Marie Stuart, reine d’Écosse est un peu trop sage [Critique]
Universal

Un premier film qui revisite la guerre larvée entre Marie Stuart et Elisabeth Ire mais dont la modernité trop scolaire ne convainc pas vraiment.

Le premier film sur Marie Stuart (reine de France et d’Écosse au XVIe siècle) a déjà 100 ans. Depuis, une demi-douzaine de films portent son nom avec notamment Katharine Hepburn ou Vanessa Redgrave dans le rôle-titre. Malgré cela, pour son premier long, l’ex-directrice artistique du théâtre Donmar Warehouse n’a pas eu peur de se frotter à ce personnage mythique. Précisons-le d’emblée, ce film risque de froisser méchamment les férus de réalité historique. Car la cinéaste prend le parti de jouer avec les faits pour raconter l’essentiel à ses yeux : ce face-à-face entre deux femmes (Marie Stuart et Élisabeth Ire) dans un monde alors dominé par les hommes. Une rivalité politique comme amoureuse, forcément à distance, puisque chacune est en son château. Cela a poussé la cinéaste à imaginer une scène de rencontre, d’ailleurs très réussie. En tordant ainsi le cou à la réalité, Josie Rourke entend souligner la modernité de ces deux figures féminines, qu’on retrouve dans le jeu impeccable de leurs interprètes, Saoirse Ronan et Margot Robbie, comme dans sa direction artistique chiadée et sa superbe (bien que trop présente) BO. Mais la sortie concomitante de La Favorite joue en sa défaveur. Car tant au niveau du fond que de la forme et plus encore dans la représentation de la cruauté, Marie Stuart fait petit joueur. Son manque de puissance et de flamboyance saute aux yeux. Un duel perdu KO debout.
Thierry Chèze

Marie Stuart, Reine d'Ecosse sortira le 27 février au cinéma. Bande-annonce :


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