuse adaptation du chef d’œuvre de Marguerite Duras par Emmanuel Finkiel, pose question. Comment se fait-il que le film qui était le candidat de la France aux Oscars – donc celui d’une partie de la profession- soit à ce point oublié ? Certes, le film n’a pas terminé dans le quintet final des nommés, mais est-ce une raison pour pénaliser un choix qui, il y a quelques mois, tombait sous le sens. Fresque historique, tout autant que réflexion profonde sur l’Histoire, La douleur est de ces drames qui resteront dans le cinéma français, tout autant que l’interprétation habitée de sa comédienne principale, Mélanie Thierry.
Enfin, Pupille marque la non reconnaissance d’un film aussi émouvant que drôle sur l’adoption et le retour d’une actrice rare, Elodie Bouchez. Cela faisait longtemps qu'on ne lui avait pas offert un aussi beau rôle, confiait-elle en décembre dernier. Film singulier, inclassable, Pupille est la preuve que le cinéma français peut traiter de sujets difficiles tout en restant grand public. C’est le digne héritier de ces grands films des années 1970-80 servis par des interprètes populaires.
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