Les références du Comte de Monte- Cristo de Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte
CHAPTER 2 – PATHE FILMS – M6 FILMS – FARGO FILMS/ Carlotta/ Pathé/ Gaumont Buena Vista/ Solaris

Petit tour d’horizon de divers films qui ont accompagné le duo Alexandre de la Patellière- Matthieu Delaporte dans leur adaptation emballante du roman d’Alexandre Dumas.

Le Prénom de Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte (2012)

Si le Monte-Cristo du duo de la Patellière-Delaporte est une réussite, c’est évidemment pour leur manière d’avoir su traduire à l’écran tout ce qui fait le sel de l’œuvre du Dumas - à commencer par son souffle romanesque - mais aussi pour leur capacité à faire leur ce récit en y glissant leurs propres obsessions. Le jeu des masques et de travestissement de Dantès fait écho à celui d’Un illustre inconnu réalisé par Delaporte et co-écrit par de la Patellière. Et la séquence du dîner organisé par Monte-Cristo dans sa maison d’Auteuil rappelle, elle, Le Prénom. « Une sorte de famille recomposée, un secret inavoué, une tension qui monte… Une configuration qu'on connaît par cœur ! », explique de la Patellière. « Avec Matthieu, on écrit et on met en scène des films pour vivre d'autres vies que la nôtre. Voilà pourquoi Monte- Cristo réunit toutes nos interrogations et nos envies depuis toujours. »

Le Prénom
Pathé Films

Révélations de Michael Mann (1999)

« On n’a jamais cessé de répéter à notre équipe technique et à nos comédiens qu’en s’attaquant à Monte-Cristo, on ne faisait pas de reconstitution historique », explique Matthieu Delaporte. Leurs références ne se limitent donc pas aux films d’époque mais se retrouvent dans du cinéma bien plus récent, à commencer par ce Révélations inspiré par l’histoire vraie du célèbre journaliste d'investigation Lowell Bergman et de Jeffrey Wigand, scientifique travaillant pour le troisième fabricant de cigarettes des Etats-Unis qui se sont associés pour faire éclater l'un des scandales les plus retentissants de l'histoire du tabac. « Ces hommes à la dérive qui, par éthique, se mettent petit à petit à tout perdre, ont trouvé un écho immédiat dans le destin que se réinvente Dantès en Monte-Cristo. »

Révélations de Michael Mann
Touchstone Pictures

Plein soleil de René Clément (1960)

Parmi les premières images que le duo a en tête dès l’écriture, l’une s’impose quasi immédiatement dans la tête du duo. Dans cette idée centrale de flamboyance et de romanesque purs. Les scènes où au temps des jours heureux avec Mercédès qu’il doit épouser et son ami Fernand de Morcerf comme, dans la foulée de son évasion spectaculaire du Château d’If, Pierre Niney/ Dantès se retrouve sur un bateau constituent un écho direct et pleinement assumé aux scènes mythiques d’Alain Delon devant la caméra de René Clément.

Plein soleil (1960)
Carlotta

Lawrence d’Arabie de David Lean (1962)

Pour épouser l’aspect furieusement romanesque de l’œuvre de Dumas, Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte ont d’emblée indiqué à leur directeur de la photo Nicolas Bolduc leur volonté de renouer avec une certaine forme de flamboyance visuelle. « Celle du Technicolor de Lawrence d’Arabie, des Chaussons rouges », explique Alexandre de la Patellière. « On voulait ainsi inscrire ce film noir de vengeance et ce thriller dans la lumière comme Hitchcock quand il fait La Mort aux trousses ! On était plus Le Guépard que Batman ! », ajoute Matthieu Delaporte.

Lawrence d'Arabie
Columbia Pictures

Phantom of the Paradise de Brian de Palma (1975)

Dans les premières discussions avec Nicolas Bolduc, un autre nom de cinéaste surgit immédiatement : celui de Brian de Palma. « On s’est inscrit à dessein dans les univers mythologiques baroques comme Le Fantôme de l’Opéra, dans la création d’images qui ont ce potentiel de créer du fantasme », explique Alexandre de la Patellière. « Et le cinéma de De Palma fut de ce point de vue- là une référence constante. D’un pur point de vue graphique bien sûr mais aussi dans nos discussions avec nos comédiens pour partager avec eux notre volonté de les libérer d’une chose qui fait parfois du mal au cinéma : le désir d'élégance et de chic. En termes de jeu comme d’amplitude de mouvements de caméra. C’était notre manière de raconter cet homme qui devient cinglé. »

De Alexandre de la Patellière. Avec Pierre Niney, Anaïs Demoustier, Anamaria Vartolomei… Durée : 2h58. Actuellement au cinéma.

Phantom of the Paradise
20th Century Fox